dimanche 30 novembre 2008

Les Trompettes de la Renommée ?

Juillet 2007, Mme Bai notre professeur de Chinois qui nous a accompagnés à Pékin pour superviser notre stage linguistique pique une crise. Philippe à l'image de plusieurs de ses camarades sèche les cours et lui explique en toute impudence qu’il est avant tout là pour visiter Pékin. Mme Bai s’énerve et me fait savoir qu’elle ne partira pas dans ces conditions, elle exige que Philippe et les autres élèves fautifs prennent la parole en public, non seulement devant les X, mais aussi devant les Supoptics et les étudiantes du Havre nous accompagnant en excursion, pour exprimer leurs excuses et leur repenti.

Hiver 2007, Yohan, étudiant Français de Tsinghua, souffrant et devant passer à l’infirmerie avant d’aller en cours, passe informer la professeur de son absence avant de se rendre à l’infirmerie. A son retour en classe, il découvre que la professeur a mis toute la classe au courant de ses petits problèmes de santé.

Automne 2008, nous sommes à J-1 de la sortie montagne avec camping, Lushi arrive en retard à la réunion de préparation. L’organisatrice commence par la sermonner en public pendant la réunion puis lui demander d’exprimer ce que son comportement inacceptable lui inspire, de l’écrire sur le forum public de l’association, forum lu régulièrement par tous les membres de l’association, et accessible par l’ensemble des élèves de Tsinghua.

Automne 2008, 20h dans le campement de la dite sortie en montagne, après une ascension pleine de bonne humeur, après un repas chaud revigorant, après des chants et des rires sous la tente, il est maintenant l’heure de se réunir pour faire le débriefing de la journée. L’organisatrice épaulée par les anciens commencent alors à critiquer violemment Wang Wen Qiang qui est arrivé en retard le matin même. Ce dernier baisse la tête et ne fait pas le fier. On nous invite à exprimer ce que nous inspire cet écart de comportement, et le fautif est invité en dernier à se repentir devant le groupe entier.

Automne 2008, Vincent mène un travail de groupe avec une chinoise et des Allemands. Suite à la réunion de travail, la Chinoise contrariée leur envoie un mail de groupe pour exprimer son mécontentement vis à vis d’une ou deux personnes qui à ses yeux n’ont pas suivi les consignes de travail donné par le professeur.

Automne 2008, quelques jours après une petite course en montagne, l’organisateur Lai Siwei comme le veut la tradition, pardon, les règles, écrit une petite synthèse sur le déroulement de notre sortie, les informations pratiques, les péripéties, etc. Petite sortie, petite note, rien ne me choque. Notre organisateur reçoit une réponse rapide, sèche, lui indiquant qu’il n’a pas respecté les règles dans la rédaction de sa note de synthèse, il est donc invité à reprendre son travail, le tout sur le forum public bien sur.

Novembre 2008, le 26, Zhilin partage sur sa page xiaonei (équivalent chinois du facebook, sur lequel la fonction de « partage » est bien plus développée) son 7ème « billet » du mois intitulée « L’habitude est vraiment quelque chose d’effrayant ». Elle nous y décrit la frayeur qui l’a prise quand après avoir passé une soirée complète devant la télé, elle a réalisé ce qu’elle était en train de devenir. Elle veut se reprendre en main, et le fait partager à ses 441 amis, qui réagissent en masse.



Autant d’exemples montrant que le Chinois, comme la Chinoise, estime que les choses doivent se faire en public. Il est d’usage d’exprimer sa satisfaction comme son mécontentement sur la place publique pour que chacun puisse en profiter, en tirer ses propres leçons, au mépris de l’honneur, de la face, de l’éventuel fautif.

Si on est plus accoutumé à la notion de ne pas perdre la face, et ne pas faire perdre la face, réalité découverte surtout au travers des relations d’affaires, donc entre personnes se respectant et d’organisations différentes, ici nous sommes dans une même communauté, celle des élèves de Tsinghua, ici on s’exprime en public.

