mercredi 30 juin 2010

Terres Tibetaines (7/7) - Langmusi, Petit Paradis Tibétain

La seconde partie du voyage aura été la plus belle. En bout de route depuis Lanzhou, le village de Langmusi (郎木寺) et son temple (du Sichuan) ont conservé une grande partie de leur authenticité. Là les moines ne pratiquaient pas de danse à cloche pied devant les touristes, ils étaient trop occupés à prononcer les paroles sacrées d’une voix gutturale, avant d’en discuter longuement sur la place du temple. Là les montagnes qui entouraient le village suffisaient à lui donner l’allure d’un village de montagne, on pouvait encore s’imaginer la vie recluse des hauts plateaux himalayens, isolée par la haute altitude, les longues distances, les hivers rudes.

Nous restâmes donc longtemps. Le temps d’apprécier tranquillement. Le temps de voir le village briller sous le soleil éclatant des 3300 m d’altitude, le temps de le voir aussi sous la pluie, avec ses couleurs ternes et pas une âme qui vive dans les rues. Le temps de ressentir un peu le mal de l’altitude, et le temps d’essayer la shisha tibétaine pour le combattre. Le temps de prendre quelques photos aussi, admirez :


Le village se réveillant au petit matin


Vue depuis notre chambre d’hôtel


Les toits de Langmusi


Si je ne devais conserver qu'une seule image de Langmusi, je crois que ce serait celle-ci.


Du sommet d'une petite colline surplombant le village


Vue sur le temple principal. Il semble y avoir de l'activité, allons y jeter un coup d'oeil...


Nous assistâmes alors à deux cérémonies rituelles du temple. Réunis en grand nombre dans l'un des temples principaux, les jeunes moines étaient revêtus d'une tunique de la traditionnelle couleur pourpre, plus épaisse que la tunique habituelle. Pendant une heure, ce fut une alternance entre un homme, seul, et son assemblée, assise en demi-cercle et lui faisant face. Le meneur était un homme massif. Il déclamait un "chant" au rythme invariable et d'une voix grave, très grave, qui semblait s'échapper de son poitrail. L'assemblée lui répondait en cœur des mélodies peu rythmées, monocordes, transcendantales. 



Au bout d'un certain moment les jeunes moines constituant l'assemblée commencèrent a se balancer de droite a gauche, suivant le rythme lancinant de leur chant. Ils restaient malgré tout loin d'un état méditatif: ils passaient leur temps à se regarder et à échanger quelques mots. On me jettait d'ailleurs régulièrement des coups d'œil intrigués. Ils étaient dissipés. Etait-ce pour faire régner l'ordre qu'un moine plus âgé et extrêmement corpulent faisait les cent pas autour du demi-cercle?




Apres la séance du nianjing (念经 : lecture des paroles saintes) démarra la séance de bianjing (辩经) sur la place faisant front au temple. Les jeunes disciples bouddhistes se rassemblèrent en petits groupes, comprenant entre 10 et 20 personnes, parfois seulement 2, pour discuter de vive voix des écritures - a moins que ce ne soit des choix stratégiques de Domenech. 




C’était extrêmement vivant, voire même agressif. Afin de soutenir leur argumentation, Ils amorçaient des claques vers le parti adverse, des claques qui finissaient finalement dans leur propre main. Ils n’hésitaient pas non plus a s'attraper vigoureusement, ou a se donner de franches accolades. Qui aurait cru que les écritures bouddhistes étaient si passionnantes ?



lundi 28 juin 2010

Terres Tibetaines (6/7) - Xiahe, Rencontre Tibétaine n°3

Arrivé à Xiahe (夏河) je cherchais à grimper sur une petite montagne alentour. Au sommet d’une d’entre-elle une maisonnette rouge brique surplombait la ville, elle devint donc mon objectif. Après quelques minutes d'ascension, un gamin du coin m'aborda dans un mandarin impeccable: "Mais que fais-tu? Où vas-tu?" je lui répondis que je cherchais à atteindre la maisonnette rouge que j'avais aperçue depuis le bas.

