mercredi 30 septembre 2009

你不会说普通话吗? Tu ne sais pas parler mandarin?

Aujourd'hui j’ai assisté à un cours en auditeur libre. Il s'agissait d'un cours centré sur l'étude des sciences et des techniques, avec la Chine comme point focal.

Après quelques minutes de présentation par le professeur assistant, le professeur principal prend la parole. En Chinois, sans doute, mais en Mandarin, certainement pas! A moitié pris de fou rire, j'identifie les correspondances entre le mandarin et le mélange linguistique que nous propose le prof.

En vrac, ca donnait ca: Le "r" devenait "z", imaginez le résultat sur la prononciation des Japonais, 日本人. Le "ie" devenait "i" (一些人), le "uo" devenait "ou" (硕士生), et le meilleur de tous: le "e" devenait "ou" (sur 科学的科学,le résultat est à mourir de rire).

Bon, voila, aujourd'hui, ca m'a bien fait rire, parce que mon niveau actuel me permet de comprendre a peu prés ce que raconte le prof malgré les écarts de prononciations.... Mais je me souviens de l'année dernière, c'était autrement plus difficile! Tu rames en Chinois, et les profs en rajoutent en baragouinant un espèce de mélange linguistique plus ou moins loin du Mandarin. Ce que je trouve incroyable aujourd’hui, c'est que le cours auquel j'ai assisté était spécialement dédié aux étrangers. Je ne sais pas ce que ca révèle le plus: l'absence d'efforts concernant l’accueil des élèves étrangers, l'aberration consistant a laisser les professeurs enseigner quand ils ne maitrisent pas le mandarin (alors que tous les étudiants le parlent) ou simplement la non envie de faire les choses jusqu'au bout.

Certainement un peu des trois.

En ce qui concerne l'accueil plus que dérisoire des étrangers, j'avais déjà eu l'occasion d'en parler sur ce blog.

A propos du mandarin des professeurs, vous aurez compris qu’il ne s’agit pas d’un accent mais d’écarts flagrants à la juste prononciation. Je suis toujours assez surpris quand je visite les provinces chinoises de voir que le mandarin est encore loin d’être « universel » (les locaux me disent d’ailleurs souvent que mon mandarin est meilleur que le leur…), mais je suis perplexe quand je vois qu’aucun standard de langage n’a été imposé aux professeurs de Tsinghua, l’une des universités symbole de la Chine.

Enfin la non envie de faire les choses jusqu'au bout, 半途而废… c’est encore et toujours le cas ! J'en veux pour preuve l'abominable ppt utilisé aujourd’hui par le prof, petit aperçu pour vous…



mardi 29 septembre 2009

你陪我逛街吗?- Je vais faire du shopping, tu m’accompagnes ?

Ahh, le shopping… le rêve des unes, le cauchemar des autres. A propos de ce gout du shopping, que dis-je, de ce sport, cette passion, les Asiatiques sont assurément les meilleurs de ce monde. Les Asiatiqu… Es, ne vous méprenez pas ! J’en veux pour preuve cette courte discussion trouvée sur un forum chinois :

我第一次叫男友陪我逛街,可是被他拒绝了,我应该对此事生气吗?
Une jeune fille demande : « la première fois que j’ai demandé à mon copain de m’accompagner pour faire du shopping, il a refusé. J’ai raison d’être en colère ? »

陪女人逛街时最痛苦的事,这是全天下男人共同的心声!!
"Accompagner les filles faire du shopping est la chose la plus terrible qui existe, et c’est l’avis de tous les hommes de ce monde !"

En Chinois, le shopping se dit 逛街, 逛signifiant déambuler, 街, la rue. Je pensais donc, à tort, qu’il s’agissait de se balader. Non, pas du tout. Ça veut dire 买东西 vous diront tous les Chinois. Littéralement acheter des choses, magasiner comme dirait Jeff. Mais en fait, ce n’est pas forcément acheter des choses. Je me souviens de Violette revenir le soir du marché aux vêtements du coin, un grand sourire aux lèvres. Elle y était partie vers 14h, avec l’intention de s’acheter une ombrelle. Elle fut surprise par la fermeture et repartit donc sans ombrelle. A 19h ! Voila, 5 heures à déambuler dans le marché aux vêtements. (On dit aussi 逛商场 d’ailleurs ) 5 heures de perdu. Enfin, c’est la façon masculine de voir les choses.

Quand j’ai dit à Violette que dans les petites villes en France tous les magasins étaient fermés le dimanche, sa réaction spontanée terrifiée fut : « Mais alors, qu’est ce que vous faites le dimanche ? ». Quand au moment de repartir vers Taiwan elle s’est demandée avec ses trois "compatriotes" ce qu’elles regretteraient le plus, elles ont bien sur répondu à l’unisson : 服装市场, le marché aux vêtements !