Moi qui vivait à l’écart de la place publique, serein, contemplatif, ténébreux, bucolique, sera-t-on me faire comprendre qu’à l’homme de la rue j’ai des comptes à rendre ?

dimanche 23 novembre 2008

Un Dimanche Sans Importance

Ce blog manque d’activité, que se passe-t-il ? Mathieu se fait-il torturer par les Yakusas après en avoir ri à table avec des japonais? Mathieu s’est-il fait renvoyer de Tsinghua après avoir pris part à une réunion du parti au cours de laquelle il a pensé trop fort qu’il n’était pas d’accord ? Mathieu s’est-il fait réellement kidnapper par MJ, de retour à Pékin pour se venger, comme il a essayé de le faire croire à Mme Bai, sa pauvre professeur de Chinois ? Mathieu s’est-il fait lyncher par son groupe de musique des Français à Tsinghua après les avoir lâché définitivement dès la première répétition ?

La vérité est moins sensationnelle : Mathieu, il mange beaucoup trop de neutrons en ce moment, et comme ce n’est pas si facile à digérer, il a du mal à mettre son blog à jour…

De retour à la première personne, je confirme, oui, je croule sous le travail. Mais que se passe-t-il ? Des DMs à la pelle ? Des examens de mi-semestre ? Un sujet de thèse à choisir ? Et bien non, j’ai simplement passé la première marche en matière de chinois. La marche que je pensais franchir aisément avant la rentrée de septembre, celle qui consiste à saisir les idées principales du professeur, et arriver à comprendre le contenu scientifique des transparents sans devoir décoder chaque caractère, cette marche, je ne l’ai franchi que début novembre.

Pendant 2 mois, j’avoue que je ne saisissais pas grand chose à ce que disaient les profs. Un professeur m’a demandé à quel point je comprenais son cours, 20% environ ? Je lui réponds : «Oh non, plutôt 5%... », vision optimiste de la chose. Il répond : «Ah, 50%, c’est pas mal !». J’ai perdu toute estime en lui répétant que je ne comprenais pas plus de 5% du contenu… Alors il s’est arrêté de me regarder à chaque fois qu’il disait Faguo, c’est dommage, je suis assez bien conditionné, je levais systématiquement la tête au doux son de la France ! Enfin, ça a aussi son intérêt de ne rien comprendre, par exemple quand ce même professeur, responsable du cours Management des Énergies soit dit en passant, s’est mis à expliquer que les étrangers étaient en train de tendre des pièges à la Chine en essayant de leur imposer des traités de mesures environnementales. Quand il s’est tourné vers moi pour me prendre presque à parti, j’ai pris mon sourire et mon air débile, il n’a pas insisté…

Un qui insiste avec plus de ferveur sur ce sujet, c’est Germain qui nous a proposé de l’accompagner à une réunion du parti organisée par un de ses amis, réunion dont le sujet était l’élection d’Obama et les implications de cette élection dans les relations avec l’Europe et la Chine. Le débat était plutôt mou jusqu’à ce que Germain mette les pieds dans le plat en exprimant sa foi en un changement de comportement environnemental des Etats-Unis sous l’impulsion d’Obama, et se demandant si la Chine ne devrait s’inspirer d’un tel changement pour elle même changer son comportement environnemental, comportement actuel qui se résume bien par cette phrase de Julie : « J’m’en fous ! » Heureusement que Germain a de la verve car il s’est retrouvé avec tous les Chinois de la table contre lui, avec l’avis général que les économies d’énergie, c’était un loisir de riche, que eux, ils n’en sont pas encore là. Quand on respire l’air de Pékin (décrite comme la ville la plus sale du monde par Germain au cours de cette même réunion, comme quoi, Germain, il ne fait pas les choses à moitié), on se rend compte qu’effectivement les Chinois, l’environnement, ils s’en foutent. Et bien que le ministre des Sciences et des Technologies soit un féru d’environnement, comme nous le décrit Yves Cousquer à chacune de nos rencontres, quand dans la meilleure université scientifique de Chine, les jeunes du parti comme les professeurs ne montrent aucune considération pour le problème majeur de ce siècle, on se dit que notre ministre, il a encore du travail à faire.

«La meilleure université ? Pourquoi il nous bassine avec ça ! On a compris qu’il était fier d’être à Tsinghua» êtes-vous déjà en train de vous dire. C’est surtout une sympathique transition pour présenter maintenant un rêve. Le rêve d’une petite fille croisée dans le bus ce midi, au retour d’une escapade en montagne. Le rêve d’une vie qu’une petite fille avait inscrit dans son cahier d’école. Le texte était intitulé : I have a dream. (C’était en Anglais, c’était plus facile pour lire par dessus l’épaule).

