vendredi 13 novembre 2009

Tsinghua, c'est sympa, mais après?

Ces derniers jours, j'ai réalisé que dans ma présentation de Tsinghua, un élément manquait cruellement: les perspectives de carrière. Car avec le marché incroyable que représente la Chine, il semblerait que le diplôme de Tsinghua vale de l'or. Mais concrètement, qu'en est-il? Pour répondre à cette question, j'ai contacté quelques anciens (mais pas si vieux, les Français à Tsinghua, c'est encore tout neuf!), et voici ce que j'ai pu en retenir:


Quelles sont les portes que nous ouvrent le double diplôme à l’université de Tsinghua ? Pour répondre à cette question, une distinction entre métiers techniques axés R&D et métiers axés commercial, management, production, s’impose.

En ce qui concerne les métiers techniques, il n’y a guère de postes dans les boîtes françaises en Chine, en tout cas pour des débutants. Il faudra d’abord être bien formé en France en début de carrière avant de repartir ailleurs en expatriation, et pas forcément en Chine. Cela prendra du temps.

Un témoignage de Maxime à ce sujet : "Lors d’une conférence de mon domaine, à la lecture de mon CV, les recruteurs ne comprenaient pas l’intérêt de venir en Chine pour faire un deuxième Master of Engineering et de faire des études techniques sans maitriser la langue. Mon expérience en Chine était plutôt perçue une source de surprise que comme un avantage professionnel. Je pense qu’une période à l’étranger, dans un pays aussi lointain que la Chine et pour une durée de trois ans, est cependant bien appréciée en France."

Ce que se dégage de ce témoignage, c’est qu’assurément aux yeux des recruteurs, ce n’est pas l’apprentissage parfois bancal de connaissances techniques qui intéressera, mais une forte compréhension de la société chinoise et une connaissance de la langue. Les grands groupes français présents en Chine (dont beaucoup dans le domaine de l’énergie) se montrent réellement friands de ce genre de diplôme.

Dans le cas de métiers de type commercial, management, production, il est possible de rester en Chine une fois diplômé, avec des perspectives de progression rapides, et une carrière qui peut s’ouvrir sur le monde entier, avec des gros salaires à l’appui.

Charles, de l’amicale des anciens de Paris Tech en Chine, propose lui une distinction non pas entre différents types de métiers, mais entre différents types d’entreprises. La première solution consiste à rejoindre un paquebot de l’industrie française avec des activités en Chine. Solution plutôt stable, et pour laquelle une maitrise imparfaite du chinois sera largement suffisante, l’habitude du monde chinois étant de plus considérable valeur. La seconde consiste à se jeter seul dans le grand bain de la Chine où fourmillent des idées et des projets à n’en plus pouvoir. Dans ce second cas, une maitrise parfaite de la langue, de la société chinoise, et une rigueur d’ingénieur français, seront les atouts maitres d’une réussite éclatante.

Germain, diplômé de Tsinghua, rajoute à cet égard : Si l’on souhaite ensuite retourner dans des chemins tous tracés, il ne semble pas que cette expérience ait changé quelque chose. Je pense qu’ayant commencé sur cette voie sortant un peu des sentiers battus, il faut la poursuivre, pour se faire un parcours un peu original, et se démarquer des autres. Notre avantage étant une forte compréhension de la société chinoise et une connaissance de la langue, on peut se pencher vers des jobs ayant rapport avec la Chine, en France ou en Chine : chef de projet, analyste de marché, fonds d’investissements, etc...

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