vendredi 24 avril 2009

Les Rizières Longji à Ping’An (龙脊梯田)

Jeudi 16 avril, il nous fallut 3 petites heures d’avion pour parcourir les quelques 1800 km qui séparent Pékin de Guilin. Pékin nous ayant gâté avec des températures estivales, le choc de température n’eut pas lieu. Par contre quelle différence dans le taux d’humidité ! L’air est plus doux, plus agréable à respirer, plus tendre envers la peau, moins agressif envers les yeux, mais aussi plus lourd et plus fatiguant.

L’arrivée à Guilin se fait en survolant les rizières, et le spectacle est magnifique : construites en terrasses, toutes en couleurs, un vrai tableau ! Alors c’est décidé, la visite des rizières Longji (龙脊梯田) sera le programme du lendemain. Beaucoup plus accessibles que celles de Yuanyang dans le Yunnan, elles attirent donc un très grand nombre de touristes. Le nombre de sites ou autres blogs racontant des aventures dans les rizières de Longji abondent sur le web. Avec souvent des photos plus belles que vous n’en verrez ici, car c’est par la brume que nous avons été accueilli vendredi en remontant vers le Nord de Guilin, secteur en reliefs qui a donc nécessité la construction de ces terrasses. Car souvenons-nous qu’il s’agit d’un travail de titan qui a permis aux paysans de ces montagnes de cultiver le riz comme en plaine.

Pause déjeuner

I love China...


On remonte un peu la rivière à pied

Sur les Rizières, avec notre guide, sérieusement endommagé par papa!

De belles terrasses

Une comparaison s’impose avec les terrasses du Yunnan. Tout d’abord, elles n’ont pas été construites par des individus de la même ethnie. Les terrasses du Yunnan ont été construites par les Hani qui ont inventés le concept. Concept que les Yao reprirent ensuite dans le Guangxi, cette région voisine du Yunnan.

Si les Hani furent capables de découper des montagnes entières, et bien, les Yao aussi ! A longji encore les rizières en terrasses recouvrent littéralement la montagne. Malheureusement elles n’étaient pas en eau lorsque nous y fumes, les couleurs ne furent donc pas aussi attrayantes. Par contre les villages essaimés sur la montagne sont d’un charme unique avec leurs bâtisses toutes en bois.

Un village perchée sur les terrasses

Photo famille

Photo mytho

L'échine du dragon

Quel spectacle!

Pause sur le chemin aller dans une fabrique de thé. La vendeuse haute comme 3 petites pommes nous fit la visite, nous présenta les différents types de thé, leurs caractéristiques, leurs secrets de fabrications, leurs différentes propriétés curatives…

Cérémonie du thé, ou comment « jeter » plus de thé que l’on en boit. Nous apprîmes à dire merci en frappant 3 fois la table des doigts de notre main droite.

Dessolve the fat, good for the eyes, stimulate the mind, improve the appearance...

Ici une représentante Yao, dont la coutume est de ne pas/plus se couper les cheveux avant/après qu’elle soit mariée/mariable, on n’a pas trop compris.

Toujours est-il qu’elles trichent, cette Yao avait deux longues mèches de cheveux supplémentaires dans sa coiffe…

La future brigade anti-tibétaine.

Le ridicule ne tue pas.

Non, il ne tue pas!

mercredi 15 avril 2009

La famille à Pékin

Dimanche dernier nous étions le 12 avril, dimanche Saint. Étonnamment ce fut le jour que la famille Saintes choisît pour débarquer à Pékin … Merci Fab pour la blague ;-)

Depuis, 4 petites journées se sont écoulées, 4 journées intenses durant lesquelles ma famille a pu découvrir Pékin sous toutes ses facettes. Pékin sous le nuage opaque de pollution à leur arrivée, ou sous le ciel bleu des deux derniers jours après qu’Eole ait accepté de souffler tout ça. Pékin, ses restos Chinois bien surs, mais aussi ses Teppanyaki Japonais, ses grillades Coréennes, ou encore ses petits pique-niques à la Française sur la Muraille. Pékin, ses merveilles du passé : la cité interdite, le temple du ciel, ses hutongs, mais aussi un Pékin des nouveaux jours à travers son métro, ses universités, sa jungle urbaine…

Quelques photos choisies en attendant la réaction des protagonistes.

Premier soir au Teppanyaki Japonais

ça chauffe!

Ben sur la Grande Muraille à Simatai

Devant l'ancienne porte de Tsinghua, photo tradi n°1

Devant le grand amphithéâtre, photo tradi n°2

Dans le temple du ciel, au centre de l'univers!

