samedi 20 mars 2010

Tempête de sable

8h30, j’ouvre les paupières. Il y a quelque chose d’étrange dans l’air, mais je ne comprends pas quoi. En fait non, le problème ne vient pas de l’air, le problème vient de la lumière. Le problème vient de la lumière qui passe outre les rideaux et pénètre dans ma chambre. Une lumière parfois brillante quand le ciel est dégagé, parfois blanche, pâle et tamisée quand le ciel est obscurci par le nuage de pollution. Mais ce matin la lumière n’est ni brillante, ni blanchâtre. Ce matin la lumière est jaune. Oui, vraiment jaune. Pas le jaune clair du soleil, non, un jaune sale et épais. Incrédule, je me lève, j’ouvre les rideaux. Stupeur. Cette lumière jaune vient de partout et de nulle part sous un ciel invisible, caché par un nuage dense de particules de pollution auxquelles se sont jointes pour l’occasion des tout petits grains de sable. Des tout petits grains de sable en provenance du désert de Mongolie, à quelques centaines de km au Nord-Ouest de Pékin. Soufflés par le vent venu de Sibérie, ils s’abattent régulièrement sur le territoire chinois, par incursions soudaines et foudroyantes. Ils ne dépassent généralement pas les provinces frontalières du Gansu ou de Mongolie Intérieure, mais aujourd’hui ils ont franchi la grande muraille et se sont abattus sur Pékin…

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