Ce n’est qu’un exemple pour vous montrer que de ce coté là de l’Asie, comme chez nous, les filles raffolent du shopping. Mais ici, c’est la seule et unique passion. La raison de vivre. Un peu de temps libre, hop, shopping. Un peu plus de temps et d’argent ? Hop, dans l’avion pour Hong-Kong, c’est le paradis du shopping. Et plus les chinoises ont de pouvoir d’achat, plus elles se focalisent sur cette passion. Singapour, c’est le paradis des centres commerciaux. Il parait que les Coréennes, c’est encore pire. J’ai d’ailleurs rencontré récemment une Chinoise Australienne en provenance de Sidney et en transit pour Séoul. Elle y partait deux semaines. Son idée de voyage ? Shopping !

Ça doit être dans les gênes… Quand Sarah traverse Wudaokou, elle avance en regardant dédaigneusement les petits stands de m**** qui encombrent les trottoirs, alors que Julie, française mais de parents chinois, reste scotché sur chacun d’entre eux. Mon pauvre Julien…

lundi 28 septembre 2009

Tu cherches une copine Chinoise ?

Je me souviens l’année dernière, la première fois qu’un chinois m’a demandé si mon cœur était pris par une demoiselle restée en France. En entendant ma réponse négative, il avait été ravi de demander si j’étais donc en quête d’une copine Chinoise. Rien d’extraordinaire là-dedans, j’avais d’ailleurs pris la question comme : est-ce qu’en tant qu’étranger, je suis intéressé par les petites Chinoises. En fait, j’avais mal compris la question.

Puis ce fut très régulièrement que l’on me demanda si j’étais à la recherche d’une copine chinoise. « Oui, enfin non, enfin, je sais pas ! », c’est embarrassant cette question ! Encore une fois, le but de la question n’était pas de connaitre mon orientation sexuelle, ni de savoir si « j’étais en manque » comme le dirait si joliment Sarah. J’étais de nouveau dans l’erreur.

Ce n’est que dernièrement que j’ai vraiment compris. Si mes camarades me demandent continuellement si je cherche une copine chinoise, c’est qu’en Chine, on cherche vraiment une copine, et on va à peu près toujours passer par un entremetteur. Par exemple Henri sait que ses amis Jacques et Adeline sont célibataires, il pense qu’ils formeraient un beau couple, et leur proposent donc de les mettre en relation. Jacques et Adeline décident d’un rendez-vous, rendez-vous qui commencera par le fait établi que Jacques, comme Adeline, cherchent un partenaire.

« Plus qu’un rendez-vous, il s’agit d’un test. Tu regardes si le physique de la fille te convient, comment elle parle, ses manières » me dit mon camarade. « Elle fait de même dans l’autre sens. Et si tu es satisfait, tu lui propose un autre rendez-vous. Si elle est aussi satisfaite, elle acceptera. »

Finalement, ici, on cherche une copine comme on cherche à faire des affaires ? Pas étonnant que les Chinois nous trouvent si romantiques, nous autre Français…

Personnellement, je serai très gêné d’inviter une fille à ce genre de rendez-vous. Enfin une circonstance où l’on est plus 含蓄 que les chinois, où l’on dit moins les choses en face ? En fait selon Murielle, ce n’est pas une façon plus osée de procéder. Au contraire, tout est avoué d’avance, cela enlève toute gêne.

Assister à ce genre de rendez-vous se dit 相亲 en Chinois. Le dictionnaire nous dit qu’il s’agissait pour les deux éventuels promis de se rencontrer, en présence de leur chef de famille, pour connaitre un peu les conditions respectives. Ce genre de rencontre arrangée veillait toujours à respecter le principe de 门当户对, qui dit que les deux époux doivent vivre dans les mêmes conditions sociales et économiques. Si aujourd’hui les chefs de famille ne sont heureusement plus présents dans les rencontres, mon camarade me dit que le principe de conditions sociales identiques est toujours primordial. Il est par exemple inconcevable de présenter une rurale à un citadin.

Pourtant ils sont toujours heureux de présenter une femme chinoise aux étrangers en Chine… même quand ils sont mariés et pères de famille, le père de Christian a lui aussi le droit ! Il a poliment refusé. Malgré les quelques verres de baijiu qu’il avait du boire lui aussi, sans qu’on lui en laisse trop le choix.


dimanche 27 septembre 2009

Vue d'Hong-Kong depuis le pic Victoria

Une civilisation toute droite sortie de la jungle tropicale?


samedi 26 septembre 2009

Au cours d'une balade autour de Yangshuo...