"Allons-y ensemble" me répondit-il! Et nous continuâmes, à deux, discutant et lui me fatiguant bien vite. J'appris qu'il avait 15 ans (bien qu'il en fasse 10), qu'il avait arrêté l'école après le primaire pour travailler avec ses parents, et qu'il aimait beaucoup aller au café internet.

Il me dit aussi qu'il aimerait devenir guide. L'excellent mandarin qu'il parlait et l'aisance avec laquelle il communiquait avec les étrangers me disent qu'il y arrivera. Mais un guide, ca veut dire passer beaucoup de temps avec les Hans, l'ethnie majoritaire chinoise pas très aimée des tibétains. Je lui demandai donc si plus tard il aimerait se marier avec une Han ou avec une tibétaine. ''Avec une Han'' me répondit-il à ma grande surprise. Mais pourquoi pas une tibétaine ?, m'enquis-je. "Parce que les tibétaines sont sales, et ont le cœur mauvais", me répondit-il. Mais tu es pourtant tibétain, m'écriais-je!

"Oui, mais moi je ne suis pas comme les autres, moi j'ai le cœur bon", finit il par ajouter.

dimanche 27 juin 2010

Terres Tibétaines (5/7) - De Tongren à Xiahe

Notre trajet reliant Xiahe depuis Tongren nous aura fait traverser les verts pâturages du plateau du Qinghai, puis du Gansu. Avec l’élévation en altitude les vaches se seront couvertes de poils, et avec le passage de la frontière la route de bitume sera devenue route de terre. Quelques photos prises sur le chemin :


Des Yacks, le symbole des contrées tibétaines. C’est à peu près la seule chose qui survit ici toute l’année - avec les moines bouddhistes. Du coup toute la nourriture tourne autour du yack. Mais le yack, ça a jamais été un met très fin, et la cuisine tibétaine est restée peu convaincante.



Nous voici au Gansu !


 Arrivée à Ganjia. 


Le village aux huit coins : 八角城. Un mignon petit village placé au milieu d'un système ancestral de fortifications en terre selon le plan d'une croix grecque.


Deux fillettes perchées sur un mur affairées à assembler des petites couronnes de fleurs.


Aurélien prend toujours garde à ne pas effrayer l’autochtone.


Un monastère Bön (本教) = religion anterieure au bouddhisme tibétain. 


Les moines arrivent en force



samedi 26 juin 2010

Un étrange texte

厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下 厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下 厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下 厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下 厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下 厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下 厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下广卞廿士十一卉半与本二上旦上二本与半卉一十士廿卞广下厂下车专

vendredi 25 juin 2010

Terres Tibetaines (4/7) - Tongren, Rencontre Tibétaine n°2

L’histoire se passe dans le village de Nianduhu. Le village est entouré d’un double rempart fortifié. En terre. Le chevelu, pris entre ces deux murs, hésite. Devant lui, une cinquantaine de mètres le sépare de la colline. Une colline pentue, dont l’ascension lui parait difficile dans ce pays où l’oxygène se fait rare. Derrière lui une bande approche. Ils balancent les épaules, à droite, à gauche, ils s’avancent, menaçants. Ils portent tous la cigarette à la bouche.

Le chevelu hésite toujours. Alors que la bande n’est plus qu’à quelques pas, il sort son appareil et cherche à les avoir. Zut, plus de pellicule. La bande sort de l’ombre des murs. Ils jettent un 抽烟 ? (tu fumes ?) au chevelu. 我不会 (Je ne sais pas fumer), répond penaud le chevelu, qui regarde la bande passer devant lui, la clope entre les doigts et un air de victoire sur le visage. 



jeudi 24 juin 2010

Terres Tibétaines (3/7) - Tongren et ses environs - Photos

Balade en photos autour de Tongren:

Autour du monastère haut de Wutun (吾屯上寺)


Bien qu'appartenant à la secte des bonnets des jaunes (Gelugpa), certaines bouddhas sont représentés avec les cheveux bleus. C'est en fait le cas de tous les bouddhas d'origine indienne.


