Mon cher Fabien,
Comme tu le sais déjà très bien, j’étais en Corée la semaine dernière. J’écrivais à mon père à mon retour à Pékin à quel point j’avais été surpris des similitudes culturelles entre chinois et coréens. De la calligraphie à l’étiquette alcoolique, du système éducatif à la façon de battre les jeux de cartes, de la haine des japonais au nationalisme débordant, les coréens sont des chinois dont on entend peu parler. Un point malgré tout qui les différencie radicalement des chinois, c’est la passion avec laquelle ils font la fête. Ils aiment sortir, ils aiment s’amuser, ils aiment danser. En débarquant de Tsinghua dont les étudiants ne quittent jamais le campus, la différence est de taille.
Je tiens à te décrire ma première soirée. Les valises à peine déposées, Dimitri m’emmène dans le quartier de Hongdae pour une longue soirée. Nous commençons par un diner de grillades coréennes. Classique me diras-tu. Oui, mais l’ambiance me parait différente, enjouée et détendue. Il y a beaucoup de monde dehors, tous les restaurants sont ouverts sur la rue et quelques terrasses sont même aménagées. Les jeunes et moins jeunes se réunissent autour de bières et barbecue sans que les sonos ou autres chinois bruyants incivilisés ne viennent nous casser les oreilles.
On enchaine avec un petit bar où l’on parvient à boire suffisamment de bières pour que la note de boissons dépasse celle du plat de fruit que l’on se voit imposer, et on débarque au Cocoon, l’une des boites les plus populaires du quartier. En découvrant la salle principale, je m’arrête, ébahi. Cela ressemble à tout sauf à une boite chinoise. D’abord c’est grand, très grand, et archi plein. La salle est aménagée en arène, avec des podiums en escalier faisant face à la piste de danse centrale. Ce qui est extrêmement amusant, c’est que tous les danseurs de la "place centrale" sont alignés, regardant dans la même direction. Ils n’osent pas se regarder ? On se sent plus libre de danser quand on ne se sent pas observé ? C’est plus adapté à la technique d’approche coréenne ?
Dans tous les cas on se mêle à la foule et on essaie de danser comme eux. On se rend compte qu’ils dansent tous pareils. En temps normal, c’est un mouvement de projection des pectoraux vers le haut amorcé par un brusque mouvement de redressement des jambes, et ce, associé à un mouvement de balancier de droite à gauche. Régulièrement une musique populaire leur inspire une choré particulière qu’ils connaissent tous parfaitement, et c’est toujours une salle qui bouge à l’unisson. Je retiendrais particulièrement les chorés sur One-Two-Three-Zero, et I’m-not-a whore.
Alors que je monte sur les podiums pour avoir un peu d’air, je réalise une différence de taille par rapport à Pékin : il n’y a quasiment pas d’étrangers ! Nous sommes moins d’une dizaine parmi des centaines et des centaines de coréens et coréennes. Cela parait normal, mais à Pékin, ce sont les étrangers les instigateurs des activités nocturnes. Ici ce sont bien les locaux, et ça n’en ait que mieux.
Pour terminer cette lettre je voudrais partager avec toi quelques grands tubes coréens, qui finiront d’éveiller en toi un intérêt que je sens naissant pour la culture pop coréenne.
- Nobody des Wonder Girls. Le tube coréen le plus populaire en Chine. Musique d’ambiance dans les boulangeries coréennes, dans les escalators, dans les magasins de vêtements, etc. Il faut absolument regarder le clip. Admire le synchronisme !
- Sorry Sorry des Super Junior. Un groupe que m’a fait découvrir Julien, un inconditionnel de la culture coréenne. Tu pourras y trouver un aperçu de comment s’habiller, comment se coiffer et comment danser comme un coréen. Jette aussi un coup d’œil à Super Girl .
- Ave Maria de Kim Ah-Joong. Entendu plusieurs fois au karaoké pékinois, les chinoises raffolent de cette chanson, même si elles ne maitrisent pas beaucoup plus que le Ave Mariaaaaaaa !
- Insomnia de Wheesung, reprise du titre du même nom de Craig David, tout aussi détonnant. Jamais entendu en Chine, elle passe pourtant en boucle dans les bars, discothèques et même dans les rues Séoulites. Un immanquable.
En conclusion, sache que la Corée fut à la hauteur de sa réputation. Un pays peu connu, peu touristique, mais qui se visite le soir! Une étape immanquable pour la liste de tes futures destinations!
Merci pour cette introduction au Pays du matin pas très calme !! Encore une fois tu me donnes une envie folle de découvrir les pays où tu vagabondes ! Pourquoi pas un congé sans solde à négocier avec ma boîte ?? J'y réfléchis !
RépondreSupprimerJe m'applique à t'envoyer une réponse en chinois à ton mail concernant ta venue cet été !! Youhouu !! ;D