mercredi 25 février 2009

Jianshui, la véritable cité du Printemps.

Jianshui 建水 revendique son titre à Kunming: pas de saison des pluies, pas de saison sèche, pas de température qui dépasse les 35°, pas de température en dessous des 15° la nuit: C'est tous les jours le printemps! Jianshui, une cité où il fait bon vivre!

Jianshui, ce n’est pas la destination favorite des touristes étrangers. Arrivé vendredi soir, il aura fallu attendre dimanche midi que je tombe sur l’Australien déjà rencontré jeudi dans les rizières et qu’il me dise que j’étais le premier laowai (petit nom des étrangers en Chinois) qu’il rencontrait en ville pour que je me rende compte qu’effectivement, cela faisait presque 2 jours que je n’avais pas vu de bouille occidentale. Il faut croire qu’on s’y habitue…

Jianshui, c’est une ville dont le centre a su conservé toute son authenticité. Centrée autour du temple de Confucius et de la grande rue Piétonne, le quartier historique ne manque pas de charme. Le temple de Confucius, aussi appelé temple de la littérature, est le deuxième plus grand ensemble dédiée à Confucius en Chine après celui de Qufu, fief du célèbre sage. Tout ici rappelle les enseignements de Confucius et l’importance accordé au savoir.

Petit rappel historique : Au VIII ème siècle avant J.C. se finit la période de stabilité des Zhou de l’Ouest. Le pouvoir passe aux mains des Zhou de l’Est et des seigneurs féodaux. La montée en puissance des principautés proches du domaine royal se traduit par des luttes incessantes entre royaumes. On parle de l’époque des Printemps et Automne. Las de ces champs de bataille et de ce gaspillage humain, des sages tentent de réunifier le territoire sous leur bannières. Sous leur influence, les "cent écoles" éclosent. Elles prêchent à la fois des méthodes de gouvernement et élaborent des systèmes de pensée dont le but ultime est de rétablir la paix. Confucianisme et Taoïsme naissent de cette époque trouble.

La morale politique mise en avant par Confucius met ainsi l’accent sur le civisme et l’homme de bien, qui doit sans cesse se perfectionner par l’étude et éprouver sa rectitude intérieure par le respect des rites.

Confucius devant son temple

Le temple de Confucius est lui symbole de culture ancestrale et de sagesse. On y assurait le rite Confucéen. Les étudiants pouvaient y passer leurs examens mandarinaux. S’ils l’obtenaient, leur intronisation était marqué par le franchissement de la porte du dragon, aperçue dans les montagnes de l’ouest de Kunming.

Sitôt après l’entrée on tombe sur cette grande pièce d’eau, la mer des études.

Elle symbolise l’immensité du savoir dont seul le travail permet d’attendre l’autre rive !


Confucius avait du oublié de dire qu'il fallait apprendre les langues étrangères (Si vous n'aviez pas compris, on peut se faire graver des sceaux ici...)

La vieille rue piétonne fourmille de restos, boutiques, bars et salons de thé aménagés dans les anciennes habitations. Au centre de cette rue trône la résidence de la famille Zhu. En soi, elle n’a rien d’extraordinaire, mais elle fut construite au XIXème siècle et fut conservée jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit donc d’une authentique très grande maison avec ses jardins, qui appartenu à une riche famille de la ville.




Il est possible de dormir dans cette résidence, ou dans la sympathique petite rue, si mes lecteurs comptent se rendre à Jianshui un jour, vous saurez où dormir !

La veille, c’était la résidence de la famille Zhang que j’avais visité.


