vendredi 23 octobre 2009

Un faux français à Tokyo

Quand on ne parle pas Japonais, dur dur d'interagir avec la population. Heureusement, il y avait Cooper, un faux local. D'origine Canadienne, et passé par l'x, il est maintenant à l'université de Tokyo en double diplôme comme je le suis a Tsinghua. On a pu discuter de nos expériences respectives, et voici quelques points marquants que j'ai retenus. J'espère qu'il me reprendra si j'écris trop de conneries!

Le premier point marquant, c'est la rigidité du système. Il y a des règles, écrites ou orales, tu les respectes quelque soit la situation. Si tu veux recevoir ta bourse, tu dois être présent le jour prescrit. Si tu dois t'absenter, tant pis pour toi. Ton chef est au labo jusqu’à 21h, tu ne quitteras pas le labo avant 21h. Tu veux une date avec une Japonaise? Tu passeras par les étapes obligatoires: première rencontre à 6, deuxième à 2, et à la troisième, tu lui diras (ou pas) la phrase type: « Il y a de l'amour ». Tu veux une lettre de recommandation pour un PhD en Angleterre? Pas possible, tu n'en auras une que si c'est pour rester dans l'établissement.

En Chine, les règles sont aussi la, mais on ne les respecte pas. Souvenez-vous... On ne respecte pas les règles de circulation, d'ailleurs on ne sait même plus ce qu'elles disent réellement : qui sait s'il est réellement interdit de prendre une voie a contre sens lorsqu'on est à vélo? Pas besoin de respecter les règles de convenance, ca fait plus "romantique". Pas besoin de respecter les horaires de labo, de toute manière personne ne s'intéresse à toi. Pas besoin de faire la queue, tu peux doubler tout le monde. Pas besoin de chercher une poubelle, la rue est faite pour ça. J'en passe et des meilleurs. Par contre tu as toujours besoin de te lever avant 9h si tu veux de l'eau chaude...


Un autre aspect très important de la culture japonaise, c'est la notion de groupe. Le groupe au sens large, du groupe de sport à l'entreprise en passant par le club ou le laboratoire. Tu t'identifies par rapport a un groupe. Et il y a des règles associées au groupe. Tu y rentres si tu es recommandé par quelqu'un. Tu rentres dans le groupe du labo en intégrant l'université et en étant accueilli par ton prof. Tu rentres dans le groupe de hand en étant introduit par un camarade. Et tu en ressors vite fait si tu commences à ne pas te conformer a la vie du groupe. Si ton prof dit au groupe labo "on dine ensemble dimanche soir", tu dois venir. Ou tu risques d'être rejeté, en étant simplement "oublié" Tu dois donc te limiter à un ou deux groupes, par lesquels tu t'identifieras. C'est bien différent de l'x où nous appartenions à une multitude de groupe différents: notre section à Barcelo, notre section sportive, notre majeure, et toutes nos assoces. Le bon point, c''est que par l'intermédiaire de tous ces groupes, on apprenait à connaitre beaucoup de monde. Le mauvais, c'est qu'il était très difficile de mobiliser toutes les personnes d'un groupe en même temps. Dur dur d'organiser une repet générale avant le spectacle de cirque disait encore Pierre...


Enfin j'ai été marque par le fait que les Japonais soient beaucoup plus proches de leurs valeurs que les Chinois, notamment au niveau du respect de l'ancienneté. De ton âge dépendra ton poste, tes responsabilités, tes revenus, la politesse. Tout le monde démarre avec le même salaire dans l'entreprise, et ce ne sera qu'après plusieurs années que l'effet de ton diplôme sera important. Tu porteras toujours un grand respect à plus âgé que toi, et tout ton langage en sera affecté. Il y a d'ailleurs beaucoup de niveau de langage différents en Japonais, niveaux de langage qui marquent une politesse plus ou moins marquée.

Alexandre, qu'est ce que tu rajouterais?

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