Emeishan, en une phrase, c’est une montagne dans le coin de Chengdu sur laquelle des temples et monastères bouddhistes ont éclos le long de tous les chemins, appelant fidèles et voyageurs à partager un repas et à s’y reposer sur la route du sommet qui s’élève au travers des nuages à plus de 3000 mètres d’altitude.
Bien décidés à relever le défi mystique et sportif que représente Emeishan, nous passons la nuit au Teddy Bear Hotel (que je recommande !) en nous préparant mentalement aux 5000 mètres de dénivelés qui nous attendent au cours des 3 jours suivants.
Regardons tout de suite une carte du lieu.
Désolé si vous ne lisez pas le chinois et si la carte n’est pas très accueillante, mais je n’ai rien trouvé de mieux sur internet, et ma carte papier est en piteux état, et bien trop large pour rentrer dans le scanner que je n’ai pas.
Qu’y remarquer ? Avant tout qu’il existe 4 points d’accès pour entamer l’ascension. Celui d’en bas à gauche, au niveau du baoguo si (报国寺 ou declare nation temple) est celui des sportifs, ou plus exactement des puristes, il permet de rejoindre le sommet par la route la plus longue. Les 2 accès suivants permettent de rejoindre par la route et sans trop d’efforts les monastères Qingyin (清音阁) ou Wannian (万年寺) depuis laquelle une rude ascension qui évite la première partie du chemin, peu intéressante, commence. Cette seconde route représente toujours environ 2500m de dénivelé positifs, les sportifs y trouvent aussi leur compte ! Le dernier point d’accès est directement au niveau du Greeting Palace (接引殿), c’est celui des touristes chinois, celui qui permet de rejoindre le sommet par la seule force du moteur de sa voiture et du télécabine qui suit, celui qui permet d’aller jeter quelques détritus au sommet sans gouter à l’ambiance mystique de l’ascension à travers les nuages, bref, celui par lequel on ne profite absolument pas d’Emeishan.
Notre plan pour les 3 jours est le suivant. Monter au maximum le premier jour en prenant la route directe passant par les principaux monastère suivants :报国寺(550m d’altitude), 伏虎寺,纯阳殿 (940),清音阁 (710m),万年寺 et enfin 洗象池, the Elephant Bathing Pool, à 2070 m ou on passera la nuit. Le deuxième jour monter jusqu’au sommet (金顶 – Golden Summit), y casser la croute en appréciant le paysage du haut des 3077 mètres, puis redescendre un peu plus bas que le 洗象池 d’où une route alternative s’échappe et permet de rejoindre 仙峰寺 (Magic Peak Monastery) après une petite remontée. Enfin profiter de cette route alternative le 3ème jour et rejoindre tranquillement l’hôtel pour nous remettre un peu avant le train de nuit pour le hôtel pour nous remettre un peu avant le train de nuit pour le Yunnan.
Sans rentrer dans trop de détails de notre ascension, qu’en retenir ?
- Que la descente chargée avec les sacs à dos fait beaucoup plus de mal à l’organisme que la montée ! Il faut dire que le chemin entier est recouvert de marche. On a calculé qu’on avait bien dû monter, et donc descender environ 20 000 marches ! Les marches, je commence à être habitué, car dès qu’un lieu commence à prendre de la valeur, il est entièrement pavé de marches à l’image de Taishan, célèbre montagne sacrée du Shandong, ou de Huangshan autour de Shanghai (vous aurez compris ici que shan signifie bien sur montagne en Chinois), mais pour mes amis plus habitués aux doux sentiers de terre des alpes, bonjour les tendinites !
- Qu’en grimpant Emeishan, on entre sur le territoire des singes ! A l’approche de l’elephant bathing pool apparaissent les premiers panneaux nous invitant à nous méfier de ces petits joueurs. Et c’est vrai qu’ils sont partout ! Des bébés à peine poilus, des vieux singes tout barbus, des chenapans dans la fleur de l’âge. Ils nous guettent et profitent que nous ayons le dos tourné pour arracher les bouteilles accrochées sur le sac. Ils nous épient derrière les fenêtres, ce qui concoure à une atmosphère des plus étrange, et se précipitent pour attraper une grosse poignée de riz dès que la porte est ouverte ! Bref, même si les filles auront eu une sacré frousse, ils sont indispensables pour donner au lieu cette atmosphère aussi originale !
- Que dormir dans les monastères, c’est top même si les moines commencent à taper sur leurs gongs bien avant que le soleil ne se soit levé ! Le plus beau de tous est certainement le Long Life Monastery (万年寺) avec son pavillon à la mode Indienne renfermant un éléphant blanc chevauché par le protecteur de la montagne, le Bodhisattva Puxian.
le Bodhisattva Puxian sur son éléphant blanc
洗象池, the Elephant Bathing Pool, plus accueillant qu'il n'en a l'air
洗象池, the Elephant Bathing Pool, plus accueillant qu'il n'en a l'air
- Qu’Emeishan est globalement recouverte de nuages, on ne voit jamais le sommet, on doit se contenter de voir le chemin disparaitre dans la brume quelques dizaines de mètres plus haut. Aucun indice ne permet d’avoir une idée de notre altitude, on évolue toujours enveloppé de nuages, comme sur une terre qui flotterait sans le ciel. Alors on monte, on monte, mais rien, mis à part la fatigue dans nos cuisses et l’oxygène qui se raréfie dans nos poumons, n’indique que nous nous rapprochions effectivement du sommet. Et comme il y a raisonnablement peu de monde qui tente l’ascension à pied, l’atmosphère mystique est bien là !
- Qu’enfin le sommet fut comme on pouvait s’y attendre recouvert de nuages, que nous n’avons donc vu ni le paysage, ni le halo connu pour avoir inciter de nombreux moines à se jeter du haut des falaises. Et nous avons d’ailleurs failli passer à coté de la statue monumentale du sommet, une statue à l’image de celle du Long Life Monstery : Puxian chevauchant un multi-elephant, mais cette fois tout d’or vétu et aux dimensions complètement déraisonnables.
Pour résumer une belle ascension, une atmosphère mystique, le coup de cœur de Sarah! Quelques photos en vrac pour finir:
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