Cette résidence construite à l’exterieur de la ville est en fait une grande enceinte qui abrite de nombreuses demeures ainsi qu’un temple. Elle fut construite à la fin du XIXème siècle par un riche marchand venu de la province du Jiangxi. Arrivé ici, le mélange avec la population Yi locale aboutit à un élargissement de la famille. Puis la famille a continué à s’enrichir (surtout grâce au train des Français jusqu’à Hanoi) au XXème siècle. Et incroyablement (et je pèse mon mot Sarah), le jour où j’y étais était jour de fête : Tous les descendants Zhang disséminés dans le pays étaient invités à se rassembler dans la demeure de leurs ancêtres ! J’ai ainsi été invité à me joindre à la grande famille pour la visite, le spectacle, les jeux de carte, les repas, et surtout la boisson ! Au menu, nourriture typique paysanne locale, c'est-à-dire les trucs peine mangeables que j’avais avalé à contrecœur chez les paysans la veille. Bon, là, c’était quand même meilleur. Sauf, sauf, sauf, leur ignoble alcool, leur bai jiu… Et cette fois entouré par l’immense famille, il a fallu assumer. Alors j’ai bu à pleine gorgée, pour leur faire plaisir, et pour vider mon bol au plus vite. Manque de bol, dès que la boisson passe sous la ligne, ils te resservent, et chacun a envie de venir trinquer avec l’étranger… C’est le sculpteur de racines de tronc d’arbre qui a finit dans le pire état.

Jianshui, ce fut la dernière étape de mon voyage dans le Yunnan. Voyage passionnant dans une région au climat tropical très enviable, habité par des gens adorables (si on oublie les Hani) et aux paysages magnifiques. De votre coté, si vous m’avez lu, n’ayez pas peur de laisser de petits commentaires ! Si vous le faites bien, vous aurez le droit à des images de Singapour, je m’envole demain… Hé oui, l’appel du Sud…

vendredi 13 février 2009

买一个鸡蛋! Achete moi un oeuf!

Mai yi ge ji dan... Mai yi ge ji dan... Mai yi ge jidan... "Ça veut dire Achète moi un œuf" en Chinois, et on l'a entendu a peu prés 300 000 fois ce matin. Levés avant 5h30, nous étions rendus sur un lieu réputé pour son beau lever de soleil peu après 6h du matin. 2 jeunes enfants étaient déjà debout, une cocotte dans les mains, et allant de touriste en touriste en répétant la même rengaine: Mai yi ge jidan... Au fur et a mesure que l'heure avançait et que les touristes Chinois munis de leur énorme appareil photo se faisaient de plus en plus nombreux, les enfants Hani des œufs pleins les mains se multipliaient aussi. Certains parents essayaient bien de leur dire que leur place n'était pas ici, les enfants secouaient la tête couverte de leur coiffe traditionnelle a grelots, et continuaient leurs quête, peu fructueuse: Mai yi ge jidan...


Au niveau du spectacle, il se déroulait de nouveau dans un vaste lieu ressemblant a une arène non fermée, des terrasses recouvrant tous les pans de montagne. Arrivés alors qu'il faisait encore nuit noire, les terrasses se sont d'abord dessinées vaguement dans le lointain, on aurait dit comme des tranches de pain de mie jetées en désordre et dont on ne verrait encore que les contours. Leur couleur noire passe petit a petit du noir au gris, puis s'éclaircit de plus en plus. Les photographes qui prenaient des pauses de plusieurs minutes en sont déjà a des temps d'exposition de quelques secondes, puis la, c'est l'événement. Quelques terrasses se couvrent de rouge, tous les appareils photo cliquettent a l'unisson pour attraper cette couleur du au soleil levant, alors que celui-ci est encore cache derrière les quelques nuages qui couvrent la montagne! Le reste sera un jeu de changement de couleur jusqu'au passage ultime du soleil au dessus de la montagne. Quelques photos d'amateur avec un appareil photo d'amateur:




L'armée de photographes, amateurs, mais munis de reflex trépieds!

Apres ce spectacle matinale et apres avoir ecoute de longues minutes 2 petites filles qui nous expliquaient qu'elles n'avaient meme pas vendu un seul oeuf (Mai yi ge jidan), notre chauffeur nous a conduit a travers quelques lieux qui valaient le detour.

