Comme tout bon gros orage qui s'annonce, le ciel devient soudainement très sombre, menaçant. Des éclairs éclatent au loin, chacun sait qu'il ne lui reste plus que quelques minutes avant le déchainement de la fureur du ciel.
Ca y est, on reçoit la première goutte. Pas une gouttelette, non, une grosse goutte, volumineuse, gorgée d'eau, et qui vient marquer votre chemise, tel le viseur d'un soldat placé aux avant-postes, indiquant la cible au reste des troupes.
Il ne faut d'ailleurs pas attendre bien longtemps avant que le gros des troupes ne déferle. Recroquevillé sous mon parapluie, une main secouant ce dernier rempart de droite à gauche, espérant en arrêter le plus possible, la deuxième s'agrippant maladroitement au frein qui ne répond plus, j'essaie d'éviter les obstacles qui par bonheur ne sont plus très nombreux. Les rues se sont vidées en un clin d'œil, tous se sont cherché un abri provisoire. Contre cette pluie, le parapluie n'offre qu'une bien maigre défense. L'expression chinoise est imagée, 倾盆大雨: c'est une pluie abondante comme se déversant d'une bassine que l'on renverserait.
Je trouve un pauvre arbre dont l'immobilité fait peine voir, je lui offre ma bicyclette en guise de compagnon. La route ressemble à un gigantesque pédiluve, je bénis intérieurement l'inventeur de la tong. Le trottoir est déjà presque submergé. Je parcours a grand pas les derniers mètres qui me séparent de mon arche: la station de métro. Mais celle-ci est déjà pleine. Les escaliers sont recouverts d'une foule bloquant de sa masse le pauvre voyageur égaré...
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