Le Chinois est une langue très riche dans laquelle on trouve de très nombreuses expressions idiomatiques, sous plusieurs formes grammaticales différentes. La plus utilisée, la plus noble aussi, est appelée chengyu (成语). Ces chengyu sont des expressions idiomatiques ayant la particularité d’être toujours constitués de 4 caractères. On en trouve de toutes sortes, se rattachant à tout un tas de situations.
Certains sont très simples. Par exemple 一成不变. Le 2ème et le 4ème caractère rassemblés portent le sens du changement, le 3ème est la négation, le chengyu signifie intangible. De même 一清二楚, que l’on pourrait s’amuser à décomposer à la Barney Stinson : Un, cl…, deux, air ! Limpide quoi !
Un détail que l’on peut remarquer ici, c’est que les second et quatrième caractères sont généralement porteurs d’un sens, qui associés aux premier et troisième caractères, porteurs d’un second sens, nous donnent le sens du chengyu au complet. Par exemple 日新月异, mot à mot « jour – neuf – mois – différent », qui signifie du nouveau chaque jour, ou par extension une progression rapide.
D’autres sont très imagés et faciles à comprendre. Regardons par exemple 一日千里, 10 000 li en un jour, le li étant une mesure de distance chinoise ; le chengyu signifie aussi progresser rapidement. Aussi 一步登天, arriver au ciel en un pas, dont le sens évident est une ascension fulgurante.
Les derniers proviennent d’une petite histoire, une fable, et résument en quelque sorte la morale de cette histoire. Résumé, car faire tenir une morale en seulement 4 caractères n’est pas forcément facile. Alors les Chinois ont tassé, et l’association des différents caractères peut alors devenir des plus absconses. Un premier simple, 愚公移山 dont j’avais déjà parlé ici, qui signifie mot à mot le vieil homme qui déplaçait la montagne : quand on veut, on peut. Plus dur, 环肥燕瘦, la dodue Huan et la maigre Yan. Huan et Yan sont les noms de 2 femmes célèbres pour leur beauté, la première ayant une silhouette replète, contrairement à la seconde. La morale ici, c’est que toutes les femmes ont leur beauté.
Mais l’objet de l’article n’était pas une présentation des chengyu. Il se base plutôt sur une constatation, c’est que j’entends et je lis continuellement des chengyu et autres expressions idiomatiques en Chine, beaucoup plus que je n’en rencontre en France. Pourquoi ? La réponse repose sans doute dans l’origine des chengyu, qui proviennent du chinois traditionnel. Or tout ce qui provient du chinois traditionnel dans le chinois moderne est considéré comme un haut niveau de langage. Donc là où nos idioms sont de niveau familier (mettre la charrue avant les bœufs, simple comme bonjour, ça ne casse pas trois pattes à un canard, le jeu en vaut la chandelle, j’en passe et des meilleures) et sont à oublier dans nos beaux discours ou ouvrages littéraires, utiliser leurs équivalents chinois fait preuve d’une grande culture.
Mais vous me contredirez sans doute avec quelques exemples de belles phrases idiomatiques, en Français, mais malgré tout soutenues ?
Certains sont très simples. Par exemple 一成不变. Le 2ème et le 4ème caractère rassemblés portent le sens du changement, le 3ème est la négation, le chengyu signifie intangible. De même 一清二楚, que l’on pourrait s’amuser à décomposer à la Barney Stinson : Un, cl…, deux, air ! Limpide quoi !
Un détail que l’on peut remarquer ici, c’est que les second et quatrième caractères sont généralement porteurs d’un sens, qui associés aux premier et troisième caractères, porteurs d’un second sens, nous donnent le sens du chengyu au complet. Par exemple 日新月异, mot à mot « jour – neuf – mois – différent », qui signifie du nouveau chaque jour, ou par extension une progression rapide.
D’autres sont très imagés et faciles à comprendre. Regardons par exemple 一日千里, 10 000 li en un jour, le li étant une mesure de distance chinoise ; le chengyu signifie aussi progresser rapidement. Aussi 一步登天, arriver au ciel en un pas, dont le sens évident est une ascension fulgurante.
Les derniers proviennent d’une petite histoire, une fable, et résument en quelque sorte la morale de cette histoire. Résumé, car faire tenir une morale en seulement 4 caractères n’est pas forcément facile. Alors les Chinois ont tassé, et l’association des différents caractères peut alors devenir des plus absconses. Un premier simple, 愚公移山 dont j’avais déjà parlé ici, qui signifie mot à mot le vieil homme qui déplaçait la montagne : quand on veut, on peut. Plus dur, 环肥燕瘦, la dodue Huan et la maigre Yan. Huan et Yan sont les noms de 2 femmes célèbres pour leur beauté, la première ayant une silhouette replète, contrairement à la seconde. La morale ici, c’est que toutes les femmes ont leur beauté.
Mais l’objet de l’article n’était pas une présentation des chengyu. Il se base plutôt sur une constatation, c’est que j’entends et je lis continuellement des chengyu et autres expressions idiomatiques en Chine, beaucoup plus que je n’en rencontre en France. Pourquoi ? La réponse repose sans doute dans l’origine des chengyu, qui proviennent du chinois traditionnel. Or tout ce qui provient du chinois traditionnel dans le chinois moderne est considéré comme un haut niveau de langage. Donc là où nos idioms sont de niveau familier (mettre la charrue avant les bœufs, simple comme bonjour, ça ne casse pas trois pattes à un canard, le jeu en vaut la chandelle, j’en passe et des meilleures) et sont à oublier dans nos beaux discours ou ouvrages littéraires, utiliser leurs équivalents chinois fait preuve d’une grande culture.
Mais vous me contredirez sans doute avec quelques exemples de belles phrases idiomatiques, en Français, mais malgré tout soutenues ?
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