vendredi 12 mars 2010

Une année qui démarre sur les chapeaux de roue !

J’ai démarré ce semestre avec plein d’envie et d’énergie. L’envie de me remettre sérieusement au chinois. L’envie de déterrer mon anglais. L’envie d’avancer sérieusement dans ma thèse. L’envie de revenir vers les assocs de Tsinghua. C’est peut-être l’effet nouvel an Chinois. Peut-être aussi l’effet retour du printemps. 

Je me remets au Chinois après 2 séquences relativement libres durant lesquelles j’avais d’abord tapé fort dans Chinesepod au début, puis doucement lâché au mois de janvier. Ces deux dernières semaines je me suis relancé activement dans les cours de Diqiucun (地球村), l’institut de Chinois d’Wudaokou. 2 cours chaque matin, un premier cours très orienté grammaire, le second orienté rédaction. Une nouvelle étape est franchie. Je ne passe plus mon temps à apprendre de nouveaux caractères, de nouveaux mots, de nouvelles tournures de phrase. Tout ça, c’est enfin avalé, au moins en grande partie. Aujourd’hui c’est plus une étape de rangement, d’affinement, de digestion. Je corrige mes imperfections grammaticales, je soigne mes dapei (搭配 : collocation), j’apprends à mieux distinguer le langage écrit du langage oral, je tente d’améliorer mon style. 

Au labo j’ai repris une très bonne marche en avant. J’ai réinterprété et réorganisé les nouveaux résultats du mois de janvier, à savoir les comportements particuliers de l’oxygène, du thorium et du lithium 7 dans la plus haute gamme énergétique. Par ces comportements hautes énergies j’ai réalisé que mes recherches n’étaient en réalité pas orientés sur un seul et unique axe, et que je devais ainsi distinguer dans ma thèse deux orientations bien marquées. Le réacteur hybride fusion-fission n’est plus simplement un upgrade du réacteur fusion pure. J’ai ainsi pu rédiger une première version de l’introduction, des préliminaires et de la partie réacteur fusion pure de ma thèse. Reste à mener les tests sur le réacteur hybride, et à comparer avec mon analyse théorique développée au premier semestre. Il me reste du pain sur la planche.

Je commence à revenir vers la vie associative de Tsinghua. Je fais quelques entrainements de volley avec des camarades du département pour préparer la compétition interdépartementale de Tsinghua. J’ai participé à la « fête des filles » dimanche dernier. L’assoc montagne est en train de réparer le mur d’escalade, je suis impatient de regrimper, et dès que les températures se stabilisent durablement au dessus de zéro, je repars en rando-camping avec eux. Mais surtout j’intègre maintenant l’organisation du « coin chinois ». Le coin Chinois est un espace de rencontre entre élèves chinois et élèves étrangers, qui se tient tous les mercredis soirs autour d’un thème culturel chinois. Les affiches sont très belles, les sujets très intéressants, les organisatrices très vivantes, mais malgré tout, le sentiment qui prévaut chez les étrangers est : « Boring » … Michael, étudiant néerlandais très international et en master de linguistique à Tsinghua, les a rejoint au semestre dernier pour mettre un peu plus de peps là dedans. Il a réalisé que les organisatrices avaient de très bonnes idées, mais manquaient d’ambition pour faire des choses plus grandes. Alors il a apporté sa propre contribution : il a organisé un tour du campus pour les nouveaux arrivants, il a organisé un tour à l’ancien palais d’été sur un week-end, et il a parfois participé à l’animation des rencontres hebdomadaires. Ce semestre, je le rejoins. J’ai d’ailleurs passé une partie de l’après-midi ce jeudi à discuter de nouveaux projets pour le coin chinois avec les chinoises. Ensemble on a de nouvelles idées, et ensemble on se rend compte qu’on n’est pas forcément intéressé par les mêmes aspects culturels. L’apprentissage de la diversité ethnique en chine par les mortelles danses en habits traditionnelles, on en a assez. Allons plus loin ! 

Le fait de rejoindre ce coin chinois est révélateur d’un nouvel état d’esprit. Je me ré-ouvre largement à la communauté internationale. Un peu l’effet « vacances du nouvel an chinois à Tsinghua », où les communautés nationales étaient brisées, permettant un contact beaucoup plus facile entre différentes nationalités. Aussi l’effet « le chinois, je maitrise ». Plus besoin de sacrifier l’Anglais au chinois comme je l’ai fait pendant un an et demi. J’apprends aujourd’hui à jongler entre les deux. Les transitions d’une langue à l’autre ne sont pas toujours faciles, mais ça s’améliore. Et en fait ça s’améliore d’autant plus vite que j’évite de parler en Français en coté. Et comme dans le même moment je ressens de moins en moins d’affinité vers une communauté française de Tsinghua de plus en plus soudée sur elle-même, et selon des valeurs et passions tellement différentes des miennes…

En conclusion, je suis aujourd’hui occupé. J’apprends beaucoup. Je profite aussi. Mais peu de choses à raconter sur ce blog, et encore moins de temps pour le faire. Ne vous attendez pas une activité frénétique durant les prochaines semaines. En attendant, je vais essayer de réactualiser le sommaire…

2 commentaires:

  1. J'ai pas (encore?) de réponse satisfaisante à ce qui ferai un chinese corner "intéressant", mais j'ai trouvé un truc.
    De quoi les chinois parlent (en dehors des cours). Je pense surtout aux buzz et autre actualités du moment, qui ne servent globalement à rien mais qui font jaser. Je trouve que pour s'intégrer à des chinois, pouvoir comprendre et partager ce genre d'anecdotes est vachement utile (j'ai récemment testé l'histoire du C语言们, avec un gros succes).
    Bon, ça sera pas le coeur du coin chinois, mais ça peut être sympa, genre mini journal télé (compréhensible) sur les ragots à Tsinghua, pékin, monde étudiant.

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  2. Les premières idées pour l'instant sont: Atelier confection de Jiaozi, Soirée de présentation de qqs grandes assocs, Soirée grands jeux classiques (jeux de cartes ou sur damier). Ensuite pourquoi pas un rdv régulier le week-end pour aller déjeuner dans des petites perles des restos pékinois.

    A propos des "buzz et autres actualités du moment", c'est vrai que ça fait jaser. Mais qu'est-ce que c'est con. La dernière en date? La photo du clodo qui fait plus d'effets à ces jeunes femmes que les habituels top-models. Toute la chine connait aujourd'hui son histoire et celle de sa famille. ça vole pas plus haut que la press people.

    Moi je dis stop. Intéressons-nous à la culture chinoise, mais il y a des limites. ça, ça s'appelle 媚俗, la recherche de la médiocrité. Grégoire, 跟我来媚雅吧!

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