Cette nuit, j’ai fait un joli rêve. J’ai rêvé que quand je serai grande, je rentrerai à l’Université de Tsinghua.

Pourquoi ai-je fait ce rêve ? Parce que récemment j’ai visité cette université, le campus est grand et magnifique, et parce que c’est une des meilleures universités de Chine as well.


Mais pour rentrer à l’université de Tsinghua, je dois faire attention à bien utiliser mon temps, à étudier très sérieusement. Si je le fais, je réaliserai mon rêve !


Bon, personnellement, à ce moment là, si je rêvais de rentrer à Tsinghua, c’était plutôt pour aller prendre une bonne douche, parce qu’après avoir galopé dans les montagnes et m’être pelé les ******* tout là haut, je rêvais plus d’eau chaude que de magnifique campus et ou de n°1 sur un classement d’universités.

«Mais qu’est-ce que c’est que ces réflexions terre à terre, complètement matérialistes, et vulgaires par dessus tout, il peut pas nous laisser rêver comme cette petite fille » vous dites-vous peut-être? Personnellement, j’ai du mal à croire qu’une petite fille de 10 ans puisse rêver de ce genre de choses…

Mais on s’écarte un peu là, retour au premier paragraphe, Mathieu, pourquoi tu n’écris plus rien sur ton blog ? Ah oui, parce que tu manges des neutrons parce que tu commences à comprendre le Chinois ? C’est à dire ?

Oui, je suis à présent capable de travailler sur les documents de cours et les comprendre relativement bien. Par contre, j’ai pris 2 mois de retard, j’ai 4 matières à rattraper, pardon, 5 avec le cours de culture auquel j’ai arrêté d’aller pour rattraper la physique à la place, et je travaille lentement, très lentement, beaucoup trop lentement ! Donc en travaillant tout le temps dans la semaine, je parviens vaguement à tenir le rythme des cours. Enfin, très vaguement, et il va encore falloir progresser en vitesse pour rattraper les 2 mois de retard, sachant que les examens de fin de semestre commencent dans un bon mois. Mathieu, je te souhaite bonne chance ;-) Si je vous donne l’impression d’être de retour en prépa, c’est normal, c’est l’impression que ça me donne. Antoine me fait malgré tout remarquer qu’en prépa je ne faisais certainement pas de la trompette tous les jours, de la natation et de l’escalade toutes les semaines, des sorties tous les week-ends…

samedi 15 novembre 2008

Une Journée à la Campagne

Cela commençait à faire une éternité que je n’avais pas revu Yusiyang (于思洋), de ma famille d’accueil de l’an dernier. Il est maintenant exploité par son employeur qui a viré tous ses collègues et lui a refilé tout le boulot sans lui augmenter le salaire, crise économique oblige…

Donc j’ai été invité par ses parents à une sortie à la campagne. A l’image du Parisien qui quitte l’agitation de la capitale en descendant le cours de la Seine le temps d’un week-end, les Chinois aisés, j’entends par là qui possède une grosse voiture Allemande, se mettent en direction d’un déjeuner à la campagne. On y recherche surtout le calme et l’air pur. Le comté de 昌平, autour des Tombeaux Mings (et du réacteur de Tsinghua) fut notre objectif.

Dès les dernières banlieues dépassées, des enseignes 农家院 (Maison à la campagne) fleurissent un peu partout, et proposent un repas campagnard, ainsi qu’un logis chez l’habitant. On peut pécher soi-même le poisson dans le bassin...



On peut aussi choisir le chien que l’on souhaite manger…


Après avoir pris un peu trop au pied de la lettre les maintenant classiques formules de politesse (Sers-toi bien, manges-en beaucoup, bois beaucoup, reprends de ça, reprends aussi de ci, tu prendras bien les derniers morceaux, et j’en passe…), donc une fois bien repus, c’est l’heure de la promenade digestive. Et voiture perso oblige, on a la possibilité de se mettre en route vers un lieu très peu touristique. C’est important de le mentionner, car le charme des lieux traditionnels chinois, souvent des lieux bouddhistes ou apparentés, repose dans la quiétude environnante. Ici, point de foule comme dans les grottes de Longmen (龙门石窟) de Luoyang, ou dans la montagne parfumée Xiang Shan à la sortie de Pékin, juste un magnifique soleil, un ciel bleu qui ne nous quitte plus depuis presque 2 mois et un charme fou. Le lieu s’appelle 银山塔林, c’est à dire la forêt de pagodes sur la montagne argentée. Montagne argentée, c’est effectivement l’impression visuelle du lieu, et forêt de pagode, forêt, c’est peut-être un peu beaucoup, mais les pagodes sont grandes, bien bâties, bien décorées, et se voient depuis les sommets de la montagne.