Une rivière... des pics karstiques...


vendredi 25 septembre 2009

Sur une plage en Indonésie, au large de Singapour

La mer, une plage, du sable fin, des palmiers, des enfants... Sommes-nous encore en Chine?


jeudi 24 septembre 2009

mercredi 23 septembre 2009

Un jour de fête nationale sur Tian'anmen

Presque sous les yeux de Mao...

mardi 22 septembre 2009

La Grande Muraille à Simatai

Quelque part sur la muraille...

lundi 21 septembre 2009

Tsingtao, port de plaisance olympique

Alors que je me prépare à partir au Japon dans une dizaine de jours, j'en profite pour trier et développer quelques photos de mes nombreuses aventures de ma première année en Chine. Je vous propose cette semaine de découvrir une sélection des plus réussies. Chaque jour une nouvelle photo. Et pour rendre la chose plus ludique, j'y ajoute un jeu con court, comme aurait dit mon camarade Uza, le premier à identifier le lieu et la circonstance dans laquelle a été pris la photo aura le droit à une carte envoyée depuis le Japon!

C'est parti pour la première...


dimanche 20 septembre 2009

入乡随俗 - A Pékin, fais comme les Pékinois ?

Ce soir, c’est repas cohez avec les tongxue (camarades) du département. On fête la première année de notre petite promo. On est plus d’une trentaine à se retrouver dans un restaurant juste à l’extérieur du campus. Ça commence dans la bonne humeur, je suis content de retrouver certains tongxue que je n’ai pas vu depuis plusieurs mois, on commande chacun un plat que l’on partagera tous ensemble, on commence un petit loup-garou, bref, ça commence sympa.

Arrivent les premiers plats, on commence se sustenter, c’est excellent. On continue à discuter, avec un niveau enfin correct en Chinois, c’est un vrai plaisir.

Arrive ensuite la bière. Une grosse caisse de bières. De la bière chinoise à moins de 4° d’alcool, mais des bouteilles en très très grande quantité. On sert un verre à chacun, on trinque à la soirée, et à notre deuxième année ensemble, et on gan bei (干杯, cul sec en chinois). Jusque là, c’est bonne ambiance.

Mais commence ensuite le redouté ballet des gan bei. J’entend par là que tous les tongxue réunis autour de la table vont se lever les uns après les autres pour inviter chacun à reremplir son verre pour un nouveau gan bei. Ils sont plus ou moins éloquents dans le petit discours qui précède le gan bei, mais ils sont unanimes sur le gan bei : tout le monde doit boire, et tout le monde videra un verre plein.

Seulement aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas boire. Peut-être parce qu’on est dimanche, que le week-end a déjà été suffisamment arrosé, et que demain commence une nouvelle semaine fatigante. Peut-être pour ne pas ressembler à ce qu’ils vont ressembler d’ici quelques bouteilles, je commence à avoir l’expérience de ce genre de diner. Peut-être enfin parce que je n’aime pas qu’on m’oblige à boire et qu’après une année j’ai enfin le chinois nécessaire pour mener le dialogue.

Quand ils voient que je ne lève pas mon verre resté vide, c’est l’étonnement. Quand je leur explique que je ne veux pas boire ce soir, ils le prennent comme une attaque personnelle. Ils seront nombreux ce soir à me répéter la bonne veille expression chinoise 入乡随俗, ru xiang sui su, ce qui signifie suivre les coutumes du lieu où l’on se trouve. C’est en fait l’équivalent de l’expression « A Rome, fais come les Romains ». Mais si finalement c’est un principe de base quand tu viens d’arriver en Chine, complètement perdu, méconnaisseur des habitudes locales et surtout incapable de mener une réelle discussion, aujourd’hui, ce principe, je n’en veux plus. Oui pour un 入乡了俗, connais les habitudes de l’endroit où tu te trouves, mais marre du 入乡随俗.

C’est vrai après tout, pourquoi se plier rigidement aux coutumes locales ? Si j’aime découvrir la Chine, je reste Français et ma culture Française conservera toujours une certaine incompatibilité avec la culture Chinoise. C’est d’ailleurs ce que je réponds à mes tongxue quand ils me disent que les Chinois accordent beaucoup d’importance au fait de trinquer avec tous ses amis ou invités lors d’un banquet. « C’est très très important » me disent-ils. « Pour un Chinois, echouer dans la vidange d’une bouteille, c’est vraiment la honte, refuser de lever son verre pour gan bei, c’est carrément inconcevable. » « Oui, mais je ne suis pas Chinois » leur répond-je franchement. Et je rajoute qu’ils sont mal placés pour parler de 入乡随俗, les communautés chinoises en occident étant généralement des communautés très hermétiques à la société au milieu de laquelle elles se sont installés. D’ailleurs j’imagine qu’une expression comme 入乡随俗 ne date pas d’il y a dix ans, et devait s’appliquer sur un espace beaucoup plus restreint, à l’intérieur même de la Chine. Par exemple quand une nouvelle mariée quittait son village pour rejoindre son mari dans un autre village. A elle de 入乡随俗, car elle appartient désormais à la famille de son mari, et ce pour toujours.

