Déjà trois semaines écoulées depuis que j’ai attaqué mon dernier semestre à Tsinghua. Le temps file, file, file. Quand mes journées sont occupées comme elles l’ont été ces dernières semaines je ne vois vraiment pas le temps passer. Il faut dire que je dois rendre ma thèse mi-novembre et que mes rapports avec mon professeur se tendent de plus en plus…
De retour de Harbin et Changbai Shan, ma première tache fut la recherche d’une chambre à l’extérieur du campus. J’adoptai une attitude beaucoup plus agressive : je savais ce que je voulais, j’avais des critères exigeants, et j’étais décidé à ne pas perdre de temps sur des chambres insatisfaisantes. Je démarchai les agences les unes après les autres, en demandant à voir sans perte de temps ce qu’elles avaient qui correspondaient aux critères (grande chambre, orientée sud, très bon état, pas de salon transformé en chambre, cuisine propre et utilisable, et prix en décroissance avec la distance au métro), et en négociant fermement les frais d’agence. Et bien, quand les critères sont clairs, les choses vont vite. Ma recherche de chambre commença le 31 aout à 17h, le même jour à 19h j’avais trouvé !
Une petite porte presque invisible donnant sur le grand boulevard menant à l’entrée principale de l’université, cinq étages à gravir pour arriver au 212. L’appartement est grand, bien placé, propre et en très bon état, le salon est toujours là, la cuisine me donne immédiatement envie de me remettre aux fourneaux. Trois chambres, deux petites orientées nord et une gigantesque orientée sud. Je tombe amoureux de la grande chambre au premier coup d’œil. Les loyers sont à 2200 pour les petites, 2500 pour la grande, frais divers non compris. Je suis une nouvelle fois étonné par la si faible différence de prix entre les différentes chambres dans les collocations. La grande chambre est 2 à 3 fois plus grande que les petites, orientée Sud, séparée des deux autres chambres dans l’appartement, et pourtant à peine 15% plus chère ! Quand je vis un nouveau couple arriver à ma suite pour visiter le même appart, je m’engageai : « Je paye et je signe tout de suite ! »
Plan d'Wudaokou (le nord est à gauche)
On retrouve la propriétaire pour signer le contrat 10 minutes après. Au Mc Do ! On négocie les détails, et à 22h, la chambre est à moi. Je déménage le lendemain, en taxi bien sur (il en faudra deux, j’ai maintenant une quantité d’affaires hallucinantes) avec la précieuse aide de Grégoire et Thomas. Thomas qui venait juste passer deux jours à Pékin pour un entretien et à qui j’offrais l’hospitalité, m’aidera d’ailleurs à faire les allers-retours sur les cinq étages de mon immeuble. Certains diront que mon caractère ressemble de plus en plus à celui de mon père ;-)
Durant les jours suivants, une succession de jeunes et moins jeunes visitèrent les chambres restantes. Quelque chose me marqua particulièrement. Les occidentaux, américain(e)s comme européen(ne)s, intéressés par les chambres insistaient toujours pour voir qui j’étais avant de signer le contrat. Ils attendaient parfois longtemps pour savoir si une vie d’appart sympa serait possible. Les chinois ? Jamais. Quand moi-même je faisais mes visites d’appartement, je frappais toujours aux autres portes pour dire bonjour et faire connaissance avec mes potentiels futurs colocataires. Quand ils étaient chinois, ceux-ci ne semblaient pas trop comprendre ma démarche. Pour beaucoup d’entre eux, la colloc n’est pas un but, seulement un moyen de se loger pour moins cher.
Après une semaine de visites, l’identité de mes collocs semblait se décider : ce sera deux étudiants en provenances des US, le premier américain, le second belge. La propriétaire les rejoint à l’appartement pour signer le contrat, et ils sortent pour aller tirer l’argent nécessaire. Le lendemain en rentrant du labo, la propriétaire est là est me présente mes nouveaux colocataires : un thaïlandais et un grec. En Chine, les choses changent vraiment très vite !
Durant les jours suivant ma propriétaire se révéla être très attentive aux besoins de l’appartement, je fus agréablement surpris après mon expérience de l’année dernière. Les réparations furent effectuées rapidement, et on se retrouvait parfois à discuter autour d’un thé avec elle et les autres collocs. Mariée et mère de deux enfants, elle s’est lancée à son propre compte dans le business de l’immobilier. Propriétaire d’une vingtaine de maison, elle est occupée du matin au soir, et ne prend guère le temps de s’occuper de ses enfants. Elle me pause des questions sur notre éducation à l’occidentale. En voyant mon violoncelle elle me confia qu’elle obligeait ses enfants à faire du piano, mais que la passion ne prennait pas chez eux.
Hier soir j’organisai ma pendaison de crémaillère. J’avais envoyé des invitations par email à des amis de différentes nationalités et différents background, en précisant l’heure à laquelle cela commencerait (20h) et en les invitant à venir accompagnés de leurs amis s’ils le souhaitaient. Le point commun entre tous les invités, c’est que peu d'entre eux ne donnèrent de réponse, et quand il y avait réponse, c’était toujours pour décliner l’invitation. Les différences, ce furent les heures d’arrivées : à 18h30 arrivent deux petites chinoises que je ne connaissais pas, invitées par Lucy, une amie chinoise du chinese corner qui n’arrivera que vers 20h. A 19h15 arriva Jonah, amis chinois connu lors du forum STeLA. Peu après 20h arrivèrent la majorité des invités, de nationalité française, néerlandaise, américaine.
Et après ? Photos :
Un bout de ma chambre reconverti en salon^^
Cow-boy Michael and Panda Tina on DDR duel
Il parait que Mr et Mme Grégoire lisent ce blog?
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