Les Ruines du Fahua Temple (法华寺)

The Peaceful air and the idyllic scenery make this a tranquil and relaxing alcove for a day’s visit, par le Beijing Excursion Guide.

Après quelques photos au milieu des pagodes, on se met en marche vers les hauteurs. Le grand-père me demande quand viendra mon petit frère. Je répond en 92. La grand-mère s'écrit: Il n'a que 9 ans! Voila, j'ai pas encore fini mon apprentissage...

Les « grands-parents » nous abandonnent rapidement et nous continuons notre ascension à bon rythme. A mi-hauteur, une large plate-forme nous offre une vue magique, et l’occasion de s’essayer au gong. Très amusant. Après la pèche du poisson, 2ème découverte culturelle de la journée ;-)

Il ne me reste qu'à apprendre la prière qui va avec...

En petit à droite, c'est la plate forme du gong!

Encore un petit effort, et c’est à un peu plus de 700m d’altitude que la vue à 360° s’offre à nous. De ce point culminant, on aperçoit une large portion de la muraille, au nord, et la plaine de Pékin au Sud-Est. Vraiment magnifique. 多美,就是很冷 (Vraiment beau, mais très froid) comme dirait Yusiyang, alors on ne s’attarde pas longtemps là haut, juste le temps de s’imaginer les membres du binet montagne de Tsinghua actuellement en camping à Ling Shan, la plus haute montagne de Pékin, que nous avions gravi l’année dernière.

Au sommet

Le pagodes vues d'en haut

Juste avant de rentrer à Tsinghua, les grands-parents insistent pour que l’on passe chez eux pour m’offrir des pommes. J’ai fait la bêtise d’évoquer le conseil du jour (je reçois tous les jours par sms le conseil du jour, certains sont collectors, je ne manquerai pas de faire un article des meilleurs !), à savoir l’équivalent du An apple a day keeps the doctor away. Rien n’y fera, je rentrerai avec de quoi garder le doctor away pendant près de deux semaines...

D’ailleurs les fruits, ce sont les fleurs occidentales. Ce n’est pas un bouquet de fleur que l’on apporte lorsque l’on est invité, ce sont des fruits. Pas besoin de beaux fruits, pleins de couleurs, pas besoin de joli panier, un vulgaire sac plastique rempli de fruits satisfera pleinement vote hôte. Il ne faut pas être étonné de se voir retourner son sac de fruits lorsque l’on part, ce n’est pas de l’impolitesse, seulement si chaque invité apporte un sac de fruit, cela fait rapidement beaucoup… J’essaie donc de ne pas emporter toutes ces pommes, mais rien n’y fait. Leur maison est d’ailleurs ma maison maintenant... Mais j’ai appris à ne plus prendre au pied de la terre les formules de politesse Chinoises! Je les utilise d’ailleurs allègrement maintenant. Excepté une : Lorsque tu demandes à un chinois s’il a faim, la politesse veut qu’il réponde toujours non…

mardi 11 novembre 2008

Histoire, Fierté et Respect: La Recette Chinoise

Vu sur le Facebook d'une amie Chinoise:


"I stood there for a while, imaging what it was like in the night of August 8th..when we showed the world our history,our pride and our respect to all of our friends..I'm proud..."

dimanche 9 novembre 2008

Ça m’énerve !!!!!!!!

Voilà, cette rubrique devait arriver. J’ai bien attendu plus de 3 mois avant de l’écrire, mais là, le sac est plein ! Alors voici le podium de ce qui m'est le plus insupportable dans ma vie Pékinoise:
  1. Ce qui m’énerve le plus : les horaires de douche ! Devoir sa laver à l’eau froide parce qu’on a dormi un peu trop longtemps un dimanche matin ou parce qu’on a joué au bad à un horaire non conforme. Non, en fait ce qui m’énerve par dessus tout, c’est quand je pars prendre ma douche dans le horaires conformes aux prescriptions et que l’eau est glaciale malgré tout:Ça, ça m’énerve !!!