En réalité, en peut trouver sur Baidu, l’encyclopédie libre Chinoise, ce petit descriptif. On peut notamment lire la petite fable à l’origine de ce proverbe. Il s’agit de deux frères de culture bouddhiste qui décident de se diriger vers un village voisin pour faire du commerce. En réalisant que les principes moraux du village voisin sont différents de leurs principes bouddhiste, le jeune frère choisit de respecter les coutumes locales, et fait des affaires en or, alors que le grand frère reste fidèle à ses principes, critique amèrement la population locale, et se fait chasser de la contrée. La morale, c’est qu’il faut 入乡随俗, respecter les coutumes locales. Mais en fait, la raison, c’est simplement pour le bien des affaires !

Je leur ai d’ailleurs demandé pourquoi dans les relations d’affaire, j’avais toujours l’impression que c’était le parti occidental qui allait veiller à se plier aux coutumes orientales. « Parce que la Chine est le plus grand marché du monde » me répond on. Voila, c’est la vrai réponse. Le vrai dicton devrait être 为红生意,入乡随俗 : Pour faire de bonnes affaires, plie-toi aux coutumes locales. Mais le besoin de faire des affaires est tellement profondément ancré dans la culture chinoise que l’on peut facilement omettre la première partie… Savez-vous d’ailleurs comment on se souhaite bonne année dans le sud ? 恭喜发财, puisse-tu t’enrichir dans cette nouvelle année !


Mais revenons à nos moutons, je maintiens mes positions, je refuse de boire, avec les sourire et le dialogue, mais je ne boirai pas. Bientôt, ils sont tous ivres, rouges, et commencent dire et faire n’importe quoi. Partout ils s’attrapent la main ou l’épaule, collent leur visage à 3 cm de la personne d’en face, et commencent à sortir des absurdités. Puis un s’écroule sur la table. Certains ont des mines misérables. Un autre ne sortira plus des toilettes.

On décide alors de manger le gâteau d’anniversaire, pour fêter les un an de notre promo. On le coupe, le distribue, on commence à en manger quelques bouchés. Un petit comique décide que ce sera plus drôle d’en faire une tarte à la crème et le colle dans la figure d’un autre. L’autre riposte. Comme dans une bataille de boules de neige, ça prend rapidement et bientôt tout le monde est recouvert de crème. Même les murs. Sous les regards apeurés des fuwuyuans qui accourent, je décide de m’éclipser. Assez des coutumes locales…

samedi 19 septembre 2009

Zhongguancun, du toc à la chinoise?

Si Wudaokou est le centre du monde, comment qualifier Zhongguancun (中关村) ? Zhongguancun, c’est le quartier voisin d’Wudaokou et c’est le paradis du numérique. C’est la rue Mongalet étalée sur tout un quartier dans des immeubles d’une quinzaine d’étage. Avec des chinois partout, partout, partout. Une foule de piétons, des grands boulevards à 2X4 voies sur lesquels tentent de circuler des files ininterrompues de bus, de taxis, de véhicules personnels, de chariots et de piétons qui débordent des trottoirs déjà bondés.

Malheureusement, aujourd’hui, pas de photos, car je me suis fait volé mon appareil. C’est d’ailleurs la raison qui m’a poussé vers Zhongguancun aujourd’hui. Car si ce n’est pour acheter du matériel numérique ou pour tester la nouvelle ligne de métro, à quoi bon venir ici…

Donc j’arrive, je parque mon vélo dans un parking pour vélo plus grand que tous nos parkings pour voiture en France, je choisi un building au hasard, de toute façon, ils font tous la même chose. A peine rentré, je me fais interpeller, pardon, hurlé dessus, pour que j’aille jeter un coup d’œil aux premières boutiques. Je les regarde d’un air méchant, ils ne comprennent pas pourquoi, et je continue ma route jusque dans le coin des appareils photos.

Mon objectif, le Panasonic LX3. Une marque Japonaise. Mais pas la plus à l’honneur ici, on ne voit que des Canon ! Je rentre dans une boutique, demande à voir le 松下LX3. On me répond qu’ils le vendent 3650. Je leur signifie que je souhaite d’abord voir le spécimen pour pouvoir le comparer avec son adversaire de chez Canon, et que concernant le prix, on verra plus tard. On me répond qu’ils n’ont pas de modèle d’exposition, et que je ne pourrais le voir que si on se met d’abord d’accord sur le prix !