La derniere pause pour moi eut lieu a 坝达 puisque c'est a pied que j'ai decide de revenir jusqu'a l'hotel. La route faisait le tour d'une arene sur 15km, j'ai trouve un chemin qui coupait par le centre et qui en faisait certainement beaucoup moins. Tres joli chemin qui passait a travers les terrasses et les villages Hani. Superbe balade.


A noter que je me suis fait invite durant la traversse d'un village a me joindre au repas. Il y avait 2 tables dans un grande piece, celle des hommes et celle des femmes! La notre etait recouverte de multiples plats, et devant chacun etait place un bol (classique) et un deuxieme bol que l'on remplissait d'alccol depuis un espece d'enorme bidon. Un alcool hyper fort, qui arrache tout l'oeusophage jusqu'a l'estomac, et dont ils raffollent. Certains de leur legume, a l'image de leur doufu, baignent dedans, et ils passent leur temps a trinquer avec tout le monde! Pourtant, on est vendredi, et il n'est pas 11h du matin! Maintenant je comprends pourquoi leurs risieres sont toutes de travers...


La deuxieme partie de journee est moins belle, vous pouvez vous arreter la. Elle consistait a rallier 建水, derniere destination avant le retour a Pekin. Le bus devait quitter YuanYang a 14h30. Il arrive avec un qurt d'heure de retard, j'essaie de me trouver une place, ce qui n'est pas facile. Non que l'on soit une foule a vouloir s'assoir, mais tous les sieges sont defonces. 2 sont moins pires que les autres. Le premier est en fait derriere un mec qui crache un enorme glaviot par la fenetre toutes les 30 s. Je change et m'installe a l'autre, qui se trouve etre place juste sous les hauts parleurs qui crachent le son d'un film debile, qui malheureusment ne s'arretera pas avec notre depart et aura le don de m'insupporter des heures durant. Je parle de depart, mais on en est pas la. 15h passe, 15h15. Je sors voir le chauffeur pour lui demander ce qui se passe. Il me repond que le depart est retarde a 16h! Il avait la flemme de nous prevenir. La raison? Pas assez de passagers. N'importe quoi. Le bus de remplit petit a petit, 16h arrive enfin, et on se met tranquillement en route. On fait une pause a la station service, une autre a la station de lavage, tout ca sous le son du film. Puis on s'arrete encore plusieurs fois dans la descente, sans doute pour recuperer des voyageurs dans des taxis, mais je n'ai pas bien vu. Ce qui est sur, c'est que le chauffeur n'avait pas l'air d'avoir envie de rester au volant.

Plus d'une heure après, le film debile toujours a fond, on arrive a Nansha, la ville dans la vallee, a moins de 30km de notre point de depart. Jolie moyenne monsieur le conducteur. Evidemment, a la station du bas, les voyageurs qui attendent sont nombreux, et on s'entasse dans le bus. Peu avant de sortir de la ville, on fait descendre le surplus qui prennent un autre vehicule le temps qu'on passe le controle de police, puis ils remontent 500m plus loin...

Le voyage se finira sans encombre, avec les sieges qui t'enfoncent des barres dans le dos, tous tes voisins qui fument et crachent a tout bout de temps, et un nouveau film debile a l'ecran et dans les oreilles. Bref, voila, les bus, la, j'en ai assez. La prochaine fois, je prendrais le train comme dirait Grand Corps Malade!

jeudi 12 février 2009

De la Foret Tropicale aux Rizieres en Terrasse

Il m'aura donc fallu 28h au total pour parcourir les quelques km separant Jinghong a Yuanyang. 8h de car suivi de 4h de minibus pour le premier jour, un rapide diner, une courte nuit dans un immeuble miteux de Luchun, et c'est reparti pour 4h de car avant d'arriver enfin a Yuanyang!