  2. Les chauffeurs de taxi, les chauffeurs de bus, ou tout automobiliste Chinois en général, est heureux de savoir que les feux rouges ne s’appliquent pas à lui quand il s’agit de tourner à droite à un carrefour. Mais si aux États-Unis ou au Canada l'automobiliste sait qu'il peut tourner SI le traffic le permet et S'il ne met personne en danger, en Chine, c’est la loi du plus fort qui compte: les cyclistes et les piétons ont intérêt à faire attention à leur pied, car les voitures ne s’arrêtent pas. J’ai testé moi même, elles ne s’arrêtent pas !

  3. Quelque chose qui m’énerve terriblement aussi, c’est la non-conscience des chinois que le cou ne fait pas que supporter la tête. Car oui, le coup bénéficie aussi d’une très utile liaison pivot, comme aurait dit ce cher Marou. Ainsi quand un Chinois à vélo souhaite tourner, pas de coup d’œil à gauche, pas de coup d’œil à droite, juste un bon coup de guidon, et s’il est chanceux, il arrive à me mettre par terre d’un coup. Quand je suis chanceux, c’est dans une haie que je tombe !

vendredi 7 novembre 2008

Implantations Nucléaires en Chine

La semaine dernière, j’ai entendu une légende de Tsinghua. Une histoire qu’il ne faut normalement pas divulguer aux étrangers…

Le bâtiment principal de l’université abriterait un réacteur nucléaire ! Cela expliquerait les bruits étranges et la chaleur étonnamment élevée dans ce bâtiment… Brrrrrrrrrr, une histoire effrayante !

Alors je me suis renseigné auprès de la source ultime, la référence populaire que Pierre Alain et Finkielkraut réduiraient en miettes d’un même geste : Wikipédia ! Voici la carte des 4 sites de production d’énergie nucléaire aujourd’hui opérationnels en Chine.



3 sont des sites de grande production. Le plus ancien (en service depuis 1991) est Qinshan (秦山). Ce site est situé au sud de Shanghai et alimente la région économiquement la plus développée de la Chine. Presque aussi ancienne (depuis 1993) Daya Bay (大亚湾) dans la région de Canton approvisionne cette grande région industrielle et économique (Hong-Kong, Macao, Canton, Shenzhen). Enfin Tianwan (田湾) qui vient d’être achevée en 2006 est le premier des nouveaux sites nucléaires. Bâties par les Russes, les nouvelles centrales de ce site précèdent les futures centrales Françaises (Lingyao) et Américaines (Haiyang et Sanmen) qui sont en construction sur les ronds verts ou en voie de l’être sur les ronds bleus.

Le 4ème site de production nucléaire opérationnel aujourd’hui en Chine est un site d’essai, d’une puissance de 10 MWe. Son nom : HTTR sur la carte. Localisé près de Pékin, il n’alimente pourtant pas la capitale Chinoise. C’est en fait le réacteur de Tsinghua ! Oui, Tsinghua possède bien son propre réacteur nucléaire, réacteur dont j’ai d’ailleurs eu la chance de pouvoir visiter la salle de contrôle durant mes premiers jours ici… Mais les étudiants peuvent se rassurer, le réacteur n’est pas dans le campus principal, mais dans le campus secondaire située à une quarantaine de km au nord d’ici !

mercredi 5 novembre 2008

Un article sur Tsinghua

Extrait d'un article en Français traitant de divers aspects de l'université de Tsinghua (Pensez à vous racler la gorge en prononçant le h, sinon vous parlerez de grenouille...)

Ouverture à l’internationale


Son ouverture internationale a toujours fait la force de Tsinghua. Depuis la libéralisation économique de la Chine, à la fin des années 70, l'université a repris l'habitude d'organiser des échanges avec les établissements étrangers. Ses 3 700 professeurs effectuent plus de 2 000 voyages académiques par an. Et 700 à 800 des 21 000 élèves complètent, chaque année, leur cursus par un séjour à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, pays sans lequel l'université n'aurait jamais vu le jour. Car dès sa création, en 1911, Tsinghua a les yeux tournés vers l'Amérique. Financée par le gouvernement américain avec le surplus non réclamé des indemnités réparatoires versées par l'empire mandchou à la suite de la révolte des Boxers (1900), l'université se fixe pour mission de préparer les futures élites chinoises à des études aux Etats-Unis. Entre 1911 et la date à laquelle l'Oncle Sam devient « l'ennemi capitaliste », en 1949, 7 000 Chinois sortent des rangs. Ils sont les précurseurs des quelque 300 000 étudiants qui séjournent, de nos jours, chaque année dans les universités du monde entier...