Bien sur, je ne veux pas, et tente la boutique suivante. Nouvelle boutique, mais même réponse : « on manque de ce produit, donc pas de modèle d’exposition. Si tu veux l’acheter aujourd’hui, je te propose 3700, si tu es ok, je te l’apporte. » Je n’accepte pas le prix, il refuse alors de m’apporter l’appareil en question. Il m’explique que je dois me faire aux « coutumes chinoises ». N’importe quoi.

A la suivante, on m’annonce de nouveau 3650, mais toujours impossible de voir un modèle d’essai. Sauf si j’accepte préalablement un prix. Je lui réponds que son prix ne me convient pas du tout. Il accepte donc de le baisser et m’annonce 2500. Je lui exprime mon étonnement. « Bès oui, à 2500, c’est un faux » me répond-il. Ok… si je marchande trop, j’aurais le droit à un faux !

Ça fait déjà une heure que j’y suis, je n’ai toujours pas réussi à voir un modèle d’exposition. Et mon meilleur prix est au dessus de 3600. Pourtant il est à 390€ en France avec 20% de TVA, donc sans les taxes, on devrait facilement descendre à 3100.

Bon, je change de bâtiments. Je pose ma question ritournelle à une petite vendeuse, et étonnamment, elle me répond qu’elle peut m’emmener dans une boutique spécialisée dans la vente des Panasonic ! Coooool !!! On monte 10 étages en ascenseur, plus un à pied, on se retrouve dans une pièce qui ressemble plus à une cantine qu’à une boutique d’appareils photos. Elle me met dans les mains du patron. On s’assoit à une table recouvert d’une petite toile cirée, comme si on allait diner, et il m’apporte enfin ce que je voulais : le LX3, en vrai !

Il me le fait essayer, ok, c’est vraiment ça que je veux acheter aujourd’hui, mais quand arrive la question du prix, le récurrent 3650 ressort. Zut. J’argumente sévère, j’obtiens une ristourne de 150. En échange il me propose la sacoche qui va avec et les cartes mémoires. D’ailleurs il essaie méchamment de m’entuber sur les articles annexes, avec par exemple l’enveloppe protectrice à plus de 20€. N’importe quoi. Quand je lui manifeste mon insatisfaction vis-à-vis du prix, il m’explique que c’est une marchandise importée. C’est vrai que le Japon c’est loin… Et plus il m’explique que de toute manière, je ne pourrais pas trouver plus bas. Seulement si c’est un appareil qui a déjà été utilisé. Ou dont on a changé la batterie. Il propose d’ailleurs de m’en vendre un avec une batterie échangée ou un faux à moindre prix. Et quand je lui demande la garantie internationale, il me répond que comme c’est un produit japonais, il sait pas trop.

Dépité, je quitte Zhongguancun toujours sans appareil photo. Mais surtout dépité car je sais que je ne me risquerai jamais à acheter quoi que ce soit ici, le risque de se retrouver avec un faux ou un produit trafiqué est beaucoup trop grand. Et l’assurance d’une vrai garantie bien difficile à trouver…

Bref, en regardant les choses du bon coté, les vacances commencent dans une dizaine de jours, et je pars pour le Japon. Un vol pour Osaka. Osaka, deuxième ville du Japon, et maison mère du groupe Panasonic ! J’attendrai donc encore un peu, là-bas je n’aurai pas les mêmes inquiétudes ! Et si un jour je dois changer d’ordinateur, je retournerai à Taiwan ou à Hong Kong, mais je n’oserai pas retourner à Zhongguancun !

samedi 12 septembre 2009

Wudaokou, le Centre du Monde

Wudaokou, c'est le quartier de Pékin dans lequel je vis. Situé au delà du 4ème périph, soit à une vingtaine de km du centre de Pékin, Wudaokou est difficilement qualifiable de centre ville. Il faut compter environ une heure en transports en commun pour une destination quelconque du centre. Pas beaucoup moins en taxi. On est d'ailleurs à coté du palais d'été, palais impérial où l'Empereur venait chercher un peu de quiétude, loin de l'agitation du centre.

Les empereurs auraient bien du mal à s'imaginer le Wudaokou de nos jours. "Wudaokou, c'est le centre du monde", aiment plaisanter les étudiants du coin. Au centre du quartier des universités, les étrangers sont nombreux, les chinois encore plus. C'est l'agitation permanente, il y a des gens partout. Entre piétons, cyclistes et automobilistes, c'est la guerre. Et c'est vrai que lorsque l'on se balade dans Wudaokou tard le soir, on a vraiment l'impression d'être sur un champ de bataille, au soir de terribles combats.

Quelques photos (merci Pierre-Alain!) :


Ici une photo prise depuis la station de métro. On peut y voir la masse de piétons, et l'un des deux carrefours mythiques de Wudaokou, avec la circulation classique, dans les deux directions à la fois... Et ça finit toujours en carré magique!