Pour la suite, nous nous dirigeons vers le Sud. Et oui, ne perdons pas les bonnes habitudes. Cette fois-ci, l’objectif est le Guangxi, région voisine du Yunnan que vous connaissez déjà tous si vous suivez attentivement ce blog. Plus précisément les villes de Guilin et Yangshuo, la rivière Li, les pics karstiques, les rivières en terrasse, les marchés, les balades à vélo…


Le Guangxi (广西) en vert

Des rizières en terrasse mais pas en eau

La rivière Li entourée de pics Karstiques

Il paraitrait sinon qu’une destination surprise serait prévue pour la fin de parcours. Mais chuuut, c’est une surprise !


dimanche 5 avril 2009

The Great Wall, The Wild Wall: la Grande Muraille au noeud de Pékin (北京结), autour de Jiankou (箭扣)

4-5-6 avril, en Chine, c’est le grand week-end à l’occasion de Qingming jie, 清明节, l’équivalent de notre Toussaint. A cette occasion des cohortes de touristes chinois se déversent sur Pékin. On a décidé de les accompagner pour une journée sur la grande muraille. Mais attention, la grande muraille, pas n’importe laquelle: celle des Mings, celle à laquelle personne n’a retouché depuis, celle sur laquelle on se sent vraiment un héros: la muraille sauvage ! Des escaliers effondrés, des pans de muraille partis en éboulis, des passages qui frôlent la verticalité, des surplombs à donner le vertige aux plus surs d'entre nous. Bref, la grande aventure.

Ainsi après la belle muraille bien restaurée et malheureusement envahie par les touristes à Badaling:


après la balade de charme reliant Jinshan ling (金山岭) à Simatai (司马台):


nous nous sommes dirigés ce jour-ci vers le nœud de Pékin, un lieu déserté des restaurateurs de muraille comme des touristes, mais pas forcément des paysans venant chercher quelques briques.

Bref rappel historique. Avant tout il faut savoir qu’il n’y a pas une unique muraille de Chine mais une multitude, séparées historiquement comme géographiquement. Avant la grande unification de la Chine par l’empereur Qin Shihuangdi en 221 av J.C., la Chine était constituée de nombreux petits états guerroyant. Ceux-ci construisirent des murailles de petite taille pour protéger leur territoire des voisins ainsi que des envahisseurs nomades. Donc à cette époque là une muraille en forme de confettis. Puis Qin Shihuangdi suivi des Han tentèrent une unification de ces morceaux pour en faire une grande muraille. Toutefois ce n’est pas cette muraille que l’on retrouve aujourd’hui, car trop fragile, elle ne résista pas à l’aire du temps. Les dynasties suivantes : Sui, Tang et Song délaissèrent cette muraille et ce qui devait arriver arriva : d’abord les Jürchen (Mandchous) par le Nord-Ouest, puis les Yuan (Mongols) par le Nord-est envahirent la Chine. Lorsque les Ming renversèrent les Mongols en 1368, leur préoccupation première fut d’éviter que la Chine puisse de nouveau être soumise à l'envahisseur. Ils bougèrent alors la capitale à Pékin (mais ceci est une autre histoire) et décidèrent la reconstruction de la grande muraille, parfois à partir des restes des murailles précédents. Leur muraille avec briques et mortier fut un chantier colossal, mais un chef d’œuvre incroyable. Protégeant le pays durant plus de deux siècles, elle assuma bien son rôle jusqu’à l’invasion suivante des Qing Mandchous en 1644. Les Qing au pouvoir, ils ne virent plus la muraille comme une priorité absolue, les nouvelles technologies la rendant désuète et surtout les nouveaux dangers venant maintenant de la mer avec le Japonais et les occidentaux…

Voila la raison pour laquelle la muraille que l’on visite aujourd’hui est la muraille des Ming. Elle s’étend sur plus de 6000 km au Nord du pays. Petite carte :


Construite pour protéger de l’invasion des étrangers, elle est devenue aujourd’hui l’attraction touristique principale de la région, un comble... Un anglais du nom de William Lindesay est célèbre pour l’avoir parcourue dans son intégralité en 1987. Est-ce que c’est amusant jusqu’au bout, je ne sais pas… Arnaud, essaie de le contacter !

Le nœud de Pékin est situé une cinquantaine de kms au nord du centre-ville et correspond à un point où la muraille se dédouble.



Partis du village de 前箭扣 Qian Jiankou, notre première tâche fut de grimper sur la muraille, au dessus de la queue du dragon.


Perdus par les mauvais indications des chinois, c’est après un sacré dénivelé et un peu d’escalade que nous arrivons sur la muraille, pas du tout à sa partie la plus basse. Bon, la prochaine fois on saura, à l’embranchement, c’est à gauche. Germain, les 岔路, ça ne te réussit pas ces derniers jours…

L'approche est difficile

En se retournant

Nous voici au sommet, vue imprenable

Photo Mytho n°1: JQ

Photo mytho n°2

Pique-nique au sommet: Saucisson, Fromage Français, Vin Rouge: incroyable!!

Escalier plutôt instable

PE (屁眼儿) sur fond de muraille

Des marches de 50 cm de haut pour 5 de large!

Tremplin

Pentu, mais pas bien large

Le mur est envahi par la végétation

Arrivés sur le nœud. C'est-y pas beau avec la lumière du soleil couchant?


Dernière grosse difficulté, grosse flippe dans la descente!

Bye Bye la muraille...