Notre première khora: promenade mystique tibétaine autour d'un lieu sacré, et à la durée / nombre de tours très variables. On y actionne généralement un grand nombre de moulins à prières. Un TRES grand nombre! Pas étonnant que les mamies tibétaines aient un bras droit surdimensionné. On suppose aussi que Nadal soit venu faire un stage dans les monastères du coin - Il se serait trompé de sens.


Vue sur le temple Nianduhu (年都乎寺), au hasard d'une balade


En s'approchant un peu


A l'intérieur d'un des "pavillons" du temple. Vous avez de la chance, la photo ne retransmet pas l'odeur.


Les Buddhas du temple - Ils rappellent généralement un bouddha historique/mythique, et ont été construits par un bouddha vivant du coin. Et oui, dans le bouddhisme tibétain, l'accession à l'état de bouddha ne signifie la fin du cycle des réincarnations. Les bouddhas vivants vivent donc par dizaines, voire par centaines, dans les contrées tibétaines. 


 Dans un autre temple (le 吾屯下寺) - ici le bouddha vivant était un peu plus fortuné, la statue du bouddha doit faire une dizaine de mètres.


 En ressortant du temple et en montant sur la colline - une des plus belles images du voyage


De l'autre côté de la colline, le temple Guomari (郭麻日寺), dont on retiendra surtout sa magnifique stupa - shörten - tour bouddhiste suivant les interprétations.

mercredi 23 juin 2010

Terres Tibétaines (2/7) - Tongren, Rencontre Tibétaine n°1

J2, on reprend toutes les bonnes habitudes: levés à l’aurore, et un bon bol de lamian. Nous en sommes à 3/3. J’ai comptabilisé qu’il y aurait 19 repas au cours de ce voyage, tiendrons-nous le rythme ?

Quelques heures de car pour Tongren, ses temples bouddhistes, son quartier Hui, et malheureusement son quartier Han. Je devrais vous parler des temples, des Thangkas, des plats du resto du Sichuan, mais non, j’ai plutôt envie de vous parler d’une rencontre tibétaine :

Il s’appelait Bob, il était rentré au temple à l’âge de cinq ans, et il n’en était jamais ressorti. Il ne regrettait pas trop la vie de célibataire, mais semblait fatigué d’étudier toute la journée : « seulement deux heures l’après-midi pour se reposer » nous confiait-il. D’ailleurs c’est justement durant ces deux heures qu’il vit deux français rentrer dans sa cour. L’un d’eux dissimulait son long nez sous ses cheveux longs, le second cachait sa blancheur sous un grand chapeau. Avec ses potes moines il décida d’aller entamer la discussion avec ces voyageurs originaux. Et comme c’était le seul à connaitre un peu de mandarin, il se retrouva à mener la discussion : « D’où venez-vous ? La France ? Ouh, mais c’est loin ça ! » Tellement loin que votre 日落 (coucher du soleil) est notre 日出 (lever du soleil), lui répondit le chapeauté, qui soignait sa pratique des métaphores à la chinoise. Le chevelu tenta de lui expliquer que c’était mathématiquement impossible, mais Bob resta convaincu par l'image du soleil. 

La discussion hésita longuement avant de tomber sur le sujet rigolo du coin : 中国西藏 (Le Tibet Chinois). Soignant son mandarin reformulé à la lumière de la grammaire tibétaine, Bob donna la bonne parole au chapeauté et au chevelu : ************* (Censuré) (Dommage, c'était vachement drôle)

mardi 22 juin 2010

Terres Tibétaines (1/7) - Beijing, Lanzhou, Xining - Temple de Youningsi

Me voici de retour à pékin après une semaine de voyage dans les terres tibétaines du Qinghai, du Gansu, et du Sichuan. Comme pour le nord du Yunnan, une partie de chacune de ces régions fait partie de la sphère tibétaine qui s'étend beaucoup plus loin que les frontières de la province administrative du Tibet.