Cette fois la photo est prise depuis le dessous de la station de métro, et dans la direction opposée. Il y a un passage à niveau, histoire de fluidifier la circulation. Piétons et cyclistes s'accumulent à la fermeture des barrières. A la réouverture des barrières, ce sontdeux foules qui se précipitent l'une contre l'autre.


Ici un plan opposé à la première photo. On distingue d'ailleurs dans le lointain la station de métro, perchée au dessus de la rue. On peut y voir au premier plan que le trottoir, bien que très large étant donné la foule constante à Wudaokou, est occupé par tout un tas de petits étalages posés à même le sol. Du coup, c'est l'embouteillage et la cohue....


... et c'est pas bien propre!

jeudi 10 septembre 2009

mardi 8 septembre 2009

Faites votre choix

Vous vous intéressez à la Chine? Vous aimez les blogs? Cet article est fait pour vous.

Vous aimez casser du Chinois? Vous aimez la critique aveugle? Vous voulez de l'information détournée? Jetez un coup d'oeil ici: Le Monde en Chine

Vous trouvez que la Chine est un pays fascinant? Vous aimez avoir un point de vue éclairé sur les challenges et les crises que traverse la Chine? Lisez le blog Figaro-Chine

Je précise un peu. Les deux sites d'information lemonde.fr et le figaro.fr, dont les rédactions malheureusement ne sont pas les memes que celles des versions papier, proposent chacun une série de blogs autour d'un thème, d'un pays, ou d'une région du monde. En particulier, la Chine.

Le journaliste affilié au monde, sans doute envoyé en Chine malgré lui, à en croire la mauvaise humeur qui transparait de chacun de ses articles, n'a de cesse depuis plus de 3 ans maintenant, de chercher la polémique, partout et surtout où il n'y en a pas, et en évitant toujours de présenter les circonstances, les besoins, les défis sous-sous-jacents. Ce journaliste représente malheuresement assez bien l'orientation des medias français vis à vis de la Chine. C'est dommage. Par bonheur, certains internautes qui vivent la Chine comme je le fais n'hésitent pas à laisser des commentaires acerbes.

A l'inverse, Arnaud de La Grange, auteur du blog Figaro-Chine, donne une information qui n'est pas détournée par un besoin compulsif de mépriser la Chine. C'est toujours un plaisir d'aller découvrir le nouveau sujet du jour. Bravo!

dimanche 6 septembre 2009

Les petites tours Eiffel

Quand on voyage en Chine, on rencontre pas mal de personnes que l’on aimerait seulement baffer, la dernière en date étant cette vieille peau à l’entrée du bouiboui de Chengdu qui ne daignait même pas lever la tête pour nous écouter commander. Mais il serait terriblement dommage de faire une gigantesque assimilation, du genre, « Les Chinois, tous des … ». Parce que, comme dirait Jérôme d’une façon qui semble naïve : « les Chinois, ils sont gentils ». Et c’est vrai qu’ils le sont. Et il est formidablement agréable de rencontrer quelques personnes d’excellent caractère. Pour leur montrer notre joie de les avoir rencontré, nous leurs offrons alors un petit signe d’amitié : une petite tour Eiffel. Ils le prennent alors comme une reconnaissance de leur aide, un lien d’amitié entre nos 2 pays, ou simplement comme un simple jouet, et nous, par ce petit cadeau, on conserve gravé dans notre mémoire ces belles figures !

Souvenirs de quelques tour Eiffel distribuées au mois de juillet dernier : cette petite fille au sommet d’Emeishan incitée par ses parents à venir échanger quelques mots avec nous en anglais, cette chauffeuse qui nous a conduit à travers toutes les rues de Xianggelila alors qu’il pleuvait à torrent et que nous cherchions un hôtel, cette petite fille sous la cascade sacrée dans le parc de la Meilishan qui manifestait un tel ravissement d’être là, ce petite garçon qui nous réclamait quelque chose de bon à manger et qui resta jouer avec nous durant toute notre attente au retour de la muraille, ou encore cette serveuse du restaurant de mouton grillé à Hohhot qui nous a aidé patiemment à commander en répondant à chacune de nos nombreuses questions…





samedi 5 septembre 2009

Lectures de Chine

Une fois n’est pas coutume, nous parlerons lecture ! J’ai en effet mis l’été à contribution pour avoir des lectures un peu plus intéressantes que celle de l’année où je me concentre sur des lectures en chinois du style des schtroumpfs, du petit Nicolas, ou des parutions scientifiques, bref, rien de formidable.

Donc cet été, j’ai lu occidental, en Français et en Anglais, et j’ai lu local ! Qu’est-ce que ça veut dire lire local ?

