4 jours. C’est le temps qu’il nous aura fallu pour nous remettre de nos 3 semaines de voyages. Une petite cite interdite, un petit tour chez le tailleur, puis décidément, l’envie se fait trop forte. On ressort le Lonely, et on cherche une destination pour un week-end sympa avant que Jérôme et Mathilde ne disent au revoir à la chine. Xian? Non, l’armée en terre cuite n’intéresse que les vieux. Shanghai? Non, on a peur de l’éclipse. Taiwan? Non, c’est pas en chine, zut! Bon, allons voir du cote des envahisseurs alors: traversons un bon coup la grande muraille et partons à la recherche des steppes et des descendants de Gengis Khan: les Mongols!
Un bref topo historique avant de prendre l’avion: les Mongols, ici à Pékin, on les connait plus que de simple réputation. Illustres parmi les peoples nomades du Nord du pays, ils n’ont cessé de contrarier les desseins Chinois et furent une des causes principales de la construction d’une muraille unifiée sous les Qing puis les Han, au nord du pays. D’escarmouches, les attaques périodiques se transformèrent en guerre de masse et invasion sous l’ère des Khans, Gengis d’abord (mais celui-ci a surtout impressionné l’ouest du continent eurasiatique), Kubilaï, son petit fils, ensuite, qui accomplit la réelle conquête de la Chine, et se proclama empereur d’une nouvelle dynastie, celle des Yuans, en 1276. C’est d’ailleurs ce dernier, Kubilaï Khan qui fit de Pékin la capitale de l’empire (Mongol a ce moment là) en oubliant pour le moment sa capitale, beaucoup plus au nord, pour mieux contrôler les chinois.
L’invasion d’ailleurs, ne s’arrêta pas à Pékin. Tout le sud de la Chine fut conquis, auxquels de nombreux territoires se rajoutèrent, notamment le Tibet, et le Vietnam. Il faudra cependant moins d’un siècle au chinois pour reprendre des forces, des vastes vagues d’insurrection renversèrent les Mongols et amenèrent la dynastie Ming au pouvoir en 1369. Le Tibet ne resta pas terre chinoise pour autant. Au contraire, il resta très proche des Mongols, et le lamaisme tibétain influença grandement les cavaliers du nord. C’est d’ailleurs Altan Khan, un descendant du grand Gengis, et toujours a la tête de son pays, qui appela le dirigeant tibétain de la secte Gelugpa, aussi dit secte des bonnets jaunes, pour en faire le Dalaï-lama, Dalai venant du Mongol et signifiant Océan. A ce moment la, quarante pour cent des Mongols vivaient une vie monastique! L’image est bien loin de celle du cavalier chevauchant a travers les steppes…
Aujourd’hui, la Mongolie est bien loin de sa puissance d’autrefois. Pis, une partie de son territoire est aux mains de la Chine! Cette région chinoise, appellée Mongolie intérieure, a d’ailleurs été largement repeuplé a grand renfort de han, mettant les membres de la minorité mongole…. en minorité. Si les villes ressemblent ainsi aux traditionnelles villes chinoises, il suffit d’en sortir pour voir ressurgir l’esprit mongol: des vastes étendues herbeuses (grasslands) sur laquelle sont élevés des chevaux par milliers, et des déserts de sable, sillonnés par des chameaux, doux souvenirs de la route de la soie qui passait par ce territoire.
Bon, maintenant que l’on sait un peu plus a quoi s’attendre, il est tant d’embarquer (Bès oui, il semble impossible d’obtenir des couchettes dans les trains de nuit pour la Mongolie intérieure) pour Hohhot, capitale provinciale. Mais pour l’occasion, on tente une nouvelle compagnie: China United Airlines, ancienne compagnie aérienne de l’armée chinoise, et dont tous les vols se font à partir d’un ancien aéroport militaire, une vingtaine de km au sud de Pékin.
Bien que Wikipedia ne fasse mention d’aucun accident dans l’histoire de la compagnie, et bien que l’on embarque dans un bon Boeing et pas dans un affreux coucou russe, on n’est pas trop rassuré quand on est secoué, et très secoué, les longues minutes avant l’atterrissage. L’atterrissage s’est finalement bien passé, et on a bien remarque que le relief et le climat sont largement propices aux turbulences: un soleil qui tape très fort sur un sol quasiment nu. Les ascendances de multiplient, et c’est le paradis du planeur, peut être un peu moins du Boeing.
