vendredi 20 novembre 2009

Rencontres

Souvenirs de quelques rencontres de la semaine, les premières dans mon chère 5ème, les suivantes autour de mon petit stand de Tsinghua au forum de l'x.

La serrurière : Samedi matin, tout frais rentré de Pékin, j’accompagne papa chez le serrurier d’en bas, rue Monge. Devant nous deux étrangers. Ils ne parlent pas français. Ils tentent de s’exprimer en Anglais avec la vendeuse, mais celle-ci ne comprend pas grand-chose et s’évertue à leur répondre de belles phrases en français. Ils finiront par se faire comprendre à l’aide de petits gestes, puis repartiront alimenter la réputation des Français de France : nous ne savons pas parler français (et quand nous savons, nous ne voulons pas parler Anglais), et il est difficile de se débrouiller à Paris par le seul intermédiaire de l’Anglais. Ce qui place Paris à peu près au même rang que Tokyo au rang des villes pas English-friendly, loin derrière Pékin !

Le vendeur de boites à musique : Mardi j’ai été faire quelques achats de souvenirs autour de Saint-Michel. Je suis notamment rentré dans une petite boutique joliment décorée et tenue par un homme français d’une quarantaine d’année. Il m’a présenté ce qui était le plus à la mode chez les touristes étrangers, et j’ai été séduit par des petites boites à musique très simples qui tiennent dans le creux de la main. Le monsieur les vendait à 7€50. Cela me paraissait un peu cher, je lui ai donc demandé s’il pouvait me faire une réduction si j’en prenais plusieurs (après un moins de Chine, le marchandage est devenu automatique). Il me répond : « ça dépend, vous en prenez combien ? » « Deux » lui réponds-je. Il se moque et me répond qu’il envisagerait de baisser le prix pour une dizaine de boites à musique, pas pour deux ! J’insiste malgré tout pour qu’il me fasse les deux à 14€. Il n’est pas content, m’explique que c’est déjà le moins cher du quartier, que si je vais voir les chinois ou paki du coin, ce sera plus. J’insiste encore, et il finit par accepter. Mais il est fâché ! Pas habitué aux mêmes règles de négociation qu’en Asie, il n’est vraiment pas content. Du coup, moi non plus. Résultat loose-loose…

La dame de la FX : En fin de matinée, une dame est venue me voir sur mon petit stand. Diplomée de l’x en 74, elle est membre aujourd’hui de la fondation de l’x et avait assisté à ce titre à la présentation de la veille où j’étais intervenu. Elle est venue me voir pour partager son expérience. Quelques années auparavant, elle et son mari ont pris la décision de partir avec leurs enfants (15 et 17 ans) pour une nouvelle destination : Pékin. Partir, car leur situation en France ne leur convenait plus. Son mari n’avait plus de travail, et la situation qui s’en suivait était pesante pour le foyer qui manquait de plus en plus de vie. Ils avaient besoin de changement pour se relancer ensuite, et ils sont parti à Pékin pour une expérience originale. Ils ont enseigné le Français dans deux grandes universités de langues étrangères à Pékin, ont appris le Chinois, et ont cherché à partager le plus possible la vie des Chinois. Et ce fut une expérience très heureuse pour les quatre membres du foyer. Ils sont aujourd’hui revenu, et avec eux l’optimisme et l’emploi…

Le petit groupe de X08 : J’ai été marqué par un nombre inattendu d’élèves de la promotion 2008 qui sont passés me voir sur mon stand. Ce fut inattendu car pour ceux-ci, l’apprentissage du Chinois vient de commencer, et ils n’ont pas encore expérimenté la Chine : ils partiront pour la première fois l’été prochain. Mais malgré cela, plusieurs d’entre eux réfléchissent déjà à l’éventualité d’une 4A en Chine. Peut-être un beau rebond en prévision après la promotion 2007 qui ne compta pas beaucoup de nouveaux sinisants, et qui risque de ne pas envoyer un seul représentant en Chine…

Le petit groupe d’élèves Chinois : Enfin j’ai eu le droit à la visite de nombreux étudiants chinois des promotions 07 et 08, curieux de voir le seul étudiant représentant la Chine lors de ce forum. J’ai notamment pu discuter un peu avec eux des difficultés de l’intégration. Je pense que les étudiants Français comme les étudiants Chinois ne sont pas enclins à l’intégration des étudiants étrangers. Mais là où certains Français n’hésitent pas à forcer un peu cette intégration et cette prise de conscience de l’autre, les étudiants chinois restent trop discrets, réservés, n’osent pas s’imposer malgré un niveau en Français généralement excellent. Alors tous les chinois que j’ai rencontré sur mon stand, je les ai vivement encouragé à plus se mélanger avec les étudiants Français. A l’ancien de Tsinghua qui me disait que le cursus était difficile pour lui et qu’il devait beaucoup travailler, je lui ai demandé ses résultats, et quand il m’a répondu : A A A A B pour le tronc commun, je lui ai dit : "travaille un peu moins, tu es déjà tellement loin au dessus des critères de validation, et participe un peu plus aux activités associatives !" A cette sympathique étudiante Chinoise qui me disait qu’elle comptait faire son stage linguistique au Japon avant de revenir effectuer son stage ouvrier en France pour bien pratiquer son Français, je lui ai dit que les meilleurs opportunités étaient aujourd’hui autour d’elles, que le meilleur moyen de pratiquer son Français serait d’intégrer une association et d’y prendre des responsabilités. Je l’ai envoyé à la Sywoc. J’espère que les jeunes 2008 de cette fantastique association l’accueilleront à bras ouverts ! Et qui sait, cette année, peu-être qu’un équipage Chinois se joindra à la compétition ?

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