Et bien, disons que j’ai commencé par La Condition Humaine. Et je l’ai fini, oubliant ainsi mon échec d’il y a 5 ans où je n’avais jamais trop compris ce qui se tramait entre les communistes, les nationalistes, les ouvriers, le Guomindang, les armées et les étrangers. Car ce livre, même si son but n’est pas la reconstitution historique de la rupture du parti communiste et du Guomindang en 1927 à Shanghai, est fermement ancré dans cette trame historique. Ainsi toute la première partie du bouquin est centrée sur l’action de quelques personnages appartenant à différents partis, du leader de la rébellion communiste à l’entrepreneur français qui cherche à sauver ses intérêts. La seconde est centrée sur les personnages, et on ne la comprend que si on a appris à les cerner, eux et leurs contraintes, dans la première partie. En conclusion, super livre, mais pour lecteur initié !

Mais la condition humaine, ça se passe essentiellement à Shanghai, et je n’ai pas mis les pieds à Shanghai de l’été, c’est pas très local tout ça ? Bon, c’est vrai, alors je me suis rattrapé avec Lost Horizons, de James Hilton, qui est un bouquin d’aventure, de fiction, et vaguement philosophique sur les bords. Fermement ancré dans le décor des vallées perdues du Tibet, un peu comme celle de Yubeng dans laquelle on s’est baladée, on se retrouve dans la peau d’un aventurier malgré lui qui découvre une communauté vivant en autarcie dans la vallée de Xianggelila… Mon livre préféré de l’été, mais ne vous attendez pas à de la grande littérature.

En revenant de Xianggelila, j’avais fini mon livre, j’avais envie de continuer à lire en Anglais, et je cherchais un prétexte pour commencer le livre suivant. Et bien, j’ai trouvé le prétexte dans ma visite d’Hong-Kong, et j’ai découvert « The World of Suzie Wong » relatant la rencontre d’une innocente prostituée et d’un artiste ratée européen dans cette ville hors du commun qu’est Hong-Kong. Je suis encore en pleine lecture, donc to be continued…

jeudi 3 septembre 2009

L'hybride


Photo prise à la sortie du labo. La preuve du message précédent?

mercredi 2 septembre 2009

自强不息,厚德载物 - Travailler, toujours travailler

Retour sur une anectode du trimestre precedent. Alors que je preparais mon Kaiti, j'ai rendu quelque fois visite a Xuhong, un camarade doctorant, dans son laboratoire (vaste terme pour designer une piece avec 15 ordinateurs et un graduate student derriere chacun d'entre eux) pour qu'il me renseigne sur un programme que nous utilisons en commun. Un jour il me donne rdv au labo vers 9h du soir, il semblait occupe avant. Je me demande bien ce qu'il peut bien faire au labo a une heure pareille, mais je me presente quand meme a l'heure voulu. Et j'avoue etre stupefait en decouvrant que non seulement Xuhong est a son poste habituel, mais que tous les autres eleves du laboratoire sont aussi presents. Je lui avoue mon etonnement, et je decouvre qu'il arrive tous les jours le matin vers 8h, et rentre chez lui vers 23h. Devant ma mine incredule, les autres etudiants eclatent de rire...

Alors que le trimestre suivant a commence, me voici moi aussi a mon poste au laboratoire tous les jours. Mais vous ne serez pas etonnes si je vous dit que je n'ai ni l'envie (venir en Chine pour decouvrir une piece de 20m², a quoi bon?), ni la capacite de tenir leur rythme. Ainsi lorsqu'ils reviennent entre 6 et 7h de leur diner, je leur dis a demain, parfois un peu gene, parfois un peu fier. Car a vrai dire, pourquoi passent-ils autant de temps ici?

Je pense que l'on peut trouver deux reponses a cette question. La premiere, relativement theorique, repose sur l'heritage confucianiste, dont l'une des valeurs principales est l'apprentissage. Si vous entrez dans un temple confucianiste en Chine, vous trouverez generalement un gigantesque bassin representant l'immensite du savoir. En rentrant a l'institut de langue d'wudaokou, on decouvre le dicton suivant: 学问如逆水行舟。不进则退. Etudier, c'est comme remonter le courant a bord d'un bateau. Si je m'arrete d'avancer, je recule. La langue chinoise en elle meme represente cette valeur. Si l'on peut se sortir de toutes les situations avec moins de 4000 caracteres, si les etudiants apprennent jusqu'a 8000 caracteres a l'ecole, les ouvrages litteraires rassemblent des dizaines de milliers d'autres caracteres. Comme nous le repetait le week-end dernier un calligraphe de rue, une vie entiere consacree a l'etude des caracteres est insuffisante.

