mardi 6 juillet 2010

De l’objectif au subjectif : 客观还是主观?

A Pékin les cultures s’entrechoquent. Les valeurs sont différentes, les standards aussi. Dans un resto français on parle suffisamment doucement pour ne pas être trop entendu par la table de ses voisins, dans un resto américain on crie pour être entendu de la personne avec qui l’on dine. Une situation perçue comme confortable par une personne d’une première culture pourra être ressentie comme très embarrassante pour une deuxième personne issue d’une seconde culture. Midji, coréenne, aime que l’on parle peu, que l’on s’accorde quelques instants pour respirer, pour réfléchir, mais pour Norah, mexicaine, le moindre temps mort dans la conversation témoigne d’un très fort ennui, ça la met mal à l’aise. Des notions qui semblent universelles varient pourtant d’une culture à l’autre. Pour Li Yonghui l’amour est une chose sérieuse, pour Laura c’est avant tout un sentiment, pour Michael c’est un artifice inventé pour répandre ses gènes. Et l’humour ? Sans doute l’élément de la culture le moins bien partagé d’un pays à l’autre.

A Pékin on évite d’exprimer trop de jugements qui se veulent objectifs. C’est trop épicé - la musique est trop forte - c’est nul - t’es trop con. L’objectivité suppose un même standard, une même échelle de valeurs, une même notion du bien et du mal. Dans un mélange de culture, quel standard adopter ? Celui du plus fort ? Celui du plus con ? Celui de la langue dans laquelle on s’exprime ? Celui du pays dans lequel on se trouve ? Une question bien difficile. Mais indéniablement le passage au jugement subjectif permet d’exprimer ses opinions et ses sentiments sans outrepasser les standards des autres cultures, sans blesser ses interlocuteurs : Je ne peux pas manger épicé - j’ai les oreilles sensibles, je préférerai un endroit plus calme – je n’aime pas - tu m’as blessé par ces paroles

Et puis ensuite on réalise quelque chose. Même au sein d’une même culture, les standards sont loin d’être si bien partagés par chacun. Les divergences restent nombreuses. Et l’objectivité blesse tout autant. Alors je le dis haut et fort : la subjectivité, quel bonheur !

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