La France attire moins les Chinois que les Etats-Unis

Contrairement à beaucoup de Chinois passés par Tsinghua, Shi Huiji ne fera pas le séjour quasi obligé aux Etats-Unis. Après ses cinq années à l'institut d'ingénierie nucléaire de Pékin, il part pour la France, grâce à la collaboration que le pays vient d'entamer avec la Chine dans le domaine nucléaire. Ce séjour en Europe lui donne un profil atypique. Car l'Europe attire moins que l'Amérique, du fait de la barrière de la langue et de la méconnaissance du système éducatif du Vieux Continent. « Ici, on ne sait pas que vos grandes écoles sont plus prestigieuses que les universités », avoue Zhang Liangping, vice-président du conseil des échanges académiques de Tsinghua. « Traduit en chinois, Ponts et Chaussées peut faire penser à une école de cantonniers », s'amuse-t-il, avant de se rappeler avec embarras une bourde protocolaire commise lors de la visite du directeur de Polytechnique dans une prestigieuse faculté de Pékin. « On l'avait mis en queue de délégation », s'excuse-t-il presque...


Des débouchés

A son âge, Liu Guo reste plus motivé par la fierté de se retrouver bien classé parmi ses camarades que par l'argent, même si les meilleurs élèves reçoivent jusqu'à 6 000 francs par an de la faculté. Membre des Jeunesses communistes, comme l'écrasante majorité des élèves de Tsinghua, il a toujours été entre le huitième et le dixième rang durant ses années de maîtrise. Il sait qu'il n'aura aucune difficulté à trouver du travail. Sa promotion reçoit, en moyenne, 12 propositions d'emploi par personne avant la fin des études, et même entre 30 et 40 dans les sections qui ont le vent en poupe, comme les technologies de l'information. Une fois leur cursus terminé, les cerveaux de Tsinghua sont courtisés par des entreprises privées qui leur font un pont d'or : un salaire annuel de 100 000 francs (une fortune, ici), un logement gratuit et la prise en charge de l'éducation des enfants.

Son diplôme d'ingénierie mécanique en poche, le jeune de la province de Shandong envisage avec confiance une carrière d'ingénieur informatique. « Tout le monde en Chine sait que Tsinghua est la meilleure formation », assène-t-il sans fausse modestie. Beaucoup de membres du gouvernement sont passés par cette faculté, dans les années 70 : le Premier ministre Zhu Rongji, le vice-Premier ministre Wu Bangguo, le secrétaire du parti de Shanghai, le ministre de la Sécurité publique...

lundi 3 novembre 2008

Croissance Exponentielle pour un Blog Exceptionnel?

Point de vanité dans ce titre, juste une spéciale dédicace à mon ami Uza et son dernier article échaudé...

5 messages en juillet, 8 en aout, 8 en septembre, 15 en octobre, on dirait bien que mon blog connaît une croissance quasi exponentielle avec un petit accident de parcours en septembre.

En faisant une petite régression linéaire (merci Mr Sabban...) j’obtiens un paramètre de croissance de 0,33 (0,69 pour un doublement mensuel, 0,05 pour une augmentation de 5% par mois, type livret jeune). A ce rythme là, je devrai écrire plus d’un article par jour en janvier prochain, et 720 articles au mot d’octobre prochain...

L’erreur type est de 0,22. Alors Arnaud, est-ce suffisant pour parler de croissance quasi-exponentielle ?

dimanche 2 novembre 2008

Des Français à Tsinghua: Sarah, ou Un regard vers l'avenir

Voici déjà arrivé le dernier portrait de la semaine! Pour cette occasion spéciale, regardons vers le futur de Tsinghua. Car en septembre prochain, nous serons déjà des anciens et une nouvelle brochette de petits nouveaux feront leur entrée. Si les visages de ces futurs petits nouveaux nous sont pour la plupart encore inconnus (n’oublions pas que j’ai du attendre la mi-juillet pour obtenir la confirmation de mon admission à Tsinghua!), deux d’entre eux nous sont déjà familiers. En effet Grégoire de Telecom Paris et Sarah de l’Ensae se préparent tranquillement à la BLCU, l’université de langues à 2 pas de Tsinghua où j’ai passé une partie de mon été.

