dimanche 30 mai 2010

Corée - Conclusion

Mon cher Dimitri,

Voici déjà une semaine que je suis de retour à Pékin. Mon séjour en Corée a-t-il remis en question ma vision de mon expérience en Chine, comme ce fut le cas après Taiwan et le Japon ? A vrai dire, non. Non, car cela n’a pas remis à jour de nouveaux doutes, n’a pas rompu de nouveaux idéaux que je me faisais de la Chine. Cela a surtout renforcé l’idée avec laquelle je vois la Chine, et plus particulièrement Pékin, à savoir une grande capitale, moderne et développée, dans laquelle vit une population très hétéroclite, qui ne ressemble pas à la ville dans laquelle ils vivent. 

J’ai aussi pleinement pris conscience de l’ouverture internationale que propose la capitale Chinoise. A Pékin, les étrangers sont partout. Poussée par les investissements massifs étrangers et l’organisation des Jeux Olympiques, la ville s’est adaptée aux besoins de cette population étrangère, à leur style de vie très occidental, à leurs langages incompatibles avec les accents et les caractères chinois. L’occident a pris place à Pékin. Je n’ai pas eu cette impression, et tu me l’as confirmé, en ce qui concernait Séoul. 

Afin de répondre aux quelques questions que nous nous posions, toute la semaine durant j’ai posé des questions aux chinois concernant la Corée, et aux coréennes concernant la Chine. Alors pourquoi venir étudier en Chine quand on considère si bassement ce voisin bruyant et malodorant ? La réponse a été unanime : pour le business. La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée, et l’aptitude à s’exprimer en mandarin est un atout considérable pour les jeunes diplômés coréens. D’où ce gigantesque engouement à venir étudier en Chine. Il est d'ailleurs assez visible que les étudiants coréens qui viennent  apprendre le mandarin à Pékin sont d’ailleurs seulement motivés par la perspective du HSK (test de niveau en mandarin), et non pas par le partage culturel avec les chinois. Les contacts sont assez restreints. 

Dans l’autre sens j’ai beaucoup interrogé les Chinois sur l’opinion qu’ils ont des Coréens. J’ai été très surpris par une absence d’opinion. Les chinois qui ont toujours quelque chose à dire sur tout le monde n’ont poutant rien à dire sur leur voisin coréen. Pas d’opinion négative, pas d’opinion positive. C’est neutre. Si, une exception. Xu Xiangming m’a expliqué qu’il voyait en la Coréenne l’épouse parfaite. Très attentive à son mari, la coréenne est l’antithèse de la Chinoise. Et en bonus, avec une femme coréenne, tu n’es pas limité à un seul enfant !

Sinon pour revenir à mon séjour à Séoul, je te dois un gigantesque merci. Séoul n’est pas une ville où le tourisme est très développé. Sans contact sur place, on doit pouvoir en faire le tour en deux-trois jours. Mais c’est avec un insider que l’on découvre tous les attraits de cette ville. Cela change tout, et avec une semaine sur place, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde. Et quel plaisir de discuter avec quelqu’un qui comprend la culture asiatique dans laquelle nous vivons ! Car à propos de différences culturelles, il existe aussi une échelle. Au palier 0, nous ne connaissons pas la culture du pays concerné. Au palier 1, nous la connaissons. Au palier 2, nous l’acceptons. Au palier 3, nous l’adoptons ! Où te situes-tu ?

En tout les cas, je suis impatient de vous accueillir toi et Miji prochainement sur Pékin, la muraille de chine, le canard laqué, le Propaganda, ce sont des choses qui ne s’inventent pas, même en Corée ! Et ce sera peut-être l’occasion d’aller faire un tour du coté de Baekdu san ?

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