Jianshui 建水 revendique son titre à Kunming: pas de saison des pluies, pas de saison sèche, pas de température qui dépasse les 35°, pas de température en dessous des 15° la nuit: C'est tous les jours le printemps! Jianshui, une cité où il fait bon vivre!
Jianshui, ce n’est pas la destination favorite des touristes étrangers. Arrivé vendredi soir, il aura fallu attendre dimanche midi que je tombe sur l’Australien déjà rencontré jeudi dans les rizières et qu’il me dise que j’étais le premier laowai (petit nom des étrangers en Chinois) qu’il rencontrait en ville pour que je me rende compte qu’effectivement, cela faisait presque 2 jours que je n’avais pas vu de bouille occidentale. Il faut croire qu’on s’y habitue…
Jianshui, c’est une ville dont le centre a su conservé toute son authenticité. Centrée autour du temple de Confucius et de la grande rue Piétonne, le quartier historique ne manque pas de charme. Le temple de Confucius, aussi appelé temple de la littérature, est le deuxième plus grand ensemble dédiée à Confucius en Chine après celui de Qufu, fief du célèbre sage. Tout ici rappelle les enseignements de Confucius et l’importance accordé au savoir.
Petit rappel historique : Au VIII ème siècle avant J.C. se finit la période de stabilité des Zhou de l’Ouest. Le pouvoir passe aux mains des Zhou de l’Est et des seigneurs féodaux. La montée en puissance des principautés proches du domaine royal se traduit par des luttes incessantes entre royaumes. On parle de l’époque des Printemps et Automne. Las de ces champs de bataille et de ce gaspillage humain, des sages tentent de réunifier le territoire sous leur bannières. Sous leur influence, les "cent écoles" éclosent. Elles prêchent à la fois des méthodes de gouvernement et élaborent des systèmes de pensée dont le but ultime est de rétablir la paix. Confucianisme et Taoïsme naissent de cette époque trouble.
La morale politique mise en avant par Confucius met ainsi l’accent sur le civisme et l’homme de bien, qui doit sans cesse se perfectionner par l’étude et éprouver sa rectitude intérieure par le respect des rites.
Le temple de Confucius est lui symbole de culture ancestrale et de sagesse. On y assurait le rite Confucéen. Les étudiants pouvaient y passer leurs examens mandarinaux. S’ils l’obtenaient, leur intronisation était marqué par le franchissement de la porte du dragon, aperçue dans les montagnes de l’ouest de Kunming.
Sitôt après l’entrée on tombe sur cette grande pièce d’eau, la mer des études.
Confucius avait du oublié de dire qu'il fallait apprendre les langues étrangères (Si vous n'aviez pas compris, on peut se faire graver des sceaux ici...)
La vieille rue piétonne fourmille de restos, boutiques, bars et salons de thé aménagés dans les anciennes habitations. Au centre de cette rue trône la résidence de la famille Zhu. En soi, elle n’a rien d’extraordinaire, mais elle fut construite au XIXème siècle et fut conservée jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit donc d’une authentique très grande maison avec ses jardins, qui appartenu à une riche famille de la ville.
Il est possible de dormir dans cette résidence, ou dans la sympathique petite rue, si mes lecteurs comptent se rendre à Jianshui un jour, vous saurez où dormir !
La veille, c’était la résidence de la famille Zhang que j’avais visité.
Cette résidence construite à l’exterieur de la ville est en fait une grande enceinte qui abrite de nombreuses demeures ainsi qu’un temple. Elle fut construite à la fin du XIXème siècle par un riche marchand venu de la province du Jiangxi. Arrivé ici, le mélange avec la population Yi locale aboutit à un élargissement de la famille. Puis la famille a continué à s’enrichir (surtout grâce au train des Français jusqu’à Hanoi) au XXème siècle. Et incroyablement (et je pèse mon mot Sarah), le jour où j’y étais était jour de fête : Tous les descendants Zhang disséminés dans le pays étaient invités à se rassembler dans la demeure de leurs ancêtres ! J’ai ainsi été invité à me joindre à la grande famille pour la visite, le spectacle, les jeux de carte, les repas, et surtout la boisson ! Au menu, nourriture typique paysanne locale, c'est-à-dire les trucs peine mangeables que j’avais avalé à contrecœur chez les paysans la veille. Bon, là, c’était quand même meilleur. Sauf, sauf, sauf, leur ignoble alcool, leur bai jiu… Et cette fois entouré par l’immense famille, il a fallu assumer. Alors j’ai bu à pleine gorgée, pour leur faire plaisir, et pour vider mon bol au plus vite. Manque de bol, dès que la boisson passe sous la ligne, ils te resservent, et chacun a envie de venir trinquer avec l’étranger… C’est le sculpteur de racines de tronc d’arbre qui a finit dans le pire état.
Jianshui, ce fut la dernière étape de mon voyage dans le Yunnan. Voyage passionnant dans une région au climat tropical très enviable, habité par des gens adorables (si on oublie les Hani) et aux paysages magnifiques. De votre coté, si vous m’avez lu, n’ayez pas peur de laisser de petits commentaires ! Si vous le faites bien, vous aurez le droit à des images de Singapour, je m’envole demain… Hé oui, l’appel du Sud…