Ainsi donc, elle, c’est la petite Sarah.


Sarah était une étudiante sans histoires... jusqu'au jour où elle décida de partir en Chine pour y finir ses études! C'était un jour froid de janvier 2008, cela faisait presque cinq ans qu'elle habitait la capitale française. Bla bla bla… Bla bla bla… Tout ça, vous pouvez le trouver sur sarahbeijing.blogspot.com, blog plein de vitalité durant ces premiers instants, un peu moins aujourd’hui, mais n’en doutez pas, il repartira bientôt très fort !

Il paraît que Sarah est fan de linguistique. Enfin, ce qui est sur, c’est que Sarah aime bien s’exprimer ! Un jour je la présenterai à Fabien, je suis sur qu’à eux deux, ils représentent les 2/3 de l’activité de Facebook. Très spontanée comme dirait Jeff, notre ami Québécois. Très optimiste aussi.

Des vêtements rayés... Sarah, tu es très... très Française après tout!

Sarah, c’est aussi le noyau dur de la communauté Paris Tech. Fervente partisante de la petite secte communautariste des « bourses paris tech » comme elle le dit si bien elle même. La coopération Paris Tech commence par le partage des profs, et Sarah a donc appris le Chinois avec Mr Lo, notre prof de 3ème année à l’x, notre prof au taux record d’absentéisme dans ses cours, cours pourtant pas placé en premier créneau du vendredi matin…

Sinon, Sarah, ton vélo ? Il est rouge, il est toujours rouge, mais c’est une vraie fusée !


Enfin un souvenir de Sarah par Sarabeijing.blogspot.com : A Pékin, les filles sont super mignonnes mais les garçons sont plutôt quelconques. D’ailleurs ma prof est aussi super mignonne... mais c'est aussi une fille...

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Voilà, c’est fini pour cette semaine. N’hésitez pas à me dire si vous avez aimé cette rubrique et si cela vaut le coup que je vous présente toujours plus de camarades !

samedi 1 novembre 2008

Des Français à Tsinghua: Julien, aussi dit le Doux

Lui, c’est le doux. Sa citation favorite : « Y’a masse monde ! »


Julien, c’est avant tout le respect des traditions. Son éducation privée catho de la petite section à la maths spé lui a inculqué cette discipline, aujourd’hui, il n’en démord point. Je m’souviens d’ailleurs, alors que nous partagions en sixième les mêmes bancs de l’école Notre Dame de Verneuil, Julien était toujours le premier à la messe. Ayant trouvé plus fort que moi en cathé, j’avais du me résigner à faire une croix sur le privé et m’était retrouvé dans une école de « racailles », et tandis que j’apprenais à apprécier les belles bagarres de récréation, Julien se mettait au Rock.

N'importe quoi! Tu dis vraiment n'importe quoi!!

Bon, si vous avez lu jusqu’ici, et bien, oubliez ! Julien, c’était plutôt le premier à la table de ping-pong en sixième, c’était son frère qui était dans la même classe que moi, et j’étais bien sur le meilleur en cathé ! Et si Julien était à l’école de Verneuil, c’est parce qu’il nous vient de Villennes-sur-Seine. Il habite d’ailleurs sur une petite ile sur la Seine, il paraît que c’est une bonne excuse pour conduire un gros 4X4 qui pue et pollue….

Sinon Julien a fait de l’escalade à Supélec, mais il est difficile de le motiver à venir régulièrement grimper sur le mur de Tsinghua. Il paraît qu’il a le vertige, qu’il fait froid, qu’il a du travail… J’entend déjà Germain me dire que Julien, c’était aussi celui qui n’a pas voulu se baigner à Tsingdao ;-)

Comment on fait pour s'arréter!!!

Julien est respo blague sur son blog qu’il partage avec sa douce,mais il est aussi auteur de rubriques plutôt bizzares

Julien, ton vélo ? Il est complètement pourri! J’déteste encore plus les réparateurs de vélo que les coréens!!!

Enfin, un souvenir de Julien par Julie (La Douce) : « Heu, non, vraiment y’a rien qui m’vient à l’esprit»…


Ahhhh! J'oubliais! BON ANNIVERSAIRE Julien !!!!!!!!!!!!