Parti avec Aurélien, camarade de promo, et de Xiao Ting et Enmin, deux de ses collègues chinoises de bureau, nous avons voyagé de Lanzhou (兰州) à Langmusi (郎木寺), en passant par Youningsi (佑宁寺), Tongren (同仁) et Xiahe (夏河). Je vous propose de découvrir vous aussi à travers quelques photos, quelques impressions et le récit de quelques rencontres, ce que nous avons vécu toute cette semaine.

J'essaierai de ne pas m'appesantir sur les sentiments que m'ont inspirés la pauvreté des villes et villages rencontrés, ainsi que sur la dureté qui ressort de l'art bouddhiste des tibétains, de leurs temples, et de leurs caractères. Et pour des impressions différentes sur ce même voyage n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à l’excellent En Jaune et Rouge.

Voici le programme:
1. Pékin - Lanzhou - Xining
2. Tongren
3. Xiahe
4. Langmusi

Commençons dès aujourd’hui par la première séquence, qui nous a vus relier Pékin au temple de Youningsi (佑宁寺) durant la première très longue journée :

La vue à l'approche de l'atterrissage à Lanzhou surprend. L’avion survole un bac à sable. Un très grand bac à sable aux dimensions déroutantes. Le terrain est très irrégulier, constitué de multiples collines aux couleurs jaunes pales et aux pentes abruptes. Celles ci restent malgré tout cantonnées à basse altitude, et leur aspect sablonneux s'estompe peu a peu au fur et a mesure de notre descente. De ci de là quelques étendues planes attirent l'œil, que ce soit par leur forme parfaitement rectangulaire, ou par leur couleur, verte, luxuriante.

L'aéroport est loin de la ville. Une quatre vingtaine de km. Peut être ne disposaient-ils pas de terrain plat à proximité de la ville? A la gare de Lanzhou nous avalons notre premier bol de 牛肉拉面, cette soupe de pâtes symbolique de la région. Le gout est léger, les petits oignons ont remplacé la couche d'huile de leur équivalente pékinoise. Ce sera le premier d'une longue série. 



Dans le train je suis frappe par rudesse des traits des visage des autres passagers : des locaux. Leur allure est passive. Nos deux compagnes de voyage, elles aussi chinoises, élevées dans le confort des grandes villes, font figure de barbies. On les prend d'ailleurs pour des coréennes.

Le trajet en train est marqué par les multiples interventions des employés du train, venus vendre des livres, des dvd, des casse-têtes aux voyageurs ennuyés. Comme pour les petits stands de rue, ils font leur pubs de leur voix forte, et les prix se négocient sévères.

Arrivés à Xining, nous ne nous appesantissons pas et continuons directement vers le Youningsi, un temple lamaïste situé sur les hauteurs à une bonne heure de la ville. L'endroit est presque désert. Nous croisons quelques moines et moinillons. On échange quelques mots en mandarin, l'un d'eux nous apprend que la majorité du village fut rasé par Mao. Avant cela 4000 moines arpentaient les lieux.

En continuons sur les hauteurs, nous atteignons le dernier pavillon, simple et raffiné, devant laquelle est assise une vieille femme qui semble avoir conservé toute sa sante malgré son grand âge. Elle grimpe jusqu'ici tous les jours!

Photos :





vendredi 11 juin 2010

Graduation?

Ce mercredi avait lieu la grande séance de soutenance de thèse, dernière étape avant la graduation pour nous autres, élèves master de Tsinghua. Après quelques mois printaniers où mes camarades étaient assez stressés par l’avancée de leur recherche et la nécessité de trouver une conférence ou un journal qui accepterait leurs travaux, l’ambiance des dernières semaines était beaucoup plus relax. Pour tous l’autorisation ou non de soutenir la thèse était déjà sortie au cours du mois de mai. Or l’accord de son professeur pour soutenir sa thèse est un accord tacite de graduation, donc après cet accord, seul le peaufinage de la thèse et la préparation d’un beau PPT restaient à faire. 