La deuxieme reponse repose dans le systeme educatif chinois. Si l'ecole primaire est une periode tres agreable de l'apprentissage, la pression arrive des le college. La finalite du lycee, et par extension, du college, est de preparer l'examen final de lycee, le grand examen 高考. Mais la ou notre baccalaureat est non classant et cloture les annes lycee, le grand examen chinois est lui un concours, et ouvre sur les annes universitaires, car c'est en fonction de son classement en grand examen que l'on est admis dans les universites. Vous l'avez compris, le grand examen chinois ressemble plus a nos concours des grandes ecoles qu'a notre baccalaureat. Mais une difference de taille subsiste. La ou les concours des grandes ecoles francaises cherchent a tester la capacite de reflechir et de resoudre un probleme, le grand examen chinois va plutot evaluer l'etendue des connaissances des ecoliers chinois. A partir de la, on en deduit facilement a quoi ressemblent les annees colleges et lycee d'un jeune chinois. Apprendre, apprendre, apprendre, des heures par jours, et ce des jours et des jours durant. Si les parents en ont les moyens, a la sortie de l'ecole, on continue sur le cours supplementaire et ne rentre a la maison que vers 9h du soir. Et les vacances d'ete sont generalement occupees par des cours preparatifs a l'anne a venir, cours souvent donnes par la professeur de l'annee a venir justement, et donc cours immanquable.

Bon, ca fatigue rien que d'y penser. Mais quid de l'apres grand examen? Prenons le cas des eleves de Tsinghua, peut etre pas tres representatifs, mais c'est parmi eux que je vis aujourd'hui. Donc apres le grand examen commencent 4 annees d'undergraduate. Est-ce plus cool? Si l'on regarde la vie associative, bien que pas fun, mais cette remarque fera l'objet d'un article ulterieur, elle demontre que les eleves ont plus de temps libre. Malgre tout la pression est toujours presente, et je ne serai pas etonne que la pression ne dissuade beaucoup d'etudiants de participer a ces activites. La pression, elle provient de 2 facteurs. Le premier, c'est la volonte qu'ont les dirigeants de Tsinghua de voir leurs eleves, qui ont franchi les portes de Tsinghua en tant qu'eleves de premiere classe, le soient toujours a la sortie. D'ou une regle assez terrible. Si tu ne valides pas plus de 2 matieres dans une annee, tu rentres a la maison. C'est radical. Le deuxieme facteur de pression, c'est la famille. Si l'enfant unique est generalement gate dans son enfance, c'est qu'il est le receptacle de tous les espoirs du foyer. Imaginez bien que si l'enfant est couronne de succes au point de rentrer a Tsinghua, les parents nourrissent de tres grands espoirs, et maintiennent la pression. Ainsi pas etonnant que les salles de revisions soient combles a l'approche des examens (cf mon passage à la bibli en janvier dernier).

Mais elles l'etaient aussi en plein mois de juillet dernier quand j'ai fait visiter le campus a Jerome et Mathilde! Pourtant, les examens etaient bien finis a ce moment la... J'ai eu la reponse a la rentree, les etudiants assistent en fait au "petit semestre", 3 semaines au debut de l'ete, 3 semaines a la fin de l'ete. Le temps de repos a la maison est bien court... voire inexistant pour les pauvres qui se preparent a postuler aux universites americaines et qui passent leur ete a apprendre des mots d'anglais par coeur pour preparer le redoutable GRE.

Bref, avec un tel background, je ne suis plus etonne de voir mes camarades, bien que graduate students, passer leur vie au labo. Ils y vont meme parfois le week-end! Au fait, la devise de l'université de Tsinghua que j'ai mise ici en titre: 自强不息,厚德载物 signifie "se battre constamment pour continuer à progresser, les choses sont portés par des grandes valeurs". 怪不得!

mardi 1 septembre 2009

A vos ordres mon lieutenant !

Alors que je perds aujourd'hui mon statut de militaire après 4 années de bons et loyaux services, cela va sans dire, je découvre que l'intégration des petits jeunes de Tsinghua ressemble étrangement à celle des x: "Garde à vous! Demi-tour, droite! En avant, marche!"


Les terrains de sport sont envahis par les petits jeunes en treillis


Tous les terrain de sport!



Mêmes les filles apprennent le salut



Et oui, si les étudiants chinois entrant à l'université sont dispensés des deux années de service militaire obligatoire, ils ont le droit à une formation de base à l'entrée à l'université. Pendant un mois ils seront levés tous les matins avant l'aurore pour apprendre à se mettre au garde à vous, et pour apprendre à défiler...

Seuls les plus motivés auront l'opportunité durant leur scolarité à Tsinghua de suivre une formation supplémentaire pour les préparer à s'engager sitôt diplômes.