Bref, nous voici à Hohhot. Le taxi essaie de nous rouler, il nous aura pas comme ca. Le suivant, oui. On jette nos sacs dans un hôtel à coté de la guerre, on réserve vite fait une agence qui nous emmènera les jours suivants dans les grasslands et dans le désert, et on se jette sur les coins sympas de la ville. Nos impressions: la ville est agréable, moins d’agitation, même si les klaxons hurlent toujours autant. Deux influences majeures se distinguent: musulmanes et bouddhistes! Mélange surprenant, sauf quand on se souvient de l’influence tibétaine, et de la localisation de Hohhot sur la route de la soie. Quelques photos:
Vendredi matin, on part avec une agence négociée à 300 Y par personne pour 2 jours d’excursion: grasslands et nuit dans une yourte pour le premier jour, désert pour le second. 2 heures de route et nous voici dans le grassland le plus proche de la ville: Xilamuren (希腊穆仁草原). Le vert terne de l’herbe folle qui pousse sur une terre très aride s’étend sur un relief légèrement vallonné et à perte de vue. Certainement difficile à rendre en photos, en tout cas, on en a plein les yeux!
Jérôme et Mathilde me convainquent de nous laisser dépouiller et d’aller faire comme tous les touristes chinois: un tour a cheval.
L’après-midi, petite sieste, instant bouquinage, et balade en solo à travers champs pour vraiment profiter du lieu. Je décide de suivre une direction. Il me faudra traverser un cours d’eau et sauter par dessus une dizaine de clôtures, mais j’aurais vu des herbes basses, des herbes hautes, des vaches, des chevaux… et des chameaux!
La nuit dans la yourte est géniale, quoi que bien fraiche! Des que le soleil disparait derrière l’horizon, qu’est ce qu’il fait froid! D’ailleurs, les visiteurs ne viennent en Mongolie intérieure qu’en juin, juillet, aout, le reste du temps, il y fait un froid sibérien! A 6 heures, soit prés de deux heures après le lever du soleil, on repart, cette fois pour le désert.
On arrive en fait dans un véritable parc d’attraction du désert, a Kubu. On peut faire de la 4*4, du quad, de la luge, de la tyrolienne, du chameau, etc. Tout ca en payant des sommes faramineuses pour le standard chinois. Mais ce n’est pas le chinois moyen qui visite la Chine, c’est le nouveau riche chinois. Et voyager en Chine pour lui, c’est essentiellement constater, et en groupe:
C’est d’abord aller sur le lieu touristique dans le but de constater qu’il existe, se faire prendre un petit coup en photo, payer pas mal de frics pour montrer qu’il est riche… et puis voila! Typiquement ici il fait 11 heures de train, plus 3 heures de bagnole, pour rentrer dans un parc construit a l’entrée même du désert où sont ramassés tous les touristes de la région voulant voir le désert. Et on ne fait pas 5 m à pied pour sortir du sentier battu, pour quoi faire? Bref, ils me donnent l’impression d’apprécier les lieux juste en constatant qu’ils sont bien là, pas en cherchant à profiter du lieu… de notre point de vue français, c’est étonnant.
Ensuite, ils vont tout faire en groupe. Pas d’initiative personnelle, on suit le groupe et on voit comme tout le monde ce que la guide veut bien nous montrer. Trop peur d’aller voir quelque chose de soi-même, ou simplement un désintérêt complet? En tout cas le tourisme est un exemple mettant en valeur que le besoin de liberté est beaucoup plus ancré chez le français que chez le chinois.
Tout ca pour dire que le programme de groupe dans le désert, ca nous a pas trop plu, et on s’est un peu disputé avec la guide, d’autant plus qu’elle ne nous disait rien du programme et imaginait que l’on serait content en suivant comme des chiens. On a finalement réussi à se démarquer des chinois et profiter un peu de ces premières dunes du désert, dunes magnifiques, qui n’ont rien à envier à celles du Sahara! Profitez en photos…
1 commentaire:
Oh tu as tellement de la chance. Je rêve de visiter la Mongolie depuis longtemps !!!! Trop chouettes tes photos !
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