La liste des élèves soutenant leur thèse était longue, très longue, à tel point que le département décida de raccourcir les temps de soutenance à 20 min, temps de question compris. Soit moins de temps que la présentation du kaiti, rapport d’ouverture de recherche que l’on réalise un an avant. Ça en dit long sur l’importance qu’ils accordent aux travaux de recherche des élèves master. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que mes camarades du labo plaisantent régulièrement avec moi en m’incitant à aller présenter ma thèse avec les élèves doctorant et non les élèves master: j’ai clairement entrepris un projet bien trop ambitieux. Un projet qui me demandera encore du temps avant d’être achevé, et c’est l’une des raisons qui m’a amené à retarder ma soutenance de thèse au semestre prochain. Cui Pengfei, un fidèle camarade du labo, m’accompagnera encore durant ces six nouveaux mois. Lui n’avait pas envie de retourner à l’armée. Pour tous les autres qui ont soutenu ce jeudi, le travail est à peu près fini. Il leur reste un mois avant la cérémonie de graduation pour espérer publier leurs travaux finaux, et non des fake de pré-recherche comme on est encouragé à le faire en début de recherche (cf la recherche a la chinoise). Il leur reste aussi un mois pour partir en voyage de graduation ( 毕业旅行). 

Un voyage de graduation, mais ça a l’air sympa ça ! Et si on n’a pas gradué ? No problem, Aurélien, le spécialiste des ocluflexes rétrosives s’occupe de tout et nous emmène en voyage de non-graduation ( 非毕业旅行). Ça commence demain, ça commence tôt, et ça commence haut. On s’envole en direction du Sud du Gansu, situé au Nord-Est du plateau himalayen, avec une altitude qui dépassera allégrement les 3000 mètres au plus fort du voyage ! Au programme des monastères, des lamians, des temples, des lamians, des lacs, des prairies et des lamians ! A dans dix jours pour plus de nouvelles !

jeudi 10 juin 2010

La Recheche Passive

Si vous deviez écrire un article présentant le résultat de vos travaux de recherche, choisiriez-vous la voix active ou la voix passive ?

Un article rend compte de nos travaux, de nos résultats, de nos conclusions. Si nous n’étions pas fiers de ces travaux, de ces résultats, de ces conclusions, nous ne les publierions pas. Et soyons aussi responsables, assumons les conclusions que nous proposons à la communauté scientifique. Bref, utilisons la voix active.

C’est à peu près ce que j’ai seriné à mes camarades du labo à chaque fois qu’ils me demandaient de relire leurs abstracts en anglais cette année. Ils corrigeaient, puis allaient montrer la nouvelle version de leur abstract à leurs professeurs. Ces derniers leur ordonnaient de repasser immédiatement à la voix passive. Bref, la recherche à la chinoise se conjugue à la voix passive.

Cette semaine j’ai écris mon article en anglais car la conférence à laquelle je postule est une conférence internationale. Mais à l’encontre des grands principes de rédaction des articles scientifiques en anglais, je l’ai écrit à la voix passive, car la conférence est sino-nippo-coréenne. Mais je devrais le retraduire en version anglaise-voix-active si je décidais de l’envoyer à une revue internationale américaine ou européenne ! Bref, se pourrait-il qu’en terme de recherche scientifique l’occident soit actif et l’orient passif ?

Défilé de Mode - La Finale

Dimanche dernier avait lieu la grande finale de mode de l’université. Je suis devenu aussi efficace pour assister à ce genre d’évènement que je le suis pour ne plus louper les rendez-vous du labo. Alors cette finale de mode, c’était comme la pré-finale qui avait eu lieu le mois précédent, mais en mieux, avec une salle deux fois plus grande, avec une sono quatre fois plus bruyante, avec six fois plus de spectateurs, et avec en plus des défiles, des chants, des danses, des bulles et des mannequins professionnels! Le reste en photos :

 Je vote pour le nouvel uniforme de l'université


 Deux de mes candidates préférées sont cachées dans cette photo, saurez-vous les retrouver?


Flamenco? Je ne sais pas trop. La demoiselle au fond à gauche n'en sait visiblement pas beaucoup plus non plus.