Il aurait sans doute ete plus malin de prendre un bus de nuit entre Jinghong et Jianshui, et d'enchainer avec les 4 heures de minibus inevitables sur la fin. Mais j'avais envie d'essayer la petite route qui traverse la montagne en longeant plus au moins la frontiere. Cela permettait de voir doucement le payage changer. Les gens aussi. Le paysage s'est ravine, les gens aussi. Les collines se sont petit a petit transformees en montagne, les cours d'eau se sont ravines, les vallees se sont encaissees. La minorite Dai a ete remplacee par la minorite Hani, et on y perd au change. Les Hani sont plutot laides (au contraire des Dai, pleines de charmes), desagreables, et crachent a n'en plus pouvoir.

Une difference qui s'explique peut etre par la difference de conditions de vie? Pendant que les Dai vivaient a l'abri de la foret et avaient leurs cultures au fond des vallees, les Hani etaient rejetes sur les montagnes. Pendant que les Dai s'amusent a s'asperger d'eau, les Hani forgent la montagne. 2000 ans durant, ils l'ont creusee, faconnee a leur facon, jusqu'a obtenir les incroyables cultures en terrasse qui recouvrent des montagnes entiere de nos jours. Quelques photos:

A la sortie du village

Des rizieres de toutes les couleurs, un village Hani en arriere-plan


Lui, c'est Liyong. Il m'a interpele alors que je me baladais a travers les cultures pour me demander si je savais descendre. Il m'a propose de m'accompagner jusqu'en bas.... en echange de quelques kuai!

Ils sont en fait enormement d'enfants a jouer dans les rizieres en ce moment, vacances obligent. Ils m'ont conduit jusqu'au plus beau point de vue du coin:


La photo panoramique suivra, des que j'aurai recupere mon ordi....

Il est tres amusant de vagabonder librement dans le dedale des levees qui forment le contour des bassins. Celles-ci n'etant pas bien larges, il s'agit de ne pas perdre l'equilibre. C'est d'autant plus difficile que le vent soufflait bien fort aujourd'hui


Les buffles travaillent,

Les femmes aussi,

les hommes aussi,

Et pendant ce temps la, les enfants s'amusent,

Et les cochons dorment!

Puis c'est en compagnie d'autres voyageurs de l'hotel dans lequel je suis descendu que l'on est alle voir quelques places magnifiques:

Ici, 箐口, zoomez un peu et vous verrez une troupe en pleine repetition de danse!

La gueule du tigre. Sans doute le plus beau point de vue du coin.

Une deuxieme, avec un Chinois au premier plan


La meme, mais avec moi

Nous y sommes restes jusqu'au coucher du soleil, en esperant voir le reflet du soleil dans les rizieres. Si la couleur or ne fut pas au rendez-vous, on a pu admirer la lente variation des couleurs des rizieres, passant du brillant et bleu, refletant respectivement la lumiere du soleil et le ciel, au vert pale qui s'assombrit petit a petit au fur et a mesure que le soleil se couche a l'horizon.

Des couleurs encore bleues et brillantes

Une armee de photographe admirant le spectacle magique

Le soleil ne se refletera au final que sur la colline en face, il faut peut etre attendre l'ete pour le voir se refleter en bas, comme sur les cartes postales!

Demain, ce sera reveil bien avant l'aube, pour aller voir le soleil se lever. Je file au lit!

mardi 10 février 2009

Au coeur de la foret des Dai

Ce soir, 5eme nuit dans une meme ville, un record depuis plus de 3 semaines, que se passe-t-il, je me sedentarise? Ne vous inquietez pas, je prend le bus demain matin, et j'y resterai pour la journee entiere.

Donc aujourd'hui, dernier journee dans le Xishuangbanna, et comme la guide me disait qu'un voyage dans le xishuangbanna sans la visite du jardin botanique tropical n'etait pas un vrai voyage dans le xishuangbanna, je me devais d'aller y faire un tour.

