jeudi 28 janvier 2010

Mais où sont-ils tous?

C’est la fin du semestre à Tsinghua. Vendredi dernier se sont achevées les deux semaines d’examen. Par bonheur, je n’ai pas eu besoin de repasser par là, mon travail de cette année se limitant à mon travail de recherche. Vendredi dernier, c’était donc une grosse moitié des étudiants de Tsinghua, soit plus de 10 000 jeunes chinois et chinoises, qui se sont mis en route vers leur province natale pour profiter des grandes vacances d’hiver. Le traditionnel défilé des curieux véhicules de déménagement a eu lieu entre les dortoirs et la station de métro. Véhicules à 4 roues -2 grandes, 2 petites- 2 sièges, 2 paires de jambes. Un chinois assis devant appuie sur les pédales, une chinoise assise derrière fait rouler la valise à bout de bras sur le sol. Un grand sourire aux lèvres.

Pour les élèves master, la date de libération était une semaine plus tard. Fin d’une sacrément longue période de travail non-stop depuis le 5 octobre. Notre département a organisé ce mercredi un grand banquet dans le campus secondaire. Nous étions des centaines et des centaines rassemblés dans un gigantesque hall pour écouter quelques bons mots des actuels et anciens directeurs de l’institut, pour partager quelques bons petits plats… et surtout pour faire couler le baijiu, le si renommé (redouté ?) alcool local. Ce mercredi, j’ai joué le jeu. J’ai trinqué avec toutes les personnes venues partager un verre à notre table, et j’ai fait ma petite ronde entre les tables des camarades et des professeurs que je connaissais. Ces derniers n’étaient d’ailleurs pas les moins atteints…

Les élèves master sont maintenant repartis. A peu près tous. Au labo Il reste bien Zuo Hongwei, pris d’une soudaine motivation pour finir son sujet avant l’été. Au 8ème du bâtiment 21, il reste bien Kévin, mon voisin malaisien qui attend la visite de ses parents, ou Camille, doctorante coréenne seule à l’autre bout du couloir. Mais dans l’ensemble, Tsinghua semble bien vide. Les fenêtres des bâtiments étrangers traditionnellement allumées à toute heure ne brillent plus. Les embouteillages de bicyclette ne viennent plus troubler la quiétude du midi. L’immense campus de Tsinghua a été abandonné. 

Vous pourriez imaginer un silence mortuaire. Il s’agit plus d’une agréable quiétude. Le vent souffle doucement, dégage l’atmosphère et découvre un beau soleil radieux.

En sortant de Tsinghua, je réalise que la ville entière semble suivre le même chemin. On dirait que tous les habitants de Pékin ont suivi l’exemple des étudiants de Tsinghua, ont pris leur train et sont partis se reposer en province. Les rues habituellement si agitées et si bruyantes semblent prises dans une certaine léthargie. Ces rues si larges dévoilent aujourd’hui leurs réelles dimensions, une fois dénudées de leur habituel flux intense de piétons et véhicules en tous sens. Que ce soit à Wudaokou, à Dongzhimen ou à Gulou, j’ai l’impression de découvrir de nouveaux quartiers. Et je réalise que c’est dans ces conditions que Pékin dévoile réellement ses charmes…

1 commentaire:

  1. T'as l'air d'aimer ça, mais courage quand même, ça peut vite devenir glauque !
    Ta copine rentre à perpet' ? Tu pars quand dans le xinjiang ?

    Au passage, j'ai bien aimé ta description du chinois sur le vélo et de sa copine assise derrière sur le porte bagages qui tire la valise :)

    RépondreSupprimer