龙泉, la source du dragon, qui a oublié de boire sa soupe quand elle était petite. Enfin, quand elle était jeune.


A moins que ce ne soit sa grande sœur qui ait tout bu à sa place?


Enfin, clairement, même dans un pays communiste, la redistribution de la soupe n'est pas très égalitaire. Ici la troupe des professionnels.


Et voici les deux vainqueurs de la soirée. Le jeune homme sur la photo est l'ultime beau-gosse chinois. Le futur  Takeshi Kaneshiro? En tout cas il a reçu plus un chèque de plus de 10 000 RMB pour aller se rhabiller chez le couturier local. En ce qui concerne la demoiselle, Norah lui trouve un visage de victime, à moins que ce ne soit un fâcheux air hypocrite. Et surtout d'ignobles chaussures. Quand je vous dit que les occidentales sont jalouses des asiatiques!

mardi 8 juin 2010

Recherche: un premier article?

Depuis que j’ai arrêté de nouveau les cours de chinois, j’ai libéré un peu de temps et beaucoup de disposition psychologique pour accélérer la progression de ma recherche. Ce qui ne m’empêchera pas de vous proposer dès que le temps me le permettra, ne vous inquiétez pas, des articles sur le dingyu en chinois, ainsi que sur l’origine étonnante des 假借字, une famille originale parmi les caractères chinois. 

Souvenons-nous que j’avais conclu la première partie de mes recherches au lendemain de mon week-end à Shanghai et que j’étais passé à la seconde activement depuis, rejoignant ainsi les modèles théoriques que j’avais élaborés un peu aveuglément au 1er semestre. Je progresse assez bien, mais malgré tout toujours très seul. Malgré un relationnel très bon avec mon prof, le dialogue scientifique est à peu près nul. D’une part parce qu’il n’écoute pas mes idées et suggestions dès lors qu’elle sortent de ce qu’il a l’habitude de lire ou entendre, d’autre part car il fait de la physique à la chinoise, en se contentant de conclusions hâtives, sans creuser les problèmes en profondeur. C’est donc toujours le même dilemme : bâcler une thèse à la chinoise, vite fait mal fait, sans application potentielle mais en se sentant soutenu, ou réaliser un travail rigoureux et en profondeur, en espérant que ce travail sera un jour utilisé par quelqu’un, mais en sachant que l’environnement scientifique de piètre qualité restreint de toute manière la qualité et la portée de ce travail.

---

Un camarade m’a incité ce matin à postuler à une conférence internationale sino-nippo-coréenne à laquelle il a été accepté et qui aura lieu ce mois d’aout. J’ai décidé de commencer la rédaction de l’article concernant la première partie déjà conclue de mes recherches. Je dois l’avoir fini d’ici samedi matin 5 heures, heure de départ pour une destination lointaine à l’occasion de la fête des bateaux dragons. D’ici là, je rédige, je rédige, je rédige. Je compte bien recupere les 4 points de la 5eme coutume du test Mali-Qing.

lundi 7 juin 2010

Il fait chaud

Il fait chaud. Le fenetre est ouverte, mais pas un souffle d’air ne rentre dans la piece. Les feuilles des arbustes plantes juste derriere sont immobiles. Pas un souffle de vent. Le ciel est blanchatre, uni et cotonneux. Une nouvelle goutte de sueur apparait sur mon front. L’air humide ne l’attire aucunement, elle prefere couler doucement le long de ma tempe, elle atteint l’extremite de mon menton, perd son equilibre et vient s’ecraser sur ma feuilles de resultats qui peine a se remplir aujourd’hui...

jeudi 3 juin 2010

入乡随俗 - Le test Mali-Qing

Voici un petit questionnaire qui t’aidera à déterminer ton aptitude à 入乡随俗 (= à Pékin fais comme les pékinois)

Pour chaque concept, tu marques 1 point si tu savais que c’était une coutume chinoise, tu en marques 2 si tu l’as accepté, et tu en marques 4 si tu l’as adopté !