Assez sceptique sur ce que j'allais y trouver, me demandant presque si je n'aurais pas du changer de region un jour plus tot, ce fut une magnifique surprise. Contrairement a ce qui se fait souvent en Chine, mais plutot a l'image de la foret de pierre, rien ici n'est fait a l'a peu pres. Tout est magnifiquement entretenu, mis en valeur. Chaque lieu donne une impression de grandiose, les couleurs sont magnifiques, on y respire. Bref, une belle et grande surprise.

Ce lieu est dediee aux especes de la foret tropicale, caracteristique de cette region de la Chine. Les vacances sont generalement finies pour les Chinois, c'est donc dans un parc quasi desert que j'ai deambule, avec ma guide pour moi seul, puisque les quelques autres touristes n'en voulaient pas.

Quelques belles photos, ou quelques photos de plantes tres originales:

Des Palmiers

Des arbres en forme d'amphores,


et de bouteilles de biere.

Sur cet arbre, ce sont bien les feuilles qui sont soit de couleur blanche, soit de couleur rouge (parfois meme les 2)


Ici, un arbre mechant a petit a petit entoure l'arbre gentil de son tronc et de ses racines, lui ponctionnant son energie vitale, et l'etouffant par la meme occasion, jusqu'a sa mort, son pourrissement, et sa chute. L'arbre parasite, au depart arrive graine par les oiseaux qui ne digerent pas cette graine, grandit dans 3 directions. Il etends ses racines vers le bas jusqu' toucher terre pour trouver des elements vitaux dans le sol, ce qui sera utile quand l'arbre hote sera mort. Vers l'interieur pour puiser les elements vitaux de l'arbre hote. Et vers le haut, ce sont ses branches.


La, a droite en s'approchant, on distingue le reste de l'arbre parasite. Le nouvel arbre est l'abre parasiteur! Il a d'ailleurs reussi a s'etendre a l'arbre de gauche qu'il commence a parasiter. Il est impressionnant de voir les racines sortir des branches a 2 m du sol entre les 2 arbres!

Certains autres arbres, pour se proteger des parasites, et pour mieux s'ancrer dans le sol, se developpe dans la largeur pour former une foret d'arbre a lui tout seul. Bizzare a lire comme ca, mais vous n'aurez pas d'image pour vous aider a visualier!

D'autres arbres ont une vitesse de pousse de quelques metres par an, et culminent a plus de 20 m de haut a seulement 10 ans d'age, aux cotes de vieux centenaires...

D'autres encore, appeles les arbres qui sauvent la vite, sont gorges d'eau. Il suffit d'une petite pression pour le faire suinter. Et d'un bon coup de couteau pour etancher sa soif en pleine foret ou en plein desert!

Certaines plantes ont des feuilles tellement grandes et rigides qu'elles etaient utilises par les Dai comme parapluie, ou comme un revetement sur leur vehicule. Celles-ci sont grandes aussi, mais leur forme les rendaient utiles comme eventail:


Les grandes feuilles allonges de l'arbre suivant etaient utilises a la place du papier dans cette region humide: Les ecrits ne disparaissaient pas au contact de l'eau (Les Dai, contrairement a beaucoup d'autres minorites, ont un langage ecrit ancestral)



Enfin, 2 types de plantes qui bougent, les premieres dansent lorsque l'on chante une chanson (ce qu'a tres joliment fait la guide), les suivantes se referment sur elles-meme lorsqu'on les effleure (on l'appelle la plante timide!)

La plante danseuse (desole pour la mise au point ratee...)


La plante timide, avant qu'on ne la touche


Apres!


Lorsque la guide me commentait les feuilles des arbres ou les fleurs deja ecloses, c'etait souvent pour me dire que celles-ci se mangeaient, et comment il fallait les preparer! Non qu'elle connaisse mon gout invetere pour tout ce qui se mange, mais elle appartient a la minorite Dai, la minorite ancestrale de ce territoire. Or cette region originellement etait entierement recouverte de foret tropicale, avant que la deforestation rapide ne la mette en peril. Les ressources en nourriture etaient peu classiques, en particulier peu de viande, et les Dai ont donc developpe une gastronomie riche en fleurs et plantes de la foret... Ces fleurs et plantes ne sont plus tres au gout du jour, d'une part car la foret ayant beaucoup recule, elles sont plus difficiles a trouver, d'autre part car ce n'est sans doute pas si bon que ca...

