mardi 20 octobre 2009

Le Japonais

Je pense qu’à l’exception des personne ayant étudié le Japonais, rares sont ceux ou celles connaissant la réelle structure du langage. Assurément c’est une langue qui s’écrit avec un tas de petits dessins devant lesquels, seulement habitués à notre alphabet de 26 lettres accompagnées de quelques altérations, on se sent désemparé. Mais faut il plus la rapprocher de l’arabe ou du russe, deux langues utilisant un syllabaire différent du notre mais dont les mots écrits sont une transcription de la prononciation du mot, ou du Chinois, dont les caractères représentent avant tout un sens et dont le rapport avec la prononciation est très limité ?

C’est en fait les deux à la fois. Car le Japonais écrit utilise trois types de caractères, les deux premiers formant un syllabaire, le troisième étant les caractères chinois.

Reprenons dans l’ordre. Le premier type de caractères japonais est appelé Hiragana. Il s’agit des plus anciens caractères, assez simples dans leur forme, plutôt arrondis. Leur forme est une déformation d’anciens caractères chinois, et en ont été dépourvus du sens. Chaque Hiragana est la transcription écrite d’une syllabe, et on en compte 46. La bibliothèque dans laquelle on pioche n’est donc pas un ensemble de lettres, mais un ensemble de syllabes, c’est pourquoi on parle de syllabaire, non pas d’alphabet.

Les caractères du deuxième syllabaire sont appelés katakana. Aussi au nombre 46, leur forme est beaucoup anguleuse, et offrent une deuxième voie de transcription phonétique, utilisée notamment pour la notation des termes étrangers japonisés. Bogue s’écrirait en katakana par exemple.

Le troisième groupe est celui des caractères directement importés de Chine, que l’on appelle Kanji en Japonais. Ils ont été importés pour représenter d’une manière plus pure certains termes existant déjà en Japonais. Environ 2000 ont été importés, ils n’ont choisis que les meilleurs ! Ces Kanji ont à peu près gardés leur sens original en traversant la mer du Japon, mais ils se lisent bien à la Japonaise, pas à la Chinoise. Il est amusant d’entendre un Japonais lire un Kanji avec 3 ou 4 syllabes quand une seule nous suffit… Autre chose amusant, si les caractères ont gardé leur sens original, les mots ne sont plus constitués des mêmes caractères qu’en Chine… mais cela ne nous empêche pas d’en comprendre toujours les sens.

Les Kanji sont la difficulté majeure dans l’apprentissage du Japonais, on a donc tendance à les oublier un peu derrière les hiragana et les katakana. Mais pour moi comme pour tous les Chinois, c’est bien sur eux que nous nous reposons ! Nous étions totalement désemparés devant les kana (terme rassemblant les hiragana et les katakana), mais les Kanji, eux directement porteurs de sens, nous ont aidés dans de nombreuses circonstances.

Voilà, maintenant vous êtes prêts à rechercher dans une phrase Japonaise où sont les Kanji, où sont les Hiragana et où sont les katakana, attention ils sont généralement tous mêlés les uns aux autres !

Un petit exemple : パナソニック株式会社のウェブサイトです。商品情報から、企業情報、IR情報、採用情報などについてご紹介します。

3 commentaires:

Jonathan C. a dit…

Comment se fait-il que le caractère 会 apparaisse dans la phrase que tu proposes, alors qu'il s'agit, selon mon dictionnaire, d'une simplification officiellement introduite par le gouvernement communiste ?

Mathieu a dit…

你把我问住了 comme on dit ici! Mais peut-être une petite piste, j'ai appris aujourd'hui que le mot 社会 était arrivé du Japon au cours du XXème siècle...

Christian a dit…

Salut Mathieu,
De passage sur ton blog !
J'espère que tout va bien.
Petite précision sur les caractères chinois (kanji) en japonais. Ils ont souvent plusieurs prononciations, et presque toujours au moins deux : une prononciation "on" qui est la prononciation du caractère à la manière chinoise, et la la prononciation "kun" qui est la prononciation japonaise. Donc quand tu entends un japonais prononcer un caractère avec plusieurs syllabes, c'est la prononciation "kun".
En fait c'est lié à l'histoire de l'importation des caractères : quand ils ont choisis les hanzi pour écrire leur langues, les japonais avaient (évidemment) déjà un mot pour chaque chose qu'ils souhaitaient décrire, la prononciation japonaise qui s'est donc associé au caractère chinois désignant cette même chose. Mais en important les caractères chinois on a aussi importé en partie leur prononciation (qui a évolué etc.) et donné la prononciation "on" et un tas de nouveaux mots issus du chinois.
Pour Jonathan : les japonais ont également procédé à pas mal de simplifications...