Un exemple. Supposons que le chinois ait pour habitude de cracher. Cracher avec un raclement de gorge retentissant. Ça doit bien être de notoriété mondiale, tout le monde marque un point. Si tu ne te retournes même plus aux avertissements pré-jets salivaires, tu marques 2 point. Et si tu craches en faisant encore plus de bruit que les chinois, tu marques 4 point. Compris ? C’est parti.




Comment comprendre ton score :

  • Si tu as moins de 10 points, tu ne sais même pas que Mao est arrivé à pied par la Chine. Tu penses que Pearl Harbour a été bombardé par les coréens et les sushis cantonais te dégoutent. Bref, ce blog n’est pas fait pour toi. C’est dommage, tu ne sais même pas à quel point tu serais romantique de ce coté du globe.

    • Si tu as entre 10 et 40 points, tu es incollable sur les questions de culture chinoise, tu as lu tous les écrits d’André Chieng, tu connais la fréquence de crachage moyenne par habitant et sa croissance annuelle, tu peux raconter les guerres sino-japonaises en précisant toute l’abomination des soldats nippons, et tu as lu tous les articles d’Aurélien sur les rétroflexes et les occlusives. Malheureusement tu n’as jamais approché le moindre chinois, parce que tu ne dines jamais avant 18 heures, parce que tu restes cloitré chez toi durant les tempêtes de sables et parce que tu trouves la musique du propaganda vraiment trop relou. Tu peux mieux faire.

      • Si tu as entre 40 et 60 points, plus rien ne t’étonne de la part des chinois. Tu vieux-chouffises avec les nouveaux arrivant embarrassés quand on leur demande s’ils cherchent une copine chinoise ou s’ils savent nager, les locaux arrêtent de te demander de parler chinois alors que c'est ce que tu faisais, et tu es capable de remonter les rues à contre-sens à vélo avec un parapluie dans une main et le sac en plastique de fruits que tu vas offrir à tes amis pour le diner auquel tu es invité pour 17h30.

        • Si tu as entre 60 et 80 points, tu as compris que ta nationalité française te garantissait le romantisme à vie. Tu te permets donc de parler avec un affreux erhua pékinois, tu laisses trainer tes petits os sur la table et tu fais des blagues sur le cours de l’immobilier pékinois. Bref, tu as 入乡随俗é, bravo ! Attention, le prochain retour en France va être dur ! 

          • Si tu as plus de 80 points, tu as triché. C'est mal.

          mercredi 2 juin 2010

          Destination week-end: Longqingxia (龙庆峡)

          A une heure et demi du centre de Pékin, des montagnes à pic sur les pentes desquelles reposent de paisibles pavillons, des vallées profondes au fond desquelles coulent des rivières aux riches couleurs vertes : Longqingxia (龙庆峡). Une parfaite destination le temps d'un dimanche tranquille et ensoleillé du mois de mai, encore à l'abri du trop lourd trop chaud de l'été.


          龙庆峡, ou plutôt 龍慶峽 !


          Hendra, mon voisin du 812 (il a été dit que je ne ferai plus rien sans mes voisins


          Vraiment, la soupe, trop c'est trop.


          Nous voici en amont du barrage. Pas de bamboo rafting ici, ils comprennent vraiment rien dans le Nord.


          Mais on a quand même réussi à attraper une embarcation pour remonter plus en amont


          Magnifique !


          Puis on a vu un pavillon tout là-haut sur la falaise,


          Alors on a fait quelques étirements,


          Et on s’est lancé dans l’ascension. 


          On s’est retourné de temps en temps pour prendre des photos derrière nous.



          La rivière en contrebas


          Des airs de Wuyishan?



          Et nous voici tous au sommet. Aurai-je oublier de mentionner que nous étions 17 ? Une intrus se cache sur la photo, saurez-vous la retrouver? Pour les autres, ça donne dans l'ordre Japon (4), Indonésie (3), Israël (3), France (2), Allemagne (2), Philippines (1), Corée (1), Hong-Kong (1). Que font les membres du G2?


          De toute manière, si on était autant, c’est de sa faute. Beaucoup trop d'amis!