Pour ma part, le Xishuangbanna s'arrete ici, en tout cas pour ce voyage la. J'y reviendrai avec grand plaisir. Peut etre pour faire de grands trekking dans cette region a la vegetation magnifique (mais qui disparait a grande vitesse) et au doux climat d'hiver avec son ciel bleu et ses 25 degres quotidiens. Peut-etre comme point de depart d'explorations plus au Sud, par la route vers le Myamar ou le Laos, ou par bateau sur le Mekong a destination de la Thailande. Peut-etre enfin pour participer a la grande fete de l'eau a la mi avril, et venir arroser et me faire arroser dans la bonne humeur!

Demain, la remontee vers le Nord commence. Je continue a recevoir la meteo Pekinoise tous les jours, et elle me fait peur. La temperature au plus chaud de la journee n'egale pas celle d'ici au plus froid de la nuit... Brrrrrr! Donc demain, je prend le bus en direction de 江城 Jiangcheng, j'en aurai pour 8h a priori... Et ce n'est pas encore mon but! J'enchainerai le lendemain jusqu'a 元阳 Yuanyang, au centre d'une region de magnifiques cultures en terrasse...

lundi 9 février 2009

元宵节快乐!Joyeuse Fete des Lanternes!

Aujourd'hui, c'est 元宵节, Yuanxiao Jie. Cette fete arrive 2 semaines apres le Chun Jie, le nouvel an Chinois, et marque la fin des festivites. A partir de demain, on arrete de souhaiter une bonne annee, une bonne sante, et surtout de s'enrichir, au Chinois. Evidemment pas mal de petards dans la rue, mais pas beaucoup de lanternes... On est aussi cense manger des 糖元, quelque chose de rond et sucre, mais on n'en a trouve dans aucune boutique du coin...

On fetait la nouvelle annee du calendrier solaire il y a deja un mois et demi, la nouvelle annee du calendrier lunaire il y a 15 jours, mais pour les dai (Souvenez-vous, la minorite locale, voisins des Thai), ce n'est pas suffisant, ils ont donc leur propre nouvel an! Il a lieu au mois d'avril, et porte le nom de 泼水节, la fete de l'eau. Elle marque l'entree dans la saison des pluies, et elle consiste pour les dai a appeler la pluie bienfaisante en s'arrosant a grand sceau. Et ca degenere en arrosage a tout va depuis que les Chinois viennent en masse assister aux celebration de la nouvelle anne dai.

On a eu un petit apercu de ce que pouvait donner des touristes Chinois durant cette fete de l'eau durant le spectacle de ce soir. Decrit comme un concert de musique traditionnelle naxi 娜西 par le routard, j'y ai donc invite les amis francais rencontres precedemment, car ils appartiennent tous a un orchestre de musique traditionnelle, et connaissent et adorent la musique traditionnelle naxi.

De musique traditionnelle, il n'y en a pas eu. Ce fut un grand show de musique et de danse a la chinoise, donc toujours tres impressionnant et amusant. Quelques photos:



Les danseuses de devant, en bleu, arroserent d'abord gentillement les spectateurs du premier rang (qui avaient ete prealablement munis de protection en plastique). Puis franchement de la main et a l'aide de recipient la salle entiere. Des Chinois se sont alors presses vers l'avant et ont riposte, une belle bataille d'eau a alors commence! Tout ca dans un theatre.


La photo avec les comediens, traditionnel a la fin d'un spectacle.

Sinon, je me suis fait interpelle par un jeune Canadien alors que je rentrais ce soir, il me proposait d'aller en trekking..... Or, j'avais passe la soiree de la veille a chercher des partenaires de trek pour former un groupe, car les guides locaux ne partent pas pour une seule personne. Pourquoi ce Canadien n'est-il pas arrive un jour plus tot!

