dimanche 5 avril 2009

The Great Wall, The Wild Wall: la Grande Muraille au noeud de Pékin (北京结), autour de Jiankou (箭扣)

4-5-6 avril, en Chine, c’est le grand week-end à l’occasion de Qingming jie, 清明节, l’équivalent de notre Toussaint. A cette occasion des cohortes de touristes chinois se déversent sur Pékin. On a décidé de les accompagner pour une journée sur la grande muraille. Mais attention, la grande muraille, pas n’importe laquelle: celle des Mings, celle à laquelle personne n’a retouché depuis, celle sur laquelle on se sent vraiment un héros: la muraille sauvage ! Des escaliers effondrés, des pans de muraille partis en éboulis, des passages qui frôlent la verticalité, des surplombs à donner le vertige aux plus surs d'entre nous. Bref, la grande aventure.

Ainsi après la belle muraille bien restaurée et malheureusement envahie par les touristes à Badaling:


après la balade de charme reliant Jinshan ling (金山岭) à Simatai (司马台):


nous nous sommes dirigés ce jour-ci vers le nœud de Pékin, un lieu déserté des restaurateurs de muraille comme des touristes, mais pas forcément des paysans venant chercher quelques briques.

Bref rappel historique. Avant tout il faut savoir qu’il n’y a pas une unique muraille de Chine mais une multitude, séparées historiquement comme géographiquement. Avant la grande unification de la Chine par l’empereur Qin Shihuangdi en 221 av J.C., la Chine était constituée de nombreux petits états guerroyant. Ceux-ci construisirent des murailles de petite taille pour protéger leur territoire des voisins ainsi que des envahisseurs nomades. Donc à cette époque là une muraille en forme de confettis. Puis Qin Shihuangdi suivi des Han tentèrent une unification de ces morceaux pour en faire une grande muraille. Toutefois ce n’est pas cette muraille que l’on retrouve aujourd’hui, car trop fragile, elle ne résista pas à l’aire du temps. Les dynasties suivantes : Sui, Tang et Song délaissèrent cette muraille et ce qui devait arriver arriva : d’abord les Jürchen (Mandchous) par le Nord-Ouest, puis les Yuan (Mongols) par le Nord-est envahirent la Chine. Lorsque les Ming renversèrent les Mongols en 1368, leur préoccupation première fut d’éviter que la Chine puisse de nouveau être soumise à l'envahisseur. Ils bougèrent alors la capitale à Pékin (mais ceci est une autre histoire) et décidèrent la reconstruction de la grande muraille, parfois à partir des restes des murailles précédents. Leur muraille avec briques et mortier fut un chantier colossal, mais un chef d’œuvre incroyable. Protégeant le pays durant plus de deux siècles, elle assuma bien son rôle jusqu’à l’invasion suivante des Qing Mandchous en 1644. Les Qing au pouvoir, ils ne virent plus la muraille comme une priorité absolue, les nouvelles technologies la rendant désuète et surtout les nouveaux dangers venant maintenant de la mer avec le Japonais et les occidentaux…

Voila la raison pour laquelle la muraille que l’on visite aujourd’hui est la muraille des Ming. Elle s’étend sur plus de 6000 km au Nord du pays. Petite carte :


Construite pour protéger de l’invasion des étrangers, elle est devenue aujourd’hui l’attraction touristique principale de la région, un comble... Un anglais du nom de William Lindesay est célèbre pour l’avoir parcourue dans son intégralité en 1987. Est-ce que c’est amusant jusqu’au bout, je ne sais pas… Arnaud, essaie de le contacter !

Le nœud de Pékin est situé une cinquantaine de kms au nord du centre-ville et correspond à un point où la muraille se dédouble.



Partis du village de 前箭扣 Qian Jiankou, notre première tâche fut de grimper sur la muraille, au dessus de la queue du dragon.


Perdus par les mauvais indications des chinois, c’est après un sacré dénivelé et un peu d’escalade que nous arrivons sur la muraille, pas du tout à sa partie la plus basse. Bon, la prochaine fois on saura, à l’embranchement, c’est à gauche. Germain, les 岔路, ça ne te réussit pas ces derniers jours…

L'approche est difficile

En se retournant

Nous voici au sommet, vue imprenable

Photo Mytho n°1: JQ

Photo mytho n°2

Pique-nique au sommet: Saucisson, Fromage Français, Vin Rouge: incroyable!!

Escalier plutôt instable

PE (屁眼儿) sur fond de muraille

Des marches de 50 cm de haut pour 5 de large!

Tremplin

Pentu, mais pas bien large

Le mur est envahi par la végétation

Arrivés sur le nœud. C'est-y pas beau avec la lumière du soleil couchant?


Dernière grosse difficulté, grosse flippe dans la descente!

Bye Bye la muraille...

1 commentaire:

余仁杰 a dit…

屁眼儿, c'est original, comme nom…