Germain, 1m80, le crane déjà un peu dégarni, nantais d’origine, chinois d’adoption, un doux accent du sud quand il parle chinois, et possesseur d’un magnifique appart dans la concession française de Shanghai (ainsi que de la copine chinoise offerte dans le package).
Aurélie, lyonnaise d’origine, chinoise d’adoption, spécialiste en sciences politiques, pékinoise avant les JO, aujourd’hui Shanghaienne à l’approche de la World Expo, elle est toujours la première sur les grands évènements.
Germain, j’ai suivi ses traces dans le campus de Tsinghua où il me précédait d’une année. Il est d’ailleurs déjà passé sur ce blog. Malgré un optimisme quasi infaillible, il rentrait l’été dernier en France avec la résolution ferme de ne pas remettre les pieds en Chine de sitôt. Marre de Pékin ! Un mois après il se faisait embaucher sur Shanghai.
Aurélie, on partageait les mêmes bancs d’école quand on avait 12 ans. On a appris l’Anglais ensemble, et avec les mêmes profs. Sans doute l’origine de notre passion commune pour le Chinois… Elle quittait Pékin à la veille de mon arrivée, mais n’a pas attendu longtemps pour revenir à bosser à Shanghai, d’abord en stage, aujourd’hui vraiment embauchée. Elle nous proposait à l’époque un petit comparatif de Pékin et Shanghai.
Avec Pierre nous rendions donc visite à Germain et Aurélie ce week-end, en guise de match retour avec Shanghai pour reprendre les mots de PA . Arrivés par le train de nuit au petit matin vendredi dernier, nous avions en tête un week-end tranquillou, pas vraiment orienté tourisme, mais beaucoup plus découverte du Shanghai’s Way of Life.
Malgré la pluie qui n’a pas cessé de tomber durant les 3 jours de notre visite, on a tout de même fait un petit pèlerinage vers le musée de Shanghai, la Nankin Road, le Bund, le vieux Shanghai, la concession française. Petite déception quand j’ai réalisé une fois de plus que la beauté que nous trouvons à la Chine repose souvent dans notre incompréhension de celle-ci. En plus clair, si Shanghai est une ville à couper le souffle quand on y découvre la Chine en provenance directe de Paris, elle semble beaucoup plus banale lorsque l’on vit à Pékin.
Banale, vraiment ? En réalité, non, Shanghai est une ville extraordinaire parmi les villes chinoises.
Extraordinaire par son internationalisation. En particulier dans le quartier de la concession française où nous nous sommes pas mal baladés. Des Laowai partout, des Chinois qui parlent Anglais, une crêperie Bretonne, un pub irlandais, une boulangerie Paul, une boutique de matériel de cuisine à la Française, etc.
Aurélie et Pierre à la crêperie bretonne
Pour faire des bons ptits plats à la maison!
Paul! On veut le même à Wudaokou!
Extraordinaire aussi par la concentration en konbini (便利店) dans la ville, au moins autant qu’à Tokyo ou Taiwan. A Pékin, ils apparaissent tout juste, à Wudaokou deux pauvres 7.11 se battent en duel avec le concurrent Coréen. Et si la modernité à l’Asiatique se mesurait à la concentration en konbini ?
Extraordinaire par ses rues. Des rues à deux voies. Deux voies, deux sens. Pas de barrière au milieu. Pas de passage souterrain pour traverser. Des rues pas forcément rectilignes. Bref, des rues comme on se les imagine quand on vit France. Mais des rues qu’on oublie quand on vit à Pékin.
Bref, un week-end à Shanghai, ça rompt franchement avec le quotidien pékinois. C’est comme si Pékin était encore à l’université alors que Shanghai était déjà rentrée dans le monde du travail. Ça fait réfléchir et ça donne de nouvelles idées. Et puis une rupture du quotidien, c’est aussi souvent déclencheur de nouvelles bonnes résolutions. La bonne résolution du week-end, c’est d’aller acheter un violoncelle dès ce samedi, et rejoindre Aurélien dans son petit orchestre à Pékin !
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