A propos de trekking, et plus generalement pour s'informer sur les lieux interessants de la region, il y a une destination, celle-ci:


A gauche, le Mekong Cafe, a droite, le Meimei Cafe. Le Mekong appartient a un francais, non, un Breton, non, en fait un celte a moitie espagnol, chef cuistot dote d'une vaste experience mondiale, feru d'histoire et profondement anti-clerical. Celui de droite appartient a 2 soeurs de la minorite Bai, donc des gens tres froids, tres peu avenants, tel que decrit par le proprietaire de droite. Celui-ci leur en veut beaucoup en fait! Car il a d'abord bosse pour eux, il les a forme a la cuisine occidentale, puis apres avoir rencontre sa femme proprietaire d'un autre cafe, a changer de maison. Dorenavant co-dirigeant du meikong cafe, il voulait s'agrandir sur les boutiques de gauche. Et alors qu'il avait deja bien avancer les negociations pour obtenir le prix qu'il voulait, les soeurs Bai sont arrives avec un budget deux fois plus important, et sont venus s'installer de l'autre cote du mur! Drole d'histoire...

Toujours est-il que j'ai trouve un trek qui avait l'air sympa dans le bouquin de rando du meikong cafe, que j'ai demande a avoir un guide, que celui-ci est venu, on a discute du prix et des formalites, on s'est mis d'accord. Seulement, 20 min apres, le guide, un jeune, annonce en fait qu'il est fatigue, et qu'il va se reposer... Moi, je suis decu. Gregoire, le patron, est furax. Alors il se fait ujn honneur de me trouver un guide remplacant. Apres quelques coups de telephones, il ne parvient malheureusement pas a trouver de solutions de rechange. En revanche, sa femme qui est aussi guide me conseille une destination pour le lendemain, la 慢典瀑布, la cascade de Mandian.

Je pars donc ce matin, a velo, pour une belle balade bien physique. 1h30 de velo aller, dej chez l'habitant, 2h30 de balade a travers la foret primitive, et de nouveau 1h30 de velo retour. 1 belle journee sportive! Tout le long du trajet a velo, les collines sont deboises, et reboises d'arbre a the, de tout petits arbres, ou d'heveas, des arbres qui sont completement nus en ce moment. Ces collines ont donc perdus tout leur charme. Heureusement, en arrivant au village de Mandian, on voit distinctement la separation entre la foret tropicale, et celle que l'homme a coupe...


En chemin. Au centre, le fond aplani de la valle ou la culture de cereales, de riz ou d'arbres fruitiers est possible. Sur la colline, des arbres sans verdures. Ce sont des heveas.


Une maison Dai, pas tres jolie, mais tres typique. Batie sur pilotis et couverte d'un toit en pente raide, elle est pourvue pour la saison des pluies. Le materiau de construction utilise est encore le bambou.

L'entree dans la foret tropicale

2 troncs tombes a terre et franchissant le cours d'eau


ur le chemin en direction de la cascade


Mon objectif


La cascade! L'eau du bassin etait belle, mais un peu froide.La cascade ouvrait sur un magnifique cirque d'une hauteur impressionnante, mais que je n'ai pu prendre en photo etant donne ses dimensions


Un Chemin a l'abandon


Mon bolide, a l'arret lorsque j'ai eu faim. Tres tres faim!


Voici ou part la foret tropicale...

Les photos ne sont sans doute pas tres saisissantes, mais elle ne valent pas la realite. Car comment prendre une foret d'arbres gigantesquement hauts qui s'eleve sur une colline qui monte en pente brusque? Comment refleter le contraste entre la penombre qui regne sous les arbres et la lumiere eblouissante qui s'infiltre dans la vallee entre les 2 versants luxuriants? Comment montrer les enormes troncs tombes en tout sens, certains formant un franchissement de la